Architecture scolaire ; école ; école professionnelle
Conservatoire à rayonnement départemental
Centre-Val de Loire ; Cher (18) ; Bourges ; 34 rue Henri-Sellier
Henri-Sellier (rue) 34
000 IL 178 ; 296
20e siècle
20e siècle
2007
L’école municipale de musique de Bourges est fondée en 1920, et élevée l’année suivante au rang d’école nationale. Transférée après la Seconde Guerre mondiale dans le grand édifice devenu, en 1964, l’une des premières Maison de la culture du pays, l’école de musique – à laquelle s’ajoute l’enseignement de la danse – souffre de l’exiguïté de ses locaux. La construction de bâtiments dédiés est décidée par la ville de Bourges à la fin des années 1990 : un terrain tout en longueur situé au sud du centreville, le long de la rivière d’Auron, est trouvé pour accueillir le nouvel équipement. Les architectes tourangeaux Roger Ivars (décédé en 2004) et Jean-Christophe Ballet sont choisis, après concours, pour dresser les plans du projet devenu, après son inauguration en 2007, conservatoire à rayonnement départemental. Le bâtiment est constitué de quatre volumes alignés, parallèles au cours de l’Auron, et reliés entre eux par deux galeries de distribution latérales. Cette alternance de masses bâties et d’espaces verts fragmente, côté rue, les 160 mètres de longueur du bâtiment, tandis que l’élévation des deux premiers niveaux, côté rivière, est unifiée derrière une façade en bardage bois. Ce socle aux percements paraissant aléatoires, dans une image que les architectes rapprochent de celle de la coque d’un paquebot, est surmonté par les superstructures parées de cuivre du volume de l’auditorium, au nord du complexe. La façade sur rue répète trois fois, au sud, un même module associant le béton, le verre et le bois au-dessus d’un mur de clôture et d’une baie en longueur créant l’illusion d’un décollement du sol. L’entrée de l’auditorium est précédée du portique du garage à vélo dont les ondulations sont reprises dans le calepinage des feuilles de cuivre coiffant la salle. Les ambiances intérieures font appel aux mêmes matériaux qu’en façade, le bois dominant ici les revêtements des sols et des murs. La ligne de toit, voulue par les architectes comme la crête d’un navire, est ponctuée de nombreuses terrasses accessibles traitées en jardins d’altitude. Comptant parmi les réalisations les plus abouties de l’agence Ivars & Ballet, l’école de musique de Bourges synthétise l’approche contextualiste des deux architectes en même temps que leur recherche de formes contemporaines. Ce programme important se distingue par la qualité de ses dessins d’ensemble comme de détail, et par la relation nouée avec l’environnement des berges de l’Auron. On signalera enfin l’importance de l’auditorium de l’école, tant par son volume que par son acoustique.
2024
Public
2024