Maison
De médecin
Villa
Maison de médecin, dite villa du docteur Joubert ou villa Les Pins
Occitanie ; Aveyron (12) ; Olemps
Rodez agglomération
Cayssiols
2015 AC 04 à 06
Isolé
Jardin ; mur de clôture ; fabrique en belvédère ; fontaine ; abreuvoir ; étable ; pigeonnier ; poulailler ; parterre
Hôpital ; asile d'aliénés
IA12112749
2e quart 20e siècle
Attribution par source
La villa du docteur Joubert (dite aussi villa Les Pins) a très probablement été édifiée à la fin des années 1940 par la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption, maître d’ouvrage de l’hôpital psychiatrique de Cayssiols, afin de loger le médecin (directeur ?) de l’hôpital. Elle a cependant été dessinée par les architectes Marcel Jarrier et André Boyer (architectes de l’hôpital) dès le début des années 1930 comme l’indiquent les plans et sa légende. Cette dernière mentionne le lien avec l’hôpital (« Asile Ste Marie de l’Assomption ») et précise la destination (« maison du docteur »). Le patronyme « docteur Joubert » et l’année 1930 ont été inscrits au crayon a posteriori. Le projet a globalement été suivi au moment de son exécution, hormis quelques modifications au niveau du garage (une partie aménagée côté nord-ouest, notamment des WC) et au premier étage (portes d’accès depuis les chambres 3 et 4 à la salle de bain orientale, porte d’accès de la chambre 1 à la penderie). Le projet d’aménagement des combles n’est en revanche pas connu, même s’il est prévu dès l’origine comme l’indique l’élévation de la façade principale. La maison a subi peu de transformations depuis les années 1950, hormis la disparition de la cuisine, intervenue à la fin du 20e siècle.
Grès ; moellon ; béton armé
Tuile plate mécanique ; tuile plate
Sous-sol ; 1 étage carré ; étage de comble
Toit à longs pans ; croupe ; noue
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en maçonnerie
La villa est implantée au cœur d’un jardin de 5 000 m², au nord de l’hôpital psychiatrique. À l’image de ce dernier, la propriété est clôturée d’un mur en pierre formant enceinte, et d’un garde-corps ajouré de balustres droits côté sud-est. Elle comporte deux accès. Le premier, au sud, est formé par un portail monumental couvert à deux entrées (voiture et piéton). Le second est situé au nord-ouest, à proximité d’un petit édifice à usage agricole (avec abreuvoir, étables, pigeonnier et poulailler). Le jardin régulier côté sud-est, visible sur une photographie aérienne de 1961, est composé de deux parterres semi-circulaires constitués de banquettes de buis. Le plus important, situé face à la salle à manger de la villa, comporte une fontaine. Son bassin semi-circulaire est encadré de murs étagés en brique recouverts de dalles de pierre. Le fronton est orné de carreaux de céramique multicolores et de carreaux de ciment jaune et bleu. La propriété est par ailleurs agrémentée d’une fabrique de jardin, au sud-est, qui permet ainsi de jouir d’une vue dégagée sur Rodez et sa cathédrale. Cet édicule (qui était éclairé d’une lampe), construit en grès, est composé d’un mur (prolongeant la limite de la propriété) et de deux colonnes renflées sur les faces extérieures. Elles soutiennent une charpente en bois, à clé pendante, surmontée d’une couverture en tuiles plates. Seule une clôture à balustres renflés ferme l’édicule côté est. La composition des façades de la villa échappe à toute volonté de symétrie et reflète au contraire les dispositions intérieures de l’édifice. Ainsi les décrochements de plans, l’emboitement de différents volumes, la forme et la disposition des fenêtres, le jeu des toitures et les types de percement (variant selon les façades, les niveaux et les pièces où l’on se trouve) permettent de traduire en élévation le plan de la villa. Ils mettent ainsi en lumière les différentes fonctions de l’édifice (le cabinet du médecin, les pièces réservées aux maîtres de maison, le hall et l’escalier d’honneur, les services et le garage), le rôle de chacune des pièces (en séparant le jour et la nuit, le privé du public) et leur usage (salon, salle à manger, bureau, chambres, etc.). L’accent est notamment mis sur les deux pièces de réception, dont la salle à manger précédée d’un bow-window ajouré d’une fenêtre à deux meneaux et le hall où se trouve l’escalier d’honneur éclairé par trois fenêtres étagées, une formule diffusée dans l’habitat moderne dès les années 1890. Le porche d’entrée est aussi soigneusement composé : il est précédé d’un avant-corps composé d’une colonne sur laquelle repose en partie un arc en plein cintre, qui supporte un toit couvert en tuiles plates. La