Manoir
Manoir de Chopillard
Normandie ; Eure (27) ; La Haye-Aubrée
Pays du Roumois
Routot
Chopillard (Le)
1826 A (2e feuille) 708 à 710 ; cadastre napoléonien ; 1970 ZI 47, 48, 49 ; 2022 ZI 191
En écart
Enclos ; grange ; étable ; colombier ; chapelle
16e siècle ; 17e siècle
1671
Daté par source
Attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques ; attribution par travaux historiques
Harden Charles, De (propriétaire) ; Harden Anthoine, De (propriétaire) ; Guesdon Jean (propriétaire ; personnage célèbre) ; Dugard Robert (propriétaire)
Le manoir apparaît dès 1671 sur le plan de la forêt de Brotonne dressé à l'initiative de l'abbaye de Jumèges. Il est représenté à plusieurs reprises et sous des allures différentes sur les plans dressés aux 17e et 18e siècles par les arpenteurs de la forêt royale. Le plan de 1671 semble en donner la représentation la plus conforme à la réalité en faisant apparaître l'imposante souche de cheminée du logis et le colombier peut-être initialement coiffé d'un lanternon. Sous l'Ancien Régime, la famille Harden, vieille famille normande dont le nom apparaît lors de la bataille de Hastings, possédait trois fiefs sur la paroisse de La Haye-Aubrée : Bellemont, Bonneval et Chopillard. Les fiefs de Bellemont et de Chopillard ont été vendus au milieu du 18e siècle à Robert Dugard, riche armateur et commerçant de Rouen, de confession protestante. Chopillard était le fief noble le plus important et le plus ancien du sud de la forêt de Brotonne. Directement tenu du roi, il représentait un quart de haubert avec droits de haute-justice, de chasse et de vénerie... Son origine remonte à la famille de Chopillard qui existait aux 11e et 12e siècles. Jean Guesdon, avocat du roi au bailliage de Rouen, vicomte d’Évreux de 1453 à 1464 puis avocat général à l’Échiquier de Normandie, jusqu'à sa mort en 1492, rend aveu pour les fiefs de Chopillard et de Rougemontiers le 22 novembre 1474. Anthoine Harden, verdier de Brotonne et sieur de Chopillard, est anobli en 1573. Son fils Jacques hérite du fief. Anthoine de Harden, fils de Jacques, rend aveu du fief le 12 février 1610. Son fils, également appelé Anthoine, rend aveu le 7 octobre 1664. Le domaine fieffé consistait alors en 70 acres de terre pour lesquelles il était dû environ 20 livres, 20 chapons, 2 gélines, 100 œufs de rente, droit de patronage de La Haye-Aubrée et de Eturqueraye. Charles de Hardent, écuyer et seigneur de Chopillard, décédé le 4 mai 1726 est inhumé sous le chœur de l'église. Son fils Michel, baptisé le 17 octobre 1713, meurt aux environs de Rouen en 1762. Le logis comprend plusieurs périodes de construction : la cheminée est datée de la fin du 16e siècle, la façade postérieure a été reconstruite au 17e siècle comme l'indique la présence de la tourelle d'escalier, placée hors-œuvre. La façade principale a probablement été remaniée au 18e siècle : l'étage, autrefois en pan de bois, a été clos en brique. Enfin, une extension, en brique industrielle a été ajoutée sur la façade arrière à la fin du 19e siècle. Le colombier et le pressoir sont du 17e siècle. La chapelle, mentionnée dans les travaux historiques, a disparu depuis longtemps.
Bois ; pan de bois ; essentage d'ardoise ; brique ; pierre avec brique en remplissage ; calcaire ; pierre de taille
Ardoise
1 étage carré ; étage de comble
Élévation à travées
Toit à longs pans croupe ; toit polygonal ; croupe
Escalier intérieur
Le logis, élevé sur un étage carré et un étage de comble, présente une façade principale ordonnancée et maçonnée en brique artisanale et chaînages en pierre de taille calcaire. À l'origine, l'étage était probablement construit en pan de bois comme l'indique l'élévation du pignon est et de la façade arrière. La tourelle d'escalier, essentée d'ardoises est plaquée hors-d’œuvre contre la façade arrière, sur laquelle a été annexée une extension en brique industrielle couverte en appentis. L'étage de comble, couvert en ardoise, est éclairé par deux lucarnes. Le colombier de forme octogonale est bâti en brique artisanale orangée et chaînages harpés, en pierre de taille avec un décor de croisillons en brique noire émaillée. Le larmier à mi-hauteur et la corniche moulurée sont également en pierre de taille. Le toit polygonal, autrefois couvert en tuile, est actuellement couvert en ardoise.L'ancien cellier et pressoir, placé à l'entrée de la propriété, est bâti en pan de bois et repose, côté ouest, sur un soubassement en silex et pierre de taille calcaire, et côté est, sur un soubassement en brique et pierre de taille calcaire (avec remploi de pierres anciennes au niveau des soupiraux). Un escalier extérieur dessert la lucarne donnant accès au comble. La partie du pressoir abritant autrefois la presse à longue étreinte présente un petit décroché, tandis que le grenier servait de stockage pour les pommes. Le toit à longs pans est couvert d'ardoise. Un hangar moderne a été intégré sur la partie est du bâtiment. L'ancien four à pain, autrefois situé à proximité de la mare, a été déplacé et reconstruit à l'arrière du logis. Il est bâti en pan de bois sur un soubassement en pierre de taille. L'ancienne porcherie a été construite au début du 20e siècle en brique industrielle. L'entrée principale de la propriété se situait autrefois côté champs. Les deux piliers de l'ancien portail, maçonnés en brique artisanale et pierre de taille calcaire, sont encore en place.
Parc naturel régional
Cheminée
Propriété privée
1979
(c) Région Normandie - Inventaire général ; (c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
1980 ; 2022
Benoît-Cattin Renaud ; Pottier Gaëlle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine