Architecture religieuse ; édifice religieux ; synagogue
Synagogue Don Isaac Abravanel
Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 11e Arrondissement ; 84-86 rue de la Roquette
Roquette (rue de la) 84-86
20e siècle
20e siècle
1960 ; 1974
Volonté d’édifier une synagogue et des salles de cours ou de conférences. Cette synagogue a une double symbolique : Renaissance après la Shoah + perpétuer une tradition monumentale (première synagogue à Paris depuis 23 ans). Volonté aussi du grand rabbin Jacob Kaplan de montrer que le judaïsme pouvait également s’adapter à la modernité tout en restant fidèle au dogme. Cette synagogue est donc orthodoxe mais son architecture est moderniste. Initialement accueil de la communauté turque puis accroissement de la communauté juive d’Afrique du Nord. La synagogue est devenue en 2010 presque entièrement séfarade du Maroc.
La synagogue Don Isaac Abravanel ou synagogue de la Roquette est construite par les architectes Alexandre Persitz et Georges-Arthur Héaume en 1962, à la demande de juifs séfarades arrivés d'Afrique du Nord. Elle s'implante sur un terrain appartenant à l'Association cultuelle orientale israélite sur lequel était érigé un monument en mémoire des juifs morts lors de la Première guerre mondiale. La modernité de la nouvelle synagogue s'affirme par une construction en béton. Celle-ci est implantée en retrait de la rue, l'espace de cour à l'avant servant de mémorial de la Grande Guerre et la Shoah. Le corps d'entrée, sur deux étages contient des salles et des bureaux, au-dessus d'un hall vitré. La façade est constituée en partie haute d'un mur en claustra de béton moulé formant un réseau d'étoiles de David. La salle de culte, sur l'arrière, de plan rectangulaire, est scandée par quatre piliers qui supportent une tribune sur le pourtour. Elle est couverte d'un voile de béton plissé, conçu avec l'ingénieur René Sarger (comme pour la chapelle Saint-Joseph-des-Epinettes, Paris 17e). Ce couvrement qui évoque le "michkan"", la tente des Hébreux dans le désert, permet également l'installation de verrières dans les plis de l'accordéon au-dessus des murs latéraux. La synagogue a été rénovée en 2012, avec des modifications de l'aménagement intérieur, notamment de nouveaux parements en pierre et marbre d'Israël.
Une cour fermée par une grille précède la synagogue. Caméras de surveillance sont placées à cet endroit. Façade composée : En haut, claustras de béton (référence au mémorial de la Shoah, aussi de Persitz) en forme d’Étoiles de David placées devant un pan vitré. En bas, baies vitrées derrière une grille (raison de sécurité) servent d’accès au vestibule. Les tables de la Loi surmontent l’entrée et sont écrites en français pour marquer la volonté d’intégration à la République. La salle de culte est composée de quatre travées de piliers supportant la tribune réservée aux femmes. Plafond comme un voile de béton en accordéon, faisant référence aux tentes du désert. Mur du fond entièrement en bois, attire l’attention sur l’Arche sainte. Sobriété, comme une grande armoire de bois. Cette Arche sainte est surmontée des tables de la Loi écrites en hébreu. La synagogue se revendiquant orthodoxe, l’estrade de lecture est placée au centre de la nef. Les offices sont en hébreux et certains chants en ladino.
2011
2010 ; 2020
Préault Clémence
Dossier individuel