Architecture scolaire ; édifice scolaire ; édifice d'enseignement supérieur
École nationale supérieure d'arts décoratifs
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Limoges ; 19 avenue Martin-Luther-King
Martin-Luther-King (avenue) 19
20e siècle
20e siècle
1994
La construction d'un nouveau bâtiment pour l'École nationale des Arts décoratifs (ENAD) de Limoges a fait l'objet d'un concours d'architecture remporté en 1990 par l'agence franco-allemande LAB.F.AC, formée de Nicolas Michelin et Finn Geipel. L'ENAD partageait jusqu'alors les locaux du musée Adrien-Dubouché, jusqu'à son déménagement en 1994 dans un bâtiment neuf avenue Martin Luther-King, à proximité du campus universitaire et hospitalier du sud-ouest de la ville. L'école est établie en bordure d'une voie rapide, dans un bâtiment bas et étiré en longueur, et dont le gabarit évoque les hangars ou les constructions industrielles.
Le programme de l'ENAD mêle des locaux dévolus aux fonctions publiques (espaces d'accueil et d'enseignement, administration, salles de détente et d'exposition) avec les surfaces destinées aux travaux pratiques des étudiants en ateliers. Ces différentes fonctions sont unifiées dans une même enveloppe par une immense halle métallique, dont les façades sont fortement différenciées selon leur orientation. L'entrée de l'école, au nord, présente une surface plane et vitrée, et dont la trame est régulièrement percée par les baies ouvertes sur les bureaux et les espaces communs. La façade est, orientée vers le parking et la voie rapide, présente un caractère hermétique à l'inverse de la façade ouest, qui est intégralement vitrée afin de bénéficier des vues agréables sur un bois tout proche. La trame régulière de l'ossature y forme un débord par rapport au nu de la façade, l'espace intermédiaire entre le bâtiment et l'enveloppe étant occupé par les circulations verticales, ainsi que par des terrasses et des balcons destinés à l'agrément des étudiants. L'espace intérieur est traité suivant la même logique : chaque atelier est modulable en fonction des besoins du moment grâce à des cloisons et des mezzanines, le niveau du sol étant affecté au travail de la matière et à la production, tandis que l'étage est dédié à la réflexion. L'ensemble jouit d'un éclairage zénithal généreux grâce à des modules-cassettes opaques ou transparents placés en toiture. L'architecture de l'école est enfin unifiée grâce à l'emploi d'éléments de second œuvre en chêne massif, de menuiseries métalliques et de mobilier spécialement développés pour le bâtiment.
L'ENAD affirme un caractère résolument industriel par la lisibilité de sa trame et la finition brute de ses matériaux. Son fonctionnalisme assumé, sa conception modulaire et la mise en évidence de son procédé constructif l'intègrent dans une généalogie de l'histoire de l'architecture contemporaine comprenant la maison du Peuple de Clichy (1939) et le centre Georges-Pompidou (1977). La réalisation de l'agence LAB.F.AC peut par ailleurs être rapprochée de celles de Dominique Perrault et notamment de l'hôtel industriel Berlier à Paris (1990).
2002
2021
Dossier individuel