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Plateforme ouverte du patrimoine

Club d’aviron Les Régates rémoises, ancienne usine textile Machuel et Néouze puis Warnier et David

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; édifice sportif ; établissement nautique

Titre courant

Club d’aviron Les Régates rémoises, ancienne usine textile Machuel et Néouze puis Warnier et David

Localisation

Localisation

Grand Est ; Marne (51) ; Reims ; 2 rue Clovis-Chezel

Adresse de l'édifice

Clovis-Chezel (rue) 2

Références cadastrales

DN 416

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1992

Description historique

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le quartier de Fléchambault – situé au sud-ouest du centre historique de Reims le long de la rivière de la Vesle et du canal de la Marne à l’Aisne – est un faubourg en plein développement qui connaît une industrialisation rapide. En effet, de nombreuses industries textiles s’y implantent car Reims possède une grande tradition lainière spécialisée dans la transformation de la laine de moutons mérinos parcourant les pacages de la Champagne. Au début du second empire, une usine d’apprêts des étoffes et de teinturerie s’installe à l’intersection de la Vesle, de l’écluse du canal et de la route commerciale reliant le centre de Reims au faubourg de Fléchambault. Gérée par différents entrepreneurs, l’édifice connaît plusieurs étapes de construction. Le vestige le plus ancien reste la cheminée de brique construite en 1881 par l’entrepreneur et constructeur rémois Staquet. Au XXe siècle, l’usine passe aux mains d’une famille puissante : les Machuel et Néouze et de nombreux remaniements sont apportés à partir des années 40 par l’architecte des Machuel, Jean Faure, un architecte rémois. En 1969, la production est reprise par la société de tissage Warnier et David. À la même époque, la désindustrialisation du secteur textile débute en Champagne-Ardenne, et particulièrement à Reims. L’usine est progressivement désaffectée entre 1975 et 1985, et l’entreprise Warnier-David est déclarée en liquidation judiciaire en 1989. La ville de Reims y entrevoit très rapidement l’opportunité de créer un espace public de qualité. Ce secteur, situé le long des quais de la Vesle, est destiné à devenir un espace vert urbain selon le PLU et les projets urbanistiques de la ville. Le conseil municipal se positionne dès le 29 mars 1972 en faveur de l’acquisition d’un premier terrain de 1109 m². La ville engage ensuite des travaux de démolition jugeant certains ateliers et cheminées trop vétustes (bâtiments les plus anciens à cheval sur la Vesle et usine mitoyenne). La crise économique, les dernières mobilisations ouvrières et la destruction progressive des usines dans le paysage rémois favorise une mobilisation rapide des élus pour préserver le patrimoine industriel textile de la ville. En 1976, devant la démolition annoncée par l’industriel de l’ancienne cheminée de briques, la ville envisage de l’acquérir et de la restaurer. Elle consulte différentes associations savantes locales et acquiert ce vestige. La ville de Reims poursuit ensuite son ambition de conservation et le conseil municipal délibère le 23 octobre 1989 en faveur de l’acquisition des locaux subsistants de l’ancienne usine Machuel qui étaient jusqu’alors loués à la Société Warnier David. Un projet de reconversion est déjà évoqué : la création d’un équipement collectif. À cette époque, l’extension réalisée par Jean Faure a déjà été démolie, il ne persiste que les deux grandes halles datant du début du XXe siècle. Les édifices subsistants (14 000 m²) sont totalement réhabilités par l’agence rémoise Jean Michel Jaquet pour accueillir le club historique d’aviron des Régates Rémoises et une école circassienne entre 1991 et 1993.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Ancienne usine d’apprêt des étoffes et de teinturerie s’insère dans une ancienne zone industrielle le long de la Vesle et du canal de l’Aisne à la Marne. Aujourd’hui, ces espaces situés entre le centre historique et l’autoroute font partie d’une vaste coulée verte ponctuée d’équipements à destination sportive et culturelle. Cette ancienne usine se compose de trois édifices : une cheminée maçonnée de briques, les ateliers de fabrication et l’ancienne salle des machines. A l’origine, les ateliers édifiés vers 1906, s’étendent sur un seul niveau et se composent de deux grandes halles parallèles accolées longues de 60 m, couvertes d’une charpente bois et d’une toiture à deux pans. Dès le début du XXe siècle, ces deux halles communiquent, puisque le mur mitoyen est entièrement composé d’une arcade (piles maçonnées de briques supportant des arcs en plein cintre). La charpente bois de la première halle au sud repose sur l’épais mur sud en briques et sur l’arcade alors que celle de la halle nord est également soutenue par des points porteurs intermédiaires : des poteaux en fonte. L’élévation sud de la halle sud est aujourd’hui la façade d’entrée du complexe sportif. Elle est marquée par des travées répétitives et de grandes baies aux linteaux de briques en arc segmentaire. Pour tirer parti de cette répétition rigoureuse de l’existant, Jean-Michel Jacquet dessine une surélévation à l’aide d’un mur-rideau coiffé d’une toiture métallique à débord. Ce contraste vient souligner l’arase du mur existant et mettre en valeur une série de détails constructifs : cordon continu de briques soulignant les arcs segmentaires, répétition des oculus, répétition des ancres des tirants métalliques noyés dans la maçonnerie. L’ancienne “salle des machines” ou “chaufferie” se compose de deux constructions accolées qui viennent dessiner une équerre sur la limite ouest des ateliers. Le premier date du début du XXe siècle (maçonnerie de briques, charpente bois et carreaux de terre) et permet d’accéder au second réalisé en 1963, dont les murs sont réalisés à l’aide d’une structure métallique et d’un remplissage de maçonnerie. Les façades de ces deux édifices présentent des particularités liées à la mise en œuvre de la brique rouge : chaînage d’angles, frises et linteaux en briques apparentes. Le projet de réhabilitation s’insère donc parfaitement dans l’existant dont les éléments maçonnés et structurels ont été conservés. Il consiste en l’implantation de bassins au rez-de-chaussée dans la halle sud, et d’espaces de stockage des bateaux et d’entraînement dans la halle nord. Un escalier vient s’insérer le long du mur mitoyen entre ces deux halles et permet d’accéder aux combles aujourd’hui surélevés au sud. L’étage accueille les espaces administratifs et les vestiaires. La surélévation construite avec une structure métallique rapportée sur les murs maçonnés du rez-de-chaussée contraste avec le bâti existant.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

