Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; garage de réparation automobile
Garage de réparation automobile Citroën puis Peugeot
Normandie ; Eure (27) ; Louviers ; 4 place Jean-Jaurès
Jean-Jaurès (place) 4
000 AL 01, 88
20e siècle
20e siècle
1932
Garage édifié sur les plans de Maurice-Jacques Ravazé, chef du service d’architecture à la société anonyme André Citroën, qui dirigea à partir de 1924 la construction d’une cinquantaine de succursales Citroën, appartenant à une filiale immobilière de la société. Livré en 1932, ce garage est stratégiquement situé dans une commune qui constitue alors un point d’étape sur la route Paris-Deauville. Contrairement à d’autres succursales dont la création participe d’une volonté de développement sur des marchés porteurs ou de maillage territorial renforçant la présence de la marque, le choix de Louviers répond à de pures considérations de prestige. Charles Rocherand, collaborateur d’André Citroën de 1922 à 1934, observe ainsi en 1938, dans un ouvrage consacré à son ancien patron, que, malgré « son magasin comme il y en a peu sur l’avenue de la Grande-Armée […] cette succursale [n’] arrivait péniblement [qu’à] vendre cinquante voitures dans l’année ». L’édifice s’inscrit dans la stratégie du constructeur, qui fait de l’architecture un vecteur de diffusion et d’identité de la marque au point de se doter d’un service intégré dédié à la construction et à l’aménagement de ses succursales combinant différentes fonctions (magasin d’exposition, de pièces détachées, station-service, stockage de véhicules neufs ou d’occasion). Modernisé et agrandi, ce garage, aujourd’hui concession Peugeot, a cependant conservé en grande partie son apparence d’origine malgré d’importantes transformations portant notamment sur les vitrines dont les fines menuiseries en acier ont été remplacées par des baies libres à cadre d’aluminium.
Implanté en bordure de la place Jean-Jaurès, important carrefour situé au débouché de la route d’Évreux, en périphérie sud de la ville, le garage dessine un arrondi, sa façade latérale ouvrant sur l’avenue Henri-Dunant. L’édifice intègre des éléments caractéristiques que l’on retrouve dans la quasi-totalité des succursales construites à cette époque : implantation en angle, qui permet de répéter sur chacune des façades l’enseigne dont les lettres découpées figurent en frise, grandes vitrines séparées par des arcs garnis de ferronneries, parements en béton enduit alternant avec de fins panneaux de brique, corniche courant à la base du toit en terrasse dissimulant une verrière métallique. Appartenant à la première génération des succursales conçues par Ravazé avant qu’il n’adopte, à Lyon notamment, un style d’inspiration résolument Art déco, il offre une architecture fonctionnelle d’un classicisme tempéré structurée par un jeu entre les lignes verticales et horizontales et les arrondis.
Représentatif du style « maison » adopté entre les deux guerres pour ce type d'édifice, le garage de Louviers est probablement, avec la succursale Citroën de Lyon également réalisée par Ravazé et restauré entre 2013 et 2013, l'un des derniers garages construits par cette firme entre les deux guerres à subsister malgré d’importantes transformations. Il a, en outre, conservé son affectation initiale.
2001
2021
Rendu Jean-Baptiste