construction de la villa associe l’usage de la pierre pour les murs, du béton armé pour les planchers (y compris celui du comble, formant avant-toit) et de l’acier pour la charpente (couverte en tuiles plates mécaniques de Beauvais). L’emploi de grès, en appareil irrégulier apparent en façade, contribue à l’aspect rustique de l’ensemble. Le traitement extérieur des murs accentue par ailleurs la différenciation des niveaux (moellons de grès séparés par un bandeau bouchardé entre le sous-sol et le rez-de-chaussée, crépis de ciment au premier étage). L’encadrement des fenêtres est également en moellons équarris. La plupart des fenêtres (munies de volets brisés métalliques) sont surmontées d’un arc de décharge. La maison présente quatre niveaux d’élévation : le sous-sol, le rez-de-chaussée, l’étage et le comble. Le sous-sol comporte six pièces réparties autour d’une salle centrale à laquelle on accède par un petit escalier situé sous l’escalier d’honneur ou depuis l’extérieur, en façade nord-ouest. Outre la cave et une salle où devait se situer la chaudière, on trouve une buanderie qui conserve un sol de carreaux de ciment (avec évacuation) et le bac à lavage en ciment recouvert de faïence. L’escalier de service principal permet également de la desservir. L’entrée principale se situe côté sud. Depuis le porche d’entrée, un vestibule fermé par une porte vitrée précède un vaste hall autour duquel s’articulent les différents espaces de la villa, chacun présentant une fonction distincte : le cabinet du médecin, les salles de réception et les pièces de service. Le cabinet du médecin est composé de trois parties : la salle d’attente, le laboratoire et le bureau. La salle d’attente possède un accès particulier, depuis le porche. Le sol est couvert de carreaux de ciment à motifs géométriques, de chaînes, de mosaïques. Le laboratoire a conservé ses placards surmontés d’un plateau de travail à faïence blanche et d’un évier. Les murs sont par ailleurs recouverts de carreaux de faïence biseautés que l’on retrouve dans d’autres pièces d’eau de la maison. Le sol du bureau du directeur comporte un parquet à chevrons en chêne, incrusté au centre de losanges. Le bureau est ajouré d’une large baie ayant perdu sa menuiserie de bois initiale. Le salon et la salle à manger contigus, réservés aux maîtres de maison, sont situés côté sud-est. Le décor de style classique, exécuté en chêne, y est plus soigné que dans les autres pièces. Outre le type de parquet déjà signalé, on note la présence, sur chaque pan de mur, de hautes plinthes en bois, de fines colonnes creuses en bois aux angles et de bandeaux en bois dans le prolongement des chapiteaux. La cheminée du salon est construite en brique pour le sol et le foyer. Le manteau est en bois et prolongé de tablettes. Les piédroits en quart de rond, comme les tablettes, confère ainsi à l’ensemble un style relativement épuré. La salle à manger est séparée du salon par une épaisse porte à quatre battants en bois panneautés. Le bow-window assure à la salle à manger un important éclairage naturel. La salle est dotée d’une cheminée massive, construite en brique pour le foyer et le sol. Elle comporte un épais manteau en pierre de grès bouchardée, composé de piédroits en quart de rond surmonté d’un arc segmentaire. Le troisième espace, situé du côté nord de la villa, est réservé au service. Seul l’office, qui comporte un accès direct à la salle à manger, est préservé. Il a conservé son sol de carreaux de ciment, en damier rouge et blanc à bordure arrondie, et ses placards. L’office dessert l’ancienne cuisine, un escalier de service qui mène au premier étage et au comble ainsi que le hall. Ce petit escalier est construit en béton et comporte des marches habillées de comblanchien, une rampe en fer et en fonte, une main courante en bois. Une porte donne également accès au garage, abrité dans un corps de bâtiment comportant d’autres fonctions côté nord-ouest (dont des WC). Le hall occupe une place essentielle dans l’édifice, par sa taille (environ 22 m² au sol) et la présence de l’escalier d’honneur aux lignes serpentées. Ce dernier est construit en béton ; le limon, les marches, les contremarches et les plinthes sont recouverts de comblanchien. La rampe d’appui comporte des potelets en fer ciselé (et fer plat ciselé au niveau du palier) qui soutiennent une épaisse main courante en bois. Cet escalier conduit au premier étage, dont la distribution s’apparente globalement à celle du rez-de-chaussée (hormis le garage, qui n’est pas surmonté d’un étage). Le vaste palier dessert les quatre chambres (avec