Cet édifice abrite l’un des plus anciens clubs sportifs rémois “Les Régates” fondé en 1854, à la suite de l’ouverture du canal de l’Aisne à la Marne en 1848. Il témoigne également de l’histoire textile rémoise qui représentait plus de 50 % des effectifs industriels de la ville à la fin du XXe siècle. L’usine Machuel et Néouze aujourd’hui réhabilitée est l’un des derniers vestiges de ce patrimoine industriel délaissé. Alors qu’à l’échelle nationale la notion de patrimoine industriel commence à être théorisée dans les années 80, ce projet témoigne d’une forte ambition locale et d’une véritable politique patrimoniale municipale. Le conseil municipal souhaite tout d’abord réhabiliter le bâti existant en centre-ville et gérer l’apparition de nombreuses friches industrielles urbaines, mais aussi conserver un témoignage historique. Cette réhabilitation emblématique servira de référence pour les architectes et les élus du Grand Est. Elle est notamment le point de départ du projet de réhabilitation des anciens abattoirs de Nancy situés au bord de la Meurthe en centre nautique. Critères ACR : – Singularité de l’œuvre ; – Caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale, urbaine, paysagère ; – Exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique.

Date de label

2023

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Public

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2023

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Berger Jade

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Reims-Regates reimoises
Reims-Regates reimoises
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles du Grand-Est – Tous droits réservés
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Reims-Regates reimoises
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