Gare
Gare de voyageurs ; gare de marchandises
Débarcadère, actuellementGare de chemin de fer
Débarcadère puis gare de chemin de fer du Havre
Normandie ; Seine-Maritime (76) ; Le Havre ; Cours de la République
Anciennement commune de : Graville
Le Havre agglomération
Centre moderne ; Gare (quartier)
République (cours de la)
1895 D7 2130 à 2143 ; 1983 DH 105
En ville
Entrepôt commercial ; voie ferrée ; cour ; quai
2e quart 19e siècle (détruit) ; 4e quart 19e siècle (détruit) ; 2e quart 20e siècle
1847 ; 1882 ; 1932
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Compagnie des chemins de fer de l'Ouest (commanditaire)
Le projet d'une ligne de chemin de fer de Paris à la mer remonte aux années 1820. La concession de la ligne Paris-Rouen est octroyé à Charles Laffitte et Edward Blount en 1840. Dès l'arrivée à Rouen en 1843, la compagnie de chemin de fer de Rouen au Havre est créée. Elle charge l'ingénieur Joseph Locke de la réaliser, avec une majorité d'employés et ouvriers anglais. Les travaux sont achevés en 1847.Le Havre étant toujours entouré de fortifications, la gare de terminus, dite débarcadère, ne peut y être implantée. La commune de Graville fournit gratuitement un vaste terrain sur le cours Napoléon, situé au plus près de la ville, à l'est de la Porte royale et au plus près du port, au nord du bassin Vauban. La nouvelle rue du Débarcadère est tracée parallèlement au front nord jusqu'à la porte d'Ingouville, l'entrée principale de la ville.Construite en brique jaune par l'architecte anglais William Tite, le débardacère des voyageurs est analogue à la gare qu'il a construite rue Verte à Rouen. Le bâtiment longe les hangars au nord et donne sur la cour des Voyageurs de forme triangulaire, plantée d'ormes et bordée de grilles sur le cours Napoléon. De style néoclassique, elle ouvre par une série d'arcades cintrées l'entablement saillant dissimulant le toit plat. Les salles d'attente occupent le rez-de-chaussée et dans le surcroît, les appartements des employés sont distribués par un couloir. Ceux du nord ont "l'admirable vue de la côte d'Ingouville", mais les autres ont "l'horizon barré par le faîtage en zinc et les vitres sales" du hall des trains, simple hangar en charpente à trois vaisseaux. En 1877, un étage est supprimé et des nouvelles baies et portes sont ouvertes.Le débarcadère des marchandises implantée en retrait du cours Napoléon au nord, est paradoxalement plus éloignée du bassin Vauban que celle des voyageurs. Elle est constituée de six hangars de trains en charpente à trois ou quatre vaisseaux. A l'ouest, le bâtiment administratif, de style néo-classique avec pilastres d'angle en pierre de taille, porche central en arc de triomphe et serliennes sur les corps latéraux, donne sur la nouvelle rue de la Gare. La seconde naissance du Havre en 1852, et la suppression des fortifications rapproche la gare du centre ville, avec la construction du boulevard de Strasbourg sur le front nord. L'urbanisation accellérée qu'elle entraine avec le doublement de la population rend l'ancien débarcadère obsolète. En 1877, des aménagements sont apportés, suppression de l'étage, percement de nouvelles baies et de nouvelles portes pour améliorer les circulations.La Compagnie de l'ouest charge en 1881 son architecte Juste Lisch, de reconstuire les deux gares aux extremités de la ligne, la gare Saint-Lzare et celle du Havre. Il implante en biais la façade du bâtiment Arrivée, pour constituer le fond d'une nouvelle place triangulaire à l'extrémité du boulevard de Strasbourg, la place de la Gare. Massive construction au pignon largement vitré, elle est flanquée de tourelles couvertes d'un toit à l'impériale, qui, avec le décor de pavés de couleurs vives, lui valent le surnom de " gare chinoise ". La gare de Départ qui longe le vaste hangar d'arrivée est plus simple, avec un avant corps