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Plateforme ouverte du patrimoine

Vihuela de Cocula

Identification du bien culturel

N°Inventaire

E.2018.5.1

Dénomination

Titre

Vihuela de Cocula

Auteur

Période de création

Matériaux - techniques

Mesures

Longueur totale : 750 mm. Hauteur : 145. Largeur : 280.

Description

Description des éléments : La caisse voûtée de l'instrument est composée de 2 lais de bois de tacote (Gyrocarpus americanus) jointifs sur une arête médiane et mis en forme sur des éclisses adaptées à la courbure de l'arête. L'intérieur de la caisse ainsi que les éclisses, sont contreplaqués afin de renforcer la résistance de l'ensemble. L'instrument présente par ailleurs deux autres particularités : un chevalet sans sillet et le sommet de la table qui repose sur la base du manche, réminiscences d'une facture ancienne, propre aux guitares baroques du XVIIe siècle. Le manche et le chevillier sont taillés dans une même pièce de bois de cedro rojo (Cedrela mexicana) et la touche ne comporte que 4 frettes métalliques. Ces dernières étaient autrefois de simples ligatures en boyau, matériau dont étaient aussi faites les cordes, aujourd’hui en nylon. Bien qu'il possède un cheviller de guitare, l'instrument ne compte que 5 cordes et son accord est dit en "ligne brisée", persistance d'un accordage européen datant du XVIe siècle. Sa particularité concerne la corde la plus basse - ou la plus haute - qui est en général placée au milieu de l'accordatura de l'instrument. Cet arrangement, qui a disparu depuis longtemps en Europe, est devenu une caractéristique propre à de nombreux cordophones d'Amérique latine. Décor : Les joints de bord de table et de bord de caisse sont recouverts d'une baguette de bois clair marquée à intervalles réguliers de touches brunes. Cet élément de facture donne l'illusion grossière d'un motif en pistagne, autre motif décoratif communément utilisé autrefois dans la facture instrumentale baroque. La rosace est ornée d'un décor concentrique en marquèterie. Le pourtour de la table est souligné par un filet incrusté dont le motif est "en arête de poisson".

Contexte historique

Historique

Date de création : fin 20e ?.

Lieu de création/utilisation

Amérique, Mexique, Jalisco (état de) (lieu d’exécution)

Utilisation / Destination

Précisions utilisation

La vihuela du Mexique est aujourd'hui un petit instrument joué avec sa version basse, le guiraton, dans les orchestres mariachis - le terme mariachi dénomme à la fois un style musical et un groupe instrumental. Ces ensembles, en général composés d'une ou deux trompettes, de deux à quatre violons, d'une guitare, d'une vihuela et d'un guitaron, se produisent dans les contextes très variés, le plus souvent louant leurs services à l'occasion de mariages, dans les bals ou encore pour des fêtes familiales. Les origines de la musique mariachi sont à rechercher dans un style rural appelé son qui remonte à la fin du XVIIIe siècle et qui était alors uniquement interprété sur des instruments à cordes : violons, guitares et harpes à l’instar de ceux qui étaient joués dans les musiques de salon des colons espagnols. La musique mariachi a progressivement remplacé le son populaire de la région de Jalisco, le son jalisciense dans le courant du XIXe siècle et la vihuela a pris la place de la harpe. La trompette, qui est aujourd'hui devenue un élément indispensable de l'orchestre mariachi, n'est apparue que dans les années 1920 avec le développement du jazz et de la musique cubaine. En 2011, la musique mariachi a été inscrite par l'UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. L'origine de la forme particulière de la caisse de résonance de cette vihuela mexicaine demeure incertaine. Une hypothèse avancée rapproche sa facture de celle du charango, petit luth originaire de Bolivie mais que l'on retrouve aussi au Pérou et dont la caisse bombée est parfois remplacée par une carapace de tatou. Une autre hypothèse fait un lien avec la chitarra battente de l'Italie du Sud, une guitare populaire en vogue aux XVIe et XVIIe siècles et qui accompagnait principalement les chants des sérénades et tarentelles calabraises. Ce type de guitare de petite taille et au dos plat ou bombé, semble avoir été assez répandu en Europe pendant la Renaissance, notamment en Espagne et au Portugal avant d’emprunter les routes commerciales vers le Nouveau Monde et l'Asie du Sud-est.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de l'Etat, achat, Paris, musée de la musique

Date acquisition

28/11/2018

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