Chapelle
Saint-Thyrse
Chapelle Saint-Thyrse
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; 04 ; Castellane
Pays Asses, Verdon, Vaïre, Var
Castellane
Robion
2007 OA 188 à 189 ; 1834 A1 non cadastré
Isolé
Cimetière
2e quart 12e siècle (?)
1er quart 18e siècle ; 20e siècle
Edifice datée par analyse stylistique du 2e quart du 12e siècle. La première évocation concrète de l'église se trouve dans un compte de décimes au début du 14e siècle. Ce n'est qu'au 17e siècle et notamment au travers des visites pastorales que nous disposons de plus de renseignements sur l'église. Ainsi, dans la visite pastorale qu'il effectue en 1697, Monseigneur Jean Soanen trouve l'église en très mauvais état : dans le presbytère [le choeur], une fenêtre est toute ouverte et le toit de l'église est rompu. L'évêque ordonne de faire une porte à l'entrée du clocher et de réparer son escalier, de remettre la couverture en état et de réparer les murs. Dans la visite pastorale de 1703, Monseigneur Soanen précise qu'en 1570 un de ses prédécesseurs, Monseigneur Clausse, parle de Saint-Thyrse comme si le service paroissial y avait été toujours fait. En 1703, l'église est en train d'être réparée de tous côtés . Monseigneur Soanen précise toutefois que le cimetière est sans murailles et sans croix et que dans le clocher qui est en mauvais état, il y a deux cloches et qu'une troisième est attachée au choeur, mais trop pesante pour accompagner le saint viatique. Il ordonne aux habitants de faire réparer le clocher qui en a fort grand besoin et qui a été oublié mal à propos dans leur prix-fait, de faire clôturer leur cimetière et d'ériger une croix au milieu. En 1722, le clocher est réparé et muni de deux nouvelles cloches. Des transformations ont probablement été opérées à ce moment, notamment au niveau des baies du second étage. C'est sans doute au début du 18e siècle, que suite à l'effondrement de la voûte, celle-ci est remplacée par une simple charpente, et que le mur nord est surélevé en blocage, de manière à établir une toiture à pente unique au-dessus de la nef. Au milieu du 18e siècle, le service paroissial est transféré dans l'église Notre-Dame. Monseigneur de Vocance, précise quant à lui, dans sa visite pastorale de 1788, que la nef de l'église Saint-Thyrse est bien blanchie et la voûte (...) en bois. Au cours du 19e siècle, le village du Petit-Robion près duquel est située la chapelle, est complètement abandonné. Le procès-verbal de la visite pastorale du 27 septembre 1870 indique que la chapelle Saint-Thyrse est en bon état et celui de la visite du 4 mai 1893 dit qu'elle a été réparée. En 1942, la chapelle est sommairement consolidée par l'abbé Garnier avec le concours des compagnons de France. Elle est classée au titre des Monuments Historiques le 12 avril 1944. Dominique Ronsseray, architecte en chef des Monuments Historiques, dresse en 1978 un état de la chapelle accompagné de propositions pour sa restauration. Cette dernière est achevée en 1979. C'est en 2003 que la voûte est rétablie et qu'est mise en place la couverture actuelle constituée d'un toit à longs pans couvert par de grandes plaques de métal. Depuis ces travaux, l'état de la chapelle s'est fortement dégradé. En 2014, un diagnostic a été réalisé en vue de mettre en oeuvre une nouvelle restauration.