central, réplique en réduction de la façade arrivée. Lest hangars des trains sont remplacés par un vaste bâtiment en brique à charpente métallique en arc brisé surbaissé, portée par des poutrelles raidies de treillis, assemblées par rivets. Cette technique est portée à Saint-Lazare sur une plus grande échelle.Sur le plan cadastral de 1895, les 6 hangars d'origine ont été remplacés par trois vastes entrepôts et l'ancien entrepôt à huile est intégrée dans la gare de marchandise.Le 17 août 1914, la Bristish Expeditionary Force (BEF) débarque au Havre pour y installer la principale base arrière du front. La gare des voyageurs est réquisitionnée pour y installer la direction des transports ferroviaires de l'armée britannique.Dans le cadre des travaux d'embellissement du Havre menés par le maire Léon Meyer, celui-ci souhaite dès 1919, le remplacement de la gare qu'il trouve hideuse. Les architectes Charles Goujon, Lemaresquier et Genuys présentent des projets en 1921 et 1923. Henri Pacon présente un projet de bâtiment Art-déco en 1928, c'est celui qui est retenu. Il choisit de remplacer la façade de la gare de Lisch, par une gare construite en béton en avant du grand vaisseau en charpente métallique abritant les voies, supprimant ainsi la place de la Gare. Pour asseoir ce lourd bâtiment sur le sol alluvionnaire, les deux types de fondation, pilotis et plate-forme répartissant les charges, ont été utilisés. La sobre façade en Comblanchien, animée de piliers de granite et de verrières en claustra, est implantée face à la rue Jules-Lecesne, privilégiant ainsi la perspective vers l'hôtel de ville. En revanche, le beffroi en béton et parement de brique, orné d'un bas-relief en bronze de Pierre Poisson représentant l'alliance du Rail et de la Navigation, relié à la gare par une galerie, est situé dans l'axe du boulevard. La nouvelle gare est ouverte le 1er octobre 1932 et l'inauguration le 5 mai 1933. Le hall est orné de deux mosaïques représentant la Seine de Rouen au Havre et le plan du Havre, oeuvres de Jacques Simon. Celui-ci décore la la salle d'attente des premières classes, de paysages du Havre et le buffet de plantes exotiques et de navires du port.La gare subit deux bombardements en 1942 qui touchent la grande halle, le grand hall et la tour. Elle est restaurée en 1949. La gare de marchandises est reconstruite dans les années 1950 avec des hangars préfabriqués en béton de même type que ceux du port.Le beffroi et la galeie sont détruits en 1963 pour agrandir le carrefour. Le bas relief de bronze est déplacé à l'intérieur de la gare. Si les mosaïques du Hall ont été conservées, le reste du décor intérieur de Jacques Simon a disparu.La remarquable salle des bagages au plafond à caisson de béton sur files de poteaux est compartimentée en 2000. Une tour horloge en métal est élevée près du buffet pour évoquer le beffroi détruit.La gare de voyagers est rénovée en 2013, Le toit terrasse, la façade et le grand Hall, les guichets sont détruits pour améliorer la circulation de voyageurs.Les hangars en béton de l'ancienne gare de marchandise ont été détruits peu à peu comme ceux du port, et l'ensemble a été entièrement rasé avant 2008. Elle constitue une immense friche en parc de stationnement.
Bois ; brique ; fer ; verre ; béton ; béton armé
Ardoise ; verre en couverture
1 étage carré ; 1 vaisseau
Élévation ordonnancée
Terrasse ; toit à longs pans pignon couvert
Escalier dans-oeuvre
Sculpture (étudié dans la base Palissy) ; peinture (étudié dans la base Palissy)
Style éclectique ; style Art-déco ; patrimoine en lien avec la Première Guerre mondiale
IM76004009 ; IM76004010
Architecture contemporaine remarquable
À signaler
Propriété publique
1991
(c) Région Normandie - Inventaire général
1992 ; 2021
Etienne Claire
Dossier avec sous-dossier
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine