E.997.12.1
Luth "bouzouki"
1944 (création)
Longueur totale : 905 mm.
Présentation générale : Luth à manche long dont la caisse piriforme rappelle celle de la mandoline. Cette caisse de résonance est constituée de 17 côtes assemblées, taillées dans un bois clair (tilleul?). Elle est recouverte d'un vernis noir usé par endroits. La table en épicéa, légèrement voûtée dans sa largeur, présente une inclinaison de plan à la hauteur du chevalet et s'abaisse ensuite pour rejoindre le bord inférieur de la caisse. Deux fines feuilles de matière plastique imitant l'écaille de tortue sont collées sur cette table. Une large rosace ovale laisse apparaître une étiquette sur le fond intérieur de la caisse, sur laquelle figure la photographie du luthier, son nom, son adresse et la date de fabrication (1944). Le chevalet est composé d'une pièce de bois ouvragé, surmontée d'une barrette en os sur laquelle reposent trois rangs de cordes en métal. Les six cordes sont fixées sur un cordier en métal situé sur le rebord de la caisse, à la base de la table d'harmonie. Une protection de métal, excroissance du cordier, vient recouvrir les points d'attache des cordes.Vingt-cinq frettes métalliques sont disposées sur le long et fin manche de l'instrument. Quatre pastilles en matière plastique et trois motifs en nacre servant de repères, sont incrustées sur le manche. Sur le chevillier sont vissées huit clefs de tension mécanique. L'instrument présente de nombreuses traces de jeu sur le manche, la table et la caisse. Celle-ci est partiellement fendue longitudinalement sur sa partie médiane et quelques côtes sont disjointes.
Date de création : 1944. Provient de la vente publique, Versailles, galerie des Chevau-Légers, 26/04/1997
Europe, Grèce, Athènes (lieu d’exécution)
Ce luth, aujourd'hui très populaire en Grèce, interprète un répertoire urbain influencé au cours des dernières décennies par la musique tonale occidentale. Au XIXe siècle, le bouzouki était semblable au bozuk turc, luth dont le long manche était entouré de frettes amovibles en boyau. Dans la première moitié du XXe siècle, le bouzouki était essentiellement utilisé dans un jeu d'improvisation virtuose hérité du makam turc. Il accompagnait aussi le répertoire du rebetiko (genre populaire urbain spécifique des milieux défavorisés gagnés par la prostitution et la consommation du haschich). Après une sévère répression, le bouzouki a connu un succés croissant dans les années 30 grâce aux enregistrements commerciaux. Depuis 1940, l'apparition d'un instrument possédant quatre rangs de cordes, sur lesquelles il était possible de jouer des accords, permit d'élargir un répertoire dont le système musical s'éloigna du makam oriental pour se rapprocher des gammes majeures et mineures européennes.
propriété de l'Etat, achat, musée de la musique
1997