OA 852
Vénus pudique
romain
H. : 73.5
Aphrodite se tient debout, entièrement nue, en appui sur la jambe gauche, la jambe droite légèrement dégagée vers l'arrière. De la main droite, elle cache sa poitrine ; de la main gauche, la déesse dissimule son sexe. Deux mèches volumineuses de sa chevelure sont nouées sur le sommet de la tête. Deux autres, fort raides, tombent sur ses épaules. Un monstre marin, un ketos, étaie la statuette. Il est monté par un amour, qui lève les yeux vers sa mère
Il s'agit d'une Vénus pudique. Le thème est traditionnellement associé au bain de la divinité. Une large série de statues et de statuettes de ce type nous est parvenue : il s'agirait des copies ou des adaptations romaines d'un prototype grec. Ce dernier est étudié à partir de la copie la plus complète, conservée du musée du Capitole (inv. 409), dont l'étai est une hydrie faisant directement référence aux ablutions rituelles de la déesse. L'original a d'abord été considéré comme une création du IVème siècle avant J.-C., attribuée à Scopas. Néanmoins, l'ampleur et la sensualité des chairs, ou encore l'aspect décoratif de la chevelure nouée sur le sommet de la tête apparaissent plus tardivement, durant la période hellénistique. Les Aphrodite du type du Capitole seraient les copies d'un original grec du IIème siècle avant J.-C., peut-être créé en Asie mineure. En effet la majorité des exemplaires conservés provient de cette région et de nombreuses monnaies romaines de la province d'Orient sont décorées de son image (Ridgway, op. cit.)
oeuvre en rapport
Ce n'est que dans les inventaires d'Orléans House, dressés entre 1853 et 1872 (arch. du musée Condé, 157c 15, f° 78 et 157c 16, f° 83, 84), que la provenance ' Herculanum ' apparaît pour les marbres de la collection du prince de Salerne, y compris pour le OA 1125 découvert à Rome, via Appia et les OA 1128 et 1124, datés deux siècles après l'éruption du Vésuve. Tout au plus, peut-on admettre que les statuettes décoratives OA 850 à 853 et OA 1126 et 1127 proviennent probablement d'habitations de la région de Pompéi et Herculanum. Les habitations de la région du Vésuve, et notamment leurs jardins à péristyle, étaient agrémentées de nombreuses statuettes décoratives. Vénus y était particulièrement prisée (Naples, musée archéologique national, inv. 152798, inv. 109608 ; Pompéi, magazzini, inv. 12164, inv. 9926, inv. 37999). Le petit marbre du musée Condé, adaptation libre et approximative du type du Capitole, a pu décorer l'une d'entre elles, au Ier siècle de notre ère.
Italie, Campanie (lieu d'exécution, ?)
propriété privée personne morale, donation sous réserve d'usufruit, Chantilly, musée Condé, interdiction de prêt ou de dépôt
1886 date d'acquisition ; 1897 entrée matérielle
achat de la collection du Prince de Salerne, 1854 ; Henri d'Orléans duc d'Aumale. Fait partie d'un ensemble de marbres romains acquis, en 1854, avec la collection que le prince de Salerne possédait à Naples.
De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Chantilly, musée Condé, 5 juin - 9 septembre 2002
cat. de vente de la collection du prince Léopold de Salerne, 1852, p. 38, n° 191 ; Comparaison :Ridgway, 1990, p. 355-356; LIMC II, 1984, s. v. ' Aphrodite ', p. 52-53 ; Domus - Vividaria, Horti Picti, Naples, 1992, p. 39-43. Brinkerhoff, 1978, p. 102-105, pl. XXXVI ; Ludovic Laugier, De l'Egypte à Pompéi : le cabinet d'antiques du duc d'Aumale, Ed. Somogy - musée Condé, 2002, p. 109