Église paroissiale
Saint Jean-Baptiste
Église paroissiale Saint Jean-Baptiste
Occitanie ; Ariège (09) ; Saint-Jean-de-Verges ; Eglise (rue de l')
Ariège
Foix-Rural
Eglise (rue de l')
1830 C 402 ; 2012 C 280
En ville
Cimetière
12e siècle
L'église semble avoir été bâtie sur les vestiges d'un édifice plus ancien. Elevée en 1104 au rang de prieuré dépendant de l'abbaye saint Volusien de Foix, elle devient bien d'Eglise comme la ville et son château jusqu'en 1216, au moment de la croisade contre les Albigeois. Restituée au Comte de Foix après 1229, l'église romane sera modifiée à la fin du Moyen Age. Une chapelle des fonts baptismaux est construite entre les deux premiers contreforts nord. A cette époque un décor est conçu (IM09001199) de même que le choeur et le clocher semblent être surélevés. Ruinée par les guerres de Religion, l'église connaît deux grandes campagnes de restauration. Le 16 avril 1859, un contrat de gré à gré pour la réparation de l'église est conclu avec Jean Pédoya, artiste décorateur et quelques mois plus tard (le 17 août) avec un certain Bernard Anouilh, entrepreneur : "Il sera fait dans la nef de l'église de saint jean de verges une voûte en berceau pareille à celle du sanctuaire et conforme comme tous les autres travaux au plan de l'architecte diocésain, plan qui a été approuvé par le comité de MM. les inspecteurs généraux du diocèse à Paris [...]. La dite voute sera bâtie en double brique de chaux et de plâtre. Elle sera consolidée de 4 contreforts à chaque impériale, liés avec les murailles afin de donner à ce travail toute la solidité qu'il nécessite [...]. La susdite voute sera recouverte dans sa partie supérieure d'un enduit composé de sable et de chaux bien tamisé. Il devra avoir 15 à 20 mm d'épaisseur et être parfaitement uni pour donner aux gouttières la faculté de glisser jusqu' à la naissance de la voûte où seront pratiquées des conduits pour rejeter l'eau à l'extérieur et l'empêcher de filtrer dans les murs. La partie inférieure de la voûte devra aussi être recouverte de deux couches de mortier bâtard bien fait et bien uni et de la même épaisseur que par-dessus et qui permette de recevoir plus tard des peintures à fresque". Les murs gouttereaux de la nef et les contreforts sont alors surélevés de 1,80 m et à l'intérieur de l'église, les grands piliers de la nef de l'église sont retaillés "dans le style de l'édifice" et transformés en colonnes engagées surmontées de chapiteaux sculptés en plâtre imitant ceux du sanctuaire. Quatre fenêtres en pierre de taille sont ouvertes, leurs vitraux sont prévus être à la charge de la fabrique. Le chantier semble être achevé à la fin du 19e siècle puisque dans un devis, daté du 18 mai 1898, le maçon-charpentier Léon Sarda, domicilié à Campragnac, n'envisage que de changer que deux pièces de bois du clocher. Quelques clichés photographiques, conservés à la Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, montrent l'état de l'église et de son ameublement avant la seconde campagne de restauration dirigée par l'architecte Sylvain Stym-Popper. Ces travaux entrepris progressivement sont censés rendre à l'édifice sa pureté primitive. Le montant du devis, daté du 9 novembre 1948, s'élève à 13.883.695,00 Francs. Les travaux d'entretien de 1953 ne sont pas réalisés en raison de la neige ou du retard de l'entreprise. Un devis daté du 2 août 1954, signé Stym-Popper donne le détail des opérations de consolidation et de réfection des maçonneries de la nef et du chevet. Ainsi, la maçonnerie de la deuxième fenêtre sud est refaite à neuf en pierre de taille tout comme les jambages de la porte sud. L'ensemble des colonnes en brique et plâtre réalisées par Pedoya dans la nef et dans l'abside sont démolies "à la masse et au poinçon" et reprises en grès de Loubière. La sculpture des bases, des impostes et des chapiteaux est également reprise. Les enduits peints sont piochés, les élévations latérales rejointoyées à la chaux grasse tandis que la voûte est recouverte d'un nouvel enduit. Le plancher du 19e siècle est démonté, le niveau du sol d'origine retrouvé par déblaiement. Un nouveau dallage en pierre de Lagarde, assimilé au grès de Carcassonne, est posé. A la même époque, la petite chapelle située dans le cimetière à l'angle de la route nationale et du chemin donnant accès à l'église, inutilisée par le service du culte est démolie. Les travaux se prolongent au début des années 1960. Un courrier adressé au curé le 6 mai 1960 nous apprend que le programme de restauration de l'église prévoit la mise au point définitive du maître-autel dessiné par Stym-Popper. Plusieurs documents d'archives signalent des travaux d'entretien dans le dernier quart du 20e siècle : réparation de la couverture en 1975, restauration et entretien du chevet en 1976.
