OA 1127
Satyre sur un mulet
romain
H. 66
Sur un mulet au pas, étayé par un tronc d'arbre, un satyre s'allonge nonchalamment, le coude droit appuyé sur une outre de vin, le bras gauche tendu vers le ciel. La coupe est une restauration pertinente. Le personnage, souriant, est couronné de lierre et de corymbes
La légère mollesse de sa musculature va de pair avec les plaisirs auxquels ce membre du cortège dionysiaque s'abandonne. Le groupe fait partie des sujets bacchiques prisés par les habitants de la région de Pompéi et Herculanum, pour décorer jardins et salles à manger. Le jardin de la maison de Marcus Lucretius, ou encore celle des Vettii, à Pompéi, en fournissent plusieurs exemples. Outre les plaisirs du vin, ces personnages dionysiaques évoquaient peut-être certaines considérations eschatologiques : les programmes décoratifs pouvaient effectivement refléter la religiosité des propriétaires. Bacchus et son cercle font ainsi couramment allusion à la foi en l'éternité des âmes.
oeuvre en rapport
Ce n'est que dans les inventaires d'Orléans House, dressés entre 1853 et 1872 (arch. du musée Condé, 157c 15, f° 78 et 157c 16, f° 83, 84), que la provenance ' Herculanum ' apparaît pour les marbres de la collection du prince de Salerne, y compris pour le OA 1125 découvert à Rome, via Appia et les OA 1128 et 1124, datés deux siècles après l'éruption du Vésuve. Tout au plus, peut-on admettre que les statuettes décoratives OA 850 à 853 et OA 1126 et 1127 proviennent probablement d'habitations de la région de Pompéi et Herculanum. Sur le dos et la croupe du mulet, l'outre, l'extrémité de la fesse droite et l'extrémité du pied gauche de personnage qui s'y allonge sont conservés. Le corps du satyre actuellement visible s'adapte approximativement à ces éléments, en partie retaillés. Ce satyre est-il bien d'origine, vient-il d'un autre groupe antique ? Il est étonnant que le restaurateur ait trouvé une pièce rapportée pertinente et à la bonne échelle. Le personnage entier pourrait être moderne. Le satyre en bronze appuyé sur une outre du musée national de Naples (inv. 5628) peut avoir inspiré son auteur pendant l'Antiquité, ou le restaurateur de la première moitié du XIXème siècle.
Italie, Campanie (lieu d'exécution, ?)
propriété privée personne morale, donation sous réserve d'usufruit, Chantilly, musée Condé, interdiction de prêt ou de dépôt
1886 date d'acquisition ; 1897 entrée matérielle
achat de la collection du prince de Salerne, 1854 ; Henri d'Orléans duc d'Aumale. Fait partie d'un ensemble de marbres romains acquis, en 1854, avec la collection que le prince de Salerne possédait à Naples.
De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Chantilly, musée Condé, 5 juin - 9 septembre 2002
cat. de vente de la collection du prince Léopold de Salerne, 1852, p. 39, n° 197 ; Comparaison :Domus - Vividaria, Horti Picti, Naples, 1992, p. 39-43 ; Ludovic Laugier, De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Ed. Somogy - musée Condé, 2002, p. 108-109