Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; quartier ; technopole
Ester technopole : bâtiment central
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Limoges ; avenue d'Ester
Ester (avenue d')
20e siècle
20e siècle
1993
Les années 1990 correspondent aux débuts d’une politique de redynamisation urbaine de la ville de Limoges, la municipalité cherchant à lui conférer une nouvelle image de modernité et de vitalité industrielle. La ville lance ainsi en 1991 la réalisation d’un édifice dédié à la recherche technologique et à la réunion scientifique, confiant le programme aux architectes Yves Bayard et Jacques Charon. Le bâtiment, inauguré en 1993, est construit au sein d’un parc d’activités de 210 hectares situé au bord de l’autoroute A20, entre les quartiers populaires de La Bastide et de Beaubreuil.
Le projet, dénommé ESTER (Espace scientifique et technologique d’échanges et de recherche), prend la forme d’un bâtiment circulaire à plan centré comprenant deux niveaux d’élévation, et évoquant une soucoupe volante. Il se constitue d’une ossature en béton armé surmontée d’une coupole métallique qui dispense un éclairage zénithal. La structure est recouverte de panneaux alternant l’acier et le verre : cette peau lisse et résolument moderne est doublée d’une résille de croisillons métallique tenant lieu de brise-soleil. L’aménagement intérieur vise une utilisation fluide de l’espace : au rez-de-chaussée sont installés les équipements techniques et les laboratoires, qui se déploient sur un niveau intermédiaire ; le deuxième niveau contient les bureaux et les locaux de travail et d’échange accessibles au public. Situé sur un point haut de la topographie dominant le parc d’activités d’ESTER, le bâtiment fait office de signal urbain en même temps que de symbole de la vocation futuriste du nouveau quartier. Son immense coupole de 20 m. de hauteur et de 80 m. de diamètre renforce ce caractère et inscrit le bâtiment dans une tradition régionale initiée par le pavillon Verdurier et le dôme de la gare de Limoges-Bénédictins. Cette forme circulaire commande par ailleurs le plan d’aménagement de l’ensemble du quartier qui rayonne autour du bâtiment.
Le bâtiment central du technopôle d’ESTER témoigne de la recherche typique des années 1980-1990 d’une architecte high-tech, mêlant évocation de la conquête spatiale, emploi de techniques de pointe pour les éléments de second œuvre et utilisation de matériaux industriels comme le verre et l’acier. Cette volonté de séduction par l’image et d’expression d’une maîtrise de la technicité est cohérente avec le programme du bâtiment, destiné à accueillir et encourager la recherche scientifique. Il atteste aussi de l’importance prise par la qualité architecturale dans les projets d’aménagement public, dans un contexte de compétition croissante entre les villes, à partir des années 1990, pour attirer les filières scientifiques et techniques.
2002
2021
La Manufacture du Patrimoine
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