Abbaye
De chanoines de Prémontré
Saint-Yved
Maison
Abbaye prémontrée Saint-Yved
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Braine ; rue Saint-Yved ; 2, 4 avenue Pierre-Becret ; 21 rue Bailleux
Braine
Saint-Yved (rue) ; Pierre-Becret (avenue) 2, 4 ; Bailleux (rue) 21
1984 D2 848 à 853, 871, 873 à 876, 881, 883, 1433, 1434
En ville
Bâtiment conventuel ; logis abbatial
Limite 12e siècle 13e siècle ; 1ère moitié 18e siècle
1720
Daté par source ; daté par travaux historiques
Attribution par source
Une première abbaye confiée à des chanoines prémontrés remplace vers 1130 la collégiale établie près du château comtal de Braine pour accueillir les restes de saint Evodius ou Yved, 9e évêque de Rouen, mises à l'abri à Braine lors des invasions normandes du début du 8e siècle. Une communauté de dames, établie dans l'enceinte de l'abbaye, part fonder une seconde abbaye, placée sous le vocable de saint Remi, sur le domaine de Bruyères (Quincy-sous-le-Mont) cédé par Agnès de Braine. L'église abbatiale est reconstruite à la fin du 12e et au début du 13e siècle. L'abbaye jouit dès sa fondation du patronage constant des comtes de Braine, et du rang d'abbaye royale. Elle possède les prieurés de Firmicourt et de Bouquy, les paroisses de Cerseuil et d'Augy, et exploite des vignes et des bois, une dizaine de domaines agricoles et une quinzaine de moulins. Les abbés, mitrés depuis 1501, exercent le droit de paternité sur l'abbaye de Moncetz. La commende est introduite en 1540, et les menses sont séparées l'année suivante. Le logis abbatial puis les bâtiments conventuels, situés au nord de l'église, ont été reconstruits à partir de 1720 probablement sous la direction du père Michel-Alexandre Lemoine, procureur de la communauté, et de l'abbé Jacques-François Minot de Mérille (1681-1738). L'abbaye a été pillée et vandalisée durant la Révolution puis, tandis que l'ancien moulin et la basse-cour de l'abbaye étaient aliénés pour former une entité particulière (actuel moulin Becret) , les bâtiments conventuels, pour la plupart en ruines, ont été adjugés en 1803 à l'entrepreneur brainois Etienne Bruneteau qui en a détruit la plus grande partie en moins de dix ans et loti leur emplacement. Seuls subsistaient alors le bâtiment de l'ancienne procure, avec son pignon découvert à oculus et fleurons du 14e siècle, ainsi que le logis abbatial (aliéné dès le 24 octobre 1791) et le pavillon de la bibliothèque, datant des campagnes de travaux du milieu du 18e siècle, que leur construction récente et leurs dispositions modernes ont permis de conserver jusqu'à nos jours comme demeures privées. Le bâtiment de la procure, utilisé comme sacristie pour l'église abbatiale devenue paroissiale, a été détruit entre les deux guerres à l'exception d'une partie de son pignon à contreforts (inscrit MH).
Calcaire ; pierre de taille ; grand appareil ; moyen appareil
Ardoise
Plan rectangulaire symétrique ; plan carré symétrique
Sous-sol ; rez-de-chaussée surélevé ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit à deux pans ; croupe
Escalier de distribution extérieur : escalier en équerre, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, cage ouverte
L'entrée de l'abbaye était située sur la rue des Juifs (actuelle rue Pierre-Becret) et donnait sur la cour principale bordée au sud par le chevet de l'église et au nord par le pavillon de la bibliothèque. L'aile principale qui se déployait face à la rue abritait au rez-de-chaussée, percé de grandes arcades en plein-cintre, la dépense, le réfectoire et la sacristie, et à l'étage le dortoir des chanoines. Elle était reliée à la bibliothèque par la salle du chapitre. Ces deux bâtiments étaient prolongés d'une aile parallèle à l'église qui fermait le cloître avec la procure en retour d'équerre. Le cimetière des religieux s'étendait entre le chevet de l'église et la rivière du Moulin, qu'un pont franchissait pour mener à la basse-cour entourée d'une grange, d'écuries, d'une bergerie et d'une étable. Le pavillon de la bibliothèque, formé de trois niveaux et d'un comble, forme une belle demeure au milieu du parc aménagé à l'emplacement de l'ancienne cour de l'abbaye. Un escalier de distribution extérieur mène au rez-de-chaussée surélevé. Un portail à montants ouvragés lui donne son accès principal (2, rue Pierre-Bécret) , tandis que l'ancien portail principal de l'abbaye, arasé en partie supérieure, a été muré. L'ancien logis abbatial, situé de l'autre côté de l'actuelle rue Bailleux, est perpendiculaire à l'axe de la rue, sur laquelle il ouvre par un portail en demi-lune à deux vantaux et un couronnement en fer forgé du 18e siècle. Il forme un corps de logis classique à deux niveaux et présente deux avant-corps latéraux et un fronton triangulaire inachevé (tables d'attente). Il est agrémenté d'un vaste jardin dont la partie méridionale formait le jardin des chanoines, jadis relié à l'abbaye par un passage sous la rue des Juifs. Les deux bâtiments sont desservis par un escalier intérieur à cage ouverte.
1840 : classé MH ; 1927/06/15 : inscrit MH
Ancienne église abbatiale Saint-Yved, actuellement église Notre-Dame : classement par liste de 1840 ; pignon sud d'un bâtiment (cad. D 2 874) : inscription par arrêté du 15 juin 1927.
À signaler
Logis abbatial
Les bâtiments conventuels ont presque entièrement disparu, mais le logis abbatial et la bibliothèque encore conservés donnent une idée de l'ensemble reconstruit au 18e siècle.
Propriété publique,propriété de la commune,propriété privée
2002
© Inventaire général
2007
Fournis Frédéric
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens