Présentation de l'étude du patrimoine du canton de Saint-Agrève
Auvergne-Rhône-Alpes ; Ardèche (07)
Anciennement région de : Rhône-Alpes
Saint-Agrève
Saint-Agrève
L'inventaire topographique du canton de Saint-Agrève a été réalisé conjointement avec celui de Tence afin de répondre à la demande du SIVOM qui souhaitait que soit réalisée une étude patrimoniale sur le Vivarais-Lignon. "Vivarais-Lignon" est l'appellation choisie en 1983 pour dénommer le syndicat intercommunal à vocation multiple, regroupant plusieurs communes des cantons de Saint-Agrève, situé en Vivarais et de Tence, baigné par le Lignon. La création de cette structure, dans une perspective de développement local, était hautement symbolique : elle fédérait des municipalités en se référant à leur identité géographique et historique commune (hauts lieux du protestantisme, terre de refuge, d'accueil et de résistance) pour dépasser le cadre contraignant des limites administratives. En effet, les deux cantons appartiennent à des régions distinctes. Celui de Tence relève de l'Auvergne, département de la Haute-Loire (ancien Velay) , et regroupe 6 communes : Le Chambon-sur-Lignon, Chenereilles, Le Mas-de-Tence, Mazet-Saint-Voy, Saint-Jeures et Tence. Celui de Saint-Agrève dépend de la région Rhône-Alpes, département de l'Ardèche (ancien Vivarais) , et comprend 7 communes : Devesset, Labatie-d'Andaure, Mars, Rochepaule, Saint-Agrève, Saint-André-en-Vivarais et Saint-Jeure-d'Andaure. Les communes de Mas-de-Tence et de Chenereilles, plus récentes que les autres, ont été créées respectivement en 1872 et 1876 par démembrement de Tence et de Saint-Jeures. Quant à celle du Pouzat, de faible superficie et peu peuplée, elle est rattachée à Saint-Agrève depuis 1972.
Le "Vivarais-Lignon" correspond pour l'essentiel à un plateau d'altitude moyenne de 1000 m situé sur la frange orientale du Massif central. Il est parcouru par la ligne de partage des eaux qui sépare le bassin de la Loire, versant atlantique, du bassin du Rhône, versant méditerranéen. Cette ligne imaginaire suit peu ou prou la limite des départements de la Haute-Loire et de l'Ardèche. Trois cours d'eau principaux au régime torrentiel drainent la région. Le Lignon, affluent de la Loire, prend sa source sur les pentes du Mont Mézenc et traverse le canton de Tence du sud-est au nord-ouest. L'Eyrieux, affluent du Rhône, parcourt les communes de Devesset et de Saint-Agrève du nord au sud avant de disparaître dans des gorges. Le Doux, autre affluent du Rhône, dévale de Saint-Bonnet-le-Froid dans une vallée encaissée, passe au pied du village de Labatie-d'Andaure et marque la frontière orientale du canton de Saint-Agrève. Ce plateau est bordé à l'ouest par les sucs volcaniques et boisés du Meygal et de l'Yssingelais. A l'est, il est délimité par la vallée encaissée du Doux, formant de véritables contreforts. Au sud, le plateau s'élève progressivement vers le massif du Mézenc, et au nord vers celui du Pilat. Ces frontières naturelles, l'éloignement des grands axes de communication et des centres urbains confèrent à la région un caractère presque insulaire. Cependant, cet isolement relatif est contredit par les vastes espaces ouverts du plateau qui permettent d'embrasser de larges paysages, au-delà de ses limites, et qui conduisent le regard jusqu'à la chaîne des Boutières (Gerbier-de-Jonc, 1551 m) , au Mont Mézenc (1753 m) et même aux Alpes. Dans cette région de polyculture ancienne, la surface agricole était divisée pour moitié entre les terres labourables et les prés. La forêt a sans doute très tôt joué un rôle économique : au 18e siècle Tence possède l'une des plus importantes forêts du Velay. L'importance du réseau hydraulique des 2 cantons a permis de développer un artisanat et petites industries utilisant la force motrice : scieries, papeteries, moulinages se sont ainsi développées. En l'absence de voies navigables, la route royale, de Saint-Agrève au Puy-en-Velay, permet les échanges commerciaux qui s'intensifient au 18e siècle. Au début du 20e siècle des ouvrages d'art considérables sont mis en oeuvre pour permettre l'arrivée du chemin de fer dans les 3 villes du plateau : Saint-Agrève, Le Chambon-sur-Lignon et Tence. L'économie bénéficie rapidement de ce nouveau moyen de transport qui permet d'exporter les pins du plateau pour étayer les mines de Saint-Etienne, et de développer un tourisme climatique né à la fin du 19e siècle. A l'initiative du pasteur Louis Comte, ce tourisme prend une forme originale grâce à "L'Oeuvre des Enfants à la Montagne" qui permet aux enfants des villes industrialisées de se revivifier lors de séjours chez l'habitant ou dans des maisons d'enfants (à l'origine des colonies de vacances).
1997
© Inventaire général du patrimoine culturel, Région Rhône-Alpes
2005
Hartmann-Nussbaum Simone ; Sauzade Lionel
Présentation de l'opération
Région Auvergne-Rhône-Alpes - Centre de documentation du patrimoine - 59 boulevard Léon Jouhaux - CS 90706 – 63050 Clermont-Ferrand CEDEX 2 - 04.73.31.84.88