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Plateforme ouverte du patrimoine

Réservoirs dits Les Flûtes (ensemble de châteaux d'eau)

Désignation

Dénomination de l'édifice

Génie civil ; ouvrage d'art ; ouvrage lié à l'alimentation en eau ; réservoir

Titre courant

Réservoirs dits Les Flûtes (ensemble de châteaux d'eau)

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Val-de-Marne (94) ; Villejuif ; "Les Hautes-Bruyères ; 13 avenue du Président-Allende"

Adresse de l'édifice

Les Hautes-Bruyères ; Président-Allende (avenue) 13

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1990 ; 1994

Auteur de l'édifice

Description historique

Dans les années 1980, l’expansion urbaine pousse le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France, présidé par André Santini, à envisager la construction de nouveaux réservoirs sur l’ensemble des 144 communes de sa juridiction afin d’assurer la sécurité de l’alimentation en eau de 4 millions de Franciliens et d’atteindre une autonomie minimale de 20 heures en cas d’incident de pompage. Le développement démographique de Villejuif et l’expansion de ses centres hospitaliers y rendent particulièrement pressante la nécessité d’augmenter la capacité des réserves en eau. Villejuif, qui comprend le point culminant du Val-de-Marne, les Hautes-Bruyères (119 mètres), est déjà un site important pour la distribution de l’eau potable en banlieue parisienne sud. Entre 1893 et 1933, cinq réservoirs semi-enterrés au volume extraordinaire de 55 350 m3 y sont implantés. L’usine de traitement des eaux de la Seine de Choisy-le-Roi les alimente. Le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France décide, au milieu des années 1980, de compléter cet ouvrage ancien de première élévation, qui comprend aussi deux châteaux d’eau de deuxième élévation construits en 1912 et 1932 (détruits en 2001), par de nouveaux réservoirs d’une capacité totale de 9 000 m3. Après une étude d’impact et une enquête publique en 1987, le projet est confié à l’architecte Jacques Charon. Leur implantation au cœur d’un secteur largement urbanisé pousse Charon à soigner particulièrement le geste architectural et à concevoir autour des réservoirs un écrin d’espaces verts, destiné notamment aux résidents des institutions médicales proches (dont l’institut Gustave-Roussy), alors même que l’aménagement du parc départemental des Hautes-Bruyères n’en était qu’à ses prémices. Les travaux de construction débutent en 1990 et les réservoirs sont inaugurés en octobre 1994. Le forage des puits et du canal souterrain d’adduction a, bien sûr, été un préalable à l’érection des réservoirs de deuxième élévation, rapidement surnommés « les Flûtes » ou « les Tulipes » en raison de leur forme évasée et de leur organisation générale qui rappelle tantôt des flûtes à champagne, tantôt des fleurs. Le 16 février 2017, un nouveau réservoir est inauguré au pied des Flûtes, côté nord-ouest. Il remplace trois des cinq réservoirs semi-enterrés de la première élévation devenus trop vétustes. Conçu par les architectes Giovanni et Dominique Lelli, appelé le « R7 », il s’agit d’un réservoir de 50 000 m3 composé de deux cuves dont la gestion a été pensé en incluant les données de développement durable. Depuis 2015, une gare du futur réseau du Grand Paris Express est en construction à proximité immédiate des réservoirs, dans le parc des Hautes-Bruyères (ouverture prévue en 2020).

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Dominant le site des Hautes-Bruyères et donc le grand paysage val-de-marnais, les Flûtes se composent de neuf réservoirs en forme de cône inversé, chacun d’une hauteur de 33 m., et d’un diamètre de 6,80 m. à la base pour 13,44 m. au sommet. Les réservoirs, reposant sur des fondations profondes de 30 m., sont groupés par trois, en corolle, et sont reliés entre eux par des passerelles formant un croisillon à trois branches. L’axe vertical de chaque fût conique est légèrement incliné. Ainsi, du côté intérieur de chaque corolle de trois réservoirs, les lignes verticales des châteaux d’eau sont parfaitement verticales alors qu’elles sont obliques à l’extérieur, accentuant ainsi le profil évasé de l’ensemble de l’ouvrage. Les panneaux de béton brut de décoffrage lisse structurant les réservoirs sont nervurés verticalement et renforcent la dynamique du mouvement oblique. Le fond de ces nervures comprend d’étroites meurtrières qui permettent, en partie basse, les prises d’air nécessaires à la ventilation et à la décompression des cuves et, au niveau du plancher de service, l’éclairement naturel. Une attention particulière a été portée au traitement esthétique de l’ouvrage, selon la demande exprimée lors de la programmation du chantier par la ville de Villejuif, soucieuse de préserver le grand paysage, au regard de l’emplacement exceptionnel retenu pour la construction. Le parti architectural qui avait été préfiguré (trois monumentales coupes placées sur de hauts pilotis) et présenté à la population dans un bulletin municipal de la Ville de Villejuif de 1987 a été modifié au regard de l’augmentation de la capacité de stockage finalement retenue. Les trois corolles sont placées sur un même axe horizontal disposant ainsi les neuf réservoirs en quinconce et créant des jeux de masse qui ajoutent à la pureté de l’ensemble. Cet alignement devait permettre l’établissement d’une traversée piétonnière à partir du chemin militaire qui traverse le site des réservoirs de première et deuxième élévation. Depuis 2017, au pied des Flûtes, se développe le R7, structure semi-enterrée qui prend au sol la forme de deux parallélépipèdes attenants de 125 m. de long, 25 m. de large et 5 m. de haut. Les façades sont composées d’une imbrication de panneaux de béfup coloré dans des nuances de vert et d’ocre. L’édifice est surmonté d’une toiture végétalisée et les abords sont complétés par un bassin aux nénuphars.

Protection et label

Intérêt oeuvre

Représentatifs de la politique publique de développement et de modernisation des infrastructures de traitement et de distribution de l’eau menée dans les années 1980 et 1990, les réservoirs surélevés de deuxième élévation de Villejuif constituent une œuvre architecturale tout à fait remarquable. C’est d’abord d’une prouesse technique considérable, que naissent en 1993 ces réservoirs nécessitant des fondations de plus de 30 m. de profondeur, le déplacement de 20 000 m3 de déblais et le coulage de 5 000 tonnes de béton et de 400 tonnes d’acier. La contenance de 9000 m3, qui en fait alors le deuxième réservoir surélevé d’Île-de-France, contribue également à la monumentalité de l’édifice. L’architecte Jacques Charon a conçu ces réservoirs en un ensemble de trois bouquets de cuves coniques, composition dont l’originalité, le graphisme épuré et le caractère sculptural a permis son intégration aussi bien dans le paysage urbain que dans l’esprit des Franciliens qui l’ont baptisé les « Flûtes ».

Date de label

2018

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Mathiotte Olivier ; Noyer-Duplaix Léo

Typologie du dossier

Dossier individuel

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vue générale des bâtiments dans leur environnement
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© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles d'Île-de-France – Tous droits réservés
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vue générale des bâtiments dans leur environnement
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vue générale des bâtiments dans leur environnement
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détail des passerelles reliant les réservoirs
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vue partielle du site
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vue générale des bâtiments dans leur environnement
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