Grès ; pierre de taille ; galet
Tuile creuse ; ardoise
Plan allongé
Cul-de-four ; fausse voûte en berceau
Élévation à travées
Toit à longs pans ; toit conique
Escalier dans-oeuvre ; escalier en vis ; en maçonnerie
L'église est située au sud du village de Saint-Jean-de-Verges, à proximité de la rivière. L'édifice est orienté et est compris dans le cimetière entouré d'un mur de clôture, se développant au nord et à l'est. L'église se compose d'une nef unique précédée d'un choeur de plan carré et d'une abside semi-circulaire flanquée de deux absidioles latérales formant un faux transept. Elle compte trois travées percées chacune de fenêtres à ébrasement simple et séparées par des contreforts. La maçonnerie en pierre de taille est clairement lisible jusqu'au-dessus des fenêtres latérales. La partie supérieure de la maçonnerie, en moellons de grès équarris et en galets, partiellement recouverts d'enduit correspond à la surélévation de l'église conçue par l'architecte départemental Bonis et le décorateur Jean Pedoya dans la seconde moitié du 19e siècle. Le mur clocher est construit à l'est de la nef, devant la travée de choeur. Percé de deux ouvertures cintrées, il est doublé à l'ouest d'une construction légère en pan de bois, faisant office de chambre des cloches. La nef est couverte d'un toit de tuiles. La travée de choeur, couverte d'un toit à longs pas en ardoise, présente contre les murs gouttereaux une corniche saillante, ornée d'étoiles et soutenue par des modillons sculptés. Ce décor se retrouve tout autour de l'abside où des colonnes engagées, reposant sur des plinthes quadrangulaires, encadrent les trois fenêtres qui éclairent la nef. Chaque baie est cantonnée de colonnettes surmontées de chapiteaux feuillagés qui soutiennent une voussure portant décor. La charpente est moderne. Conçue en béton banché, elle est l'oeuvre de Sylvain Stym-Popper. Elle s'appuie sur les contreforts de l'église et libère ainsi un espace au-dessus de la voûte conçue au 19e siècle. L'entrée de l'édifice, percée dans l'élévation nord, est précédée d'un auvent en appentis.L'élévation occidentale est aveugle. Elle est soutenue par quatre puissants contreforts. A l'intérieur, les travées de la nef sont délimitées par des piliers et des arcs doubleaux à double rouleau. L'intrados des voûtes est enduit tandis que les murs sont en pierre de taille jointoyés à la chaux.L'élévation sud, est percée en rez-de-chaussée de trois baies cintrées. La porte sud-est ouvre sur la sacristie voisine, la baie sud-ouest est murée et fait actuellement fonction de niche. La baie médiane ouvre sur la cour du presbytère. Une niche voûtée d'un cul de four occupe la partie médiane de l'élévation occidentale. L'accès au clocher s'effectue par un escalier en vis inclus dans la maçonnerie du bras sud du faux transept. L'arc triomphal est souligné de deux demi-colonnes surmontées de chapiteau feuillagés. Leur base est posée sur une plinthe carrée. Dans des dispositions similaires, les absidioles sud et nord présentent, à la base du cul de four, un cordon d'imposte saillant dont les consoles sont ornées de motifs de billettes et de boules. A l'entrée du cul de four, le cordon d'imposte s'appuie sur deux colonnes surmontées d'un chapiteau feuillagé. Un stylobate se remarque en partie basse. L'abside semi-circulaire présente concentre le décor. Les trois baies romanes sont entourées d'une triple arcature. Les supports quadrangulaires sont flanqués de colonnettes surmontées de chapiteaux feuillagés qui supportent une imposte sur laquelle reposent les voussures dont l'archivolte porte un décor de billettes.
Sculpture ; peinture (étudiée dans la base Palissy)
Ornement géométrique ; ornement végétal
La corniche intérieure des absidioles est ornée de boules. A l'extérieur, les corniches sont ornées de cercles fleuronnés, de palmettes, de crosses. Le bandeau d'encadrement des archivoltes est décoré de boules. La baie centrale porte cinq étoiles à six branches et un tailloir en damier. La corniche porte un décor d'étoiles et les consoles un décor de boules ou de billettes.£Les chapiteaux des colonnes sont très simples, parfois lisses, le plus souvent ornés de feuilles d'eau stylisées. Les larges feuilles du chapiteau de gauche sommées de crosses rappellent les larges feuilles de roseaux. Le chapiteau de droite présente des feuilles trifoliées harmonieusement entrelacées.
Restauré
1907/03/22 : classé MH
IM09001199 ; IM09002212 ; IM09002213 ; IM09002220 ; IM09002221
À signaler
Propriété de la commune
2012
(c) Inventaire général Région Occitanie
2012
Chabbert Roland ; Roques Patrick
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47