Château fort ; fort
Château fort ; fort
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Alpes-Maritimes (06) ; Guillaumes
Alpes-Maritimes
13e siècle ; 2e moitié 16e siècle ; 4e quart 17e siècle
Milieu 18e siècle
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La première mention d'un castrum de Guillelme apparaît entre 1232 et 1244. Dès 1252, le château est explicitement mentionné A cette période du milieu du XIIIe siècle, il est qualifié de "tour", mais en 1297 il est fait mention de château et forteresse. Le binôme ville / château et la topographie sont comparables au cas d'Entrevaux, autre site fortifié important de la vallée du Var. En 1387, à la suite de la sécession de Jean de Grimaldi, apportant au comte de Savoie la viguerie de Nice, le château comtal de Guillaumes devient place frontière. La construction de la tour maîtresse circulaire à cette époque n'est qu'une hypothèse, tout comme les attributions traditionnelles de la construction du château soit à la reine Jeanne de Naples (comtesse de Provence de 1343 à 1382), soit à René d'Anjou (comte de Provence de 1434 à 1480). Cette dernière possibilité notamment est peu crédible, au regard des caractères architecturaux de l'édifice. A partir de 1571, la communauté de Guillaumes entreprend une série de grands travaux pour la restauration du château devenu royal après la réunion de la Provence à la France. Les travaux s'échelonnent jusqu'en 1595 et portent sur la réfection de la couverture du corps de logis (par Antoine Ginieys, Pierre, Honorat et Estienne Rancurel, charpentiers de Guillaumes en 1571), de la muraille (par Laurens Granier, maçon de Colmars et Robert Paulon, maçon de Guillaumes en 1571 également), du portail d'enceinte, du chemin de ronde, sur la construction d'une porte à la tour maîtresse circulaire (par le maçon Honorat Guilhache et le forgeron Honorat Trouche en 1590) ainsi semble-t-il que sur la construction de nouveaux ouvrages de défense, notamment une tour de l'enceinte du château construite en 1593 par le maître maçon de Briançon Michel Bernard. En 1693 Vauban dresse un vaste projet d'amélioration du château et de l'enceinte de la ville. Il propose notamment de construire au pied du château une terrasse basse flanquée de deux demi-bastions, ouvrage à cornes nommé « cornichon ». C'est Creuzet de Richerand qui est chargé de l'exécution. Même si les travaux réalisés diffèrent quelque peu du projet de Vauban, le cornichon est mis en chantier ; il sera achevé en 1700. En outre Richerand fait réparer la tour d'angle sud du 16e siècle et reconstruire deux segments de courtine ruinés du front est, sans en modifier le tracé, sous forme d'un mur avec chemin de ronde sur arcades et parapet d'infanterie crénelé. Deux magasins à poudre sont construits. En 1700, Vauban formule une nouvelle série de recommandations portant sur divers points de l'ensemble : elles sont immédiatement mises en oeuvre. En 1748 le délitement du rocher sur lequel est construit le donjon suscite un projet de construction d'un mur de revêtement couronné d'une plate-forme servant de batterie à barbette. C'est finalement un parapet d'infanterie crénelé qui sera construit à cet emplacement entre 1755 et 1757. En 1760, en application d'une des clauses du traité de Turin entre Louis XV et Charles-Emmanuel de Savoie, le château est démantelé : on en détruit les ouvrages des fortifications anciennes et modernes, sans toucher aux ouvrages et bâtiments civils. L'ouvrage le plus sévèrement touché par la mise à exécution de ce démantèlement est le plus moderne du château, le cornichon. Ses demi-bastions sont détruits par l'explosion de charges de poudres. Le donjon est épargné (quoique peut-être au moins découronné), car son logis devait être considéré comme un "bâtiment civil". En revanche, son enceinte, son boulevard nord récemment construit avec peine, et la porte de secours, durent être démantelés. Le donjon tombe en ruines vers la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle. Apparemment plusieurs fois touchée par la foudre, la ruine se dégrade petit à petit après 1900. Classé en 1931 au titre des sites mais pas comme Monument Historique, le château a fait l'objet vers 1990 d'un chantier de consolidation et restauration associatif (logis et tour quadrangulaire attenante) qui l'a sauvé d'une ruine consommée mais qui, faute de compétences techniques et scientifiques pointues, n'a pas donné un résultat pleinement satisfaisant au plan esthétique et archéologique (emploi du ciment gris). Avant cette campagne de restauration, des aménagements de site pour les promeneurs avaient été réalisés au milieu du 20e siècle, créant une terrasse bien plane avec garde-corps sur les ruines du cornichon.
Ruines du château et parcelle boisée qui l'avoisine classées au titre des sites par arrêté du 4 novembre 1931. (Parcelles 28p, 29p et 30 de la section E)
Site classé
À signaler
Propriété de la commune
2003
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2015
Brunet Marceline ; Corvisier Christian
Dossier individuel