Molasse ; pierre de taille ; molasse ; moyen appareil ; molasse ; moellon
Acier en couverture ; pierre en couverture
Plan allongé
1 vaisseau
Voûte en berceau brisé
Toit à longs pans ; toit en bâtière
La chapelle Saint-Thyrse est implantée sur un petit plateau rocheux, un peu en retrait de la route départementale 122. Située à environ un kilomètre et demi du hameau de Robion, elle est isolée. L'édifice orienté présente un plan allongé composé d'une nef unique qui se termine par une abside en hémicycle. Un clocher, construit sur plan barlong, s'élève hors-oeuvre, contre le flanc nord de la nef. L'église est bâtie en moyen appareil à joints fins très soigné. La nef est couverte par un toit à longs pans en panneaux de métal (acier galvanisé et laqué ?). Le clocher est couvert par un toit en bâtière avec des pierres plates. L'abside est également couverte de pierres plates. L'édifice de dimensions modestes est dépourvu de contreforts et de doubleaux supportant la charge de la voûte qui était peut-être en tuf. La voûte n'a pas tenu et l'élévation sud n'a pas résisté. L'appareil ayant donc été remanié au niveau du mur sud, il présente une mise en oeuvre nettement moins élaborée que du côté nord. Deux baies en plein cintre sont percées dans le mur sud. C'est également de ce côté qu'on accède à l'intérieur de l'édifice par une petite porte en plein cintre. Les murs nord et ouest possèdent encore leur parement d'origine. La façade occidentale est percée d'une fenêtre haute en plein cintre. L'abside, également montée en un très bel appareil à joints fins, exceptées quelques reprises à la partie supérieure, est un peu dégradée (fissures). Le clocher, comportant trois niveaux, est construit en moellons équarris avec des chaînes de moyen appareil aux angles. Ses murs sont sans aucune liaison avec ceux de l'église. Les deux étages supérieurs du clocher sont ornés de bandes lombardes : un panneau formé de deux petits arcs en plein cintre retombant au centre sur une console. Le premier étage s'éclaire uniquement à l'est par une étroites baie jumelle, dont la retombée médiane se fait sur une courte colonnette galbée. Cette dernière est surmontée d'un chapiteau trapézoïdal, disposé dans le sens de l'épaisseur du mur. La base de la colonnette est formée par deux tores aplatis superposés. Au second étage, les baies d'origine étaient sans doute semblables à celles de l'étage inférieur et ont été refaites dans cet esprit. A l'est et au sud, un bandeau en méplat souligne la naissance du premier étage ; au nord et à l'ouest, c'est une corniche soutenue par de petits modillons qui décore le même emplacement. A l'intérieur, la nef était autrefois couverte d'une voûte en berceau brisé qui a été restituée récemment en béton. Dans la mesure où aucun cordon mouluré ne subsiste au départ de la voûte, il est peu probable que des consoles aient jamais pris place à leur naissance. L'abside est couverte d'un cul-de-four d'appareil. Ses murs portent encore des traces de polychromie. Deux niches creusées dans le mur de l'abside étaient sans doute destinées aux burettes ou aux livres liturgiques. Une niche est également creusée dans le mur nord, en face de l'entrée. Des arcatures aveugles décorent l'abside ainsi que les murs de la nef du côté nord et ouest. Dans l'abside, elles reposent sur des petits pilastres assez plats et sans chapiteaux. Dans la nef, les petits arcs en plein cintre retombent alternativement sur un pilastre et sur une console. Une petite chapelle à laquelle on accède par quelques marches, occupe le rez-de-chaussée du clocher, du côté nord. Elle est composée d'une travée droite, voûtée en berceau, et d'une abside en cul-de-four dont la naissance est soulignée par un cordon mouluré d'un bandeau et d'un cavet.
Sculpture
Croix pattée ; ornement géométrique ; feuillage ; masque ; feston ; frette ; rosace ; pointe de diamant
A l'extérieur, l'arc surmontant l'étroite baie d'axe est encore partiellement gravé d'une croix pattée inscrite dans un disque. Les consoles situées dans les panneaux du clocher sont ornées de motifs géométriques, de feuillages stylisés, d'un masque (du côté ouest au second étage). A l'intérieur, les consoles et les pilastres sont ornés de bandeaux de dents d'engrenage superposés et de motifs géométriques exécutés en méplat : petits arcs en plein cintre sur deux registres, festons en relief, frettes crénelées et denticules. A droite de l'entrée de l'abside, existe un motif de rosace encerclant des pétales et des pointes de diamant. On peut encore relever sur les murs de la nef, notamment au sud, à l'ouest et à l'angle nord-ouest, des tailles en arêtes de poisson et des marques de tâcherons.
Désaffecté ; restauré ; mauvais état
classé MH
Classement par arrêté du 12 avril 1944.
Propriété de la commune
[]
2008
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2008 ; 2015
Papin-Drastik Ivonne ; Brunet Marceline
Dossier individuel
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Direction Culture et Patrimoine - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel Grand Horizon, 11-13 boulevard de Dunkerque, 13002 Marseille - 04 88 10 76 66