Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté ; lotissement
Cité des Castors
Nouvelle-Aquitaine ; Pyrénées-Atlantiques (64) ; Bayonne ; avenue des Castors ; avenue du 7 août ; route du Travail
Castors (avenue des) ; 7 août (avenue du) ; Travail (route du)
20e siècle
20e siècle
1957
Le mouvement des Castors se développe dans le sillage de la politique de Reconstruction, à partir de 1945 et jusque dans les années 1960. Des personnes issues de la société civile se regroupent, dans toute la France, pour monter des projets coopératifs de construction de logements répondant à leurs aspirations, notamment en ce qui concerne le logement individuel. Initié en 1949, le chantier de la Cité des Castors de Saint-Amand s’ouvre en 1951, avec l’accord du ministère mais l’hostilité de la commune. Le quartier St-Amand est alors assez isolé, et le terrain sur lequel la cité s’est implantée lui a été vendu en 1952 par l’évêché. Sauf exception (notamment celle de l’architecte de la cité (qui s’est réservé la plus grosse maison, mais n’a en revanche pas touché d’honoraires) et celles de la personne ayant conduit les travaux), les maisons étaient tirées au sort. En tout, ce sont 95 maisons qui ont été érigées en deux phases, de 1951 à 1955, et de 1955 à 1957.
Différents modèles de maisons ont été construits par les Castors : individuelles et jumelées, chacune disposant d’un jardin. Ces maisons ont l’aspect de pavillons assez standard (avec chez certaines cependant des évocations des architectures traditionnelles locales), mais peuvent impressionner par leur volume, sachant qu’elles ont été construites par des non-professionnels. Si les différents équipements de la cité ont disparu (il ne reste rien de la ferme, et l’ancienne épicerie n’occupe plus cet emploi), elle conserve encore des éléments datant de son origine : arbres, escaliers, bancs, ainsi qu’une vaste étendue centrale laissée dégagée et accueillant une pelouse et une aire de jeux. En contrebas de la cité, la route du travail reste une voie privée.
A l’heure où l’Etat centralise et planifie de façon volontariste une politique publique de la Reconstruction puis du logement, les Castors s’affirment comme une alternative au système dominant, négociant sa marge de manœuvre avec le ministère pour installer une formule dans le champ de l’habitat social, entre soutien et contrôle. La mobilisation des Castors est un mouvement social unique contribuant de façon singulière à éclairer un pan méconnu de l’histoire sociale et urbaine du logement social. Composé d’initiatives locales autonomes, la mobilisation des Castors prend une ampleur nationale à partir de 1951, avec son intégration dans la législation sociale HLM et son développement comme moyen d’accès à la propriété pour ceux qui n’ont comme ressource que leur salaire.
2020
2021
François-Xavier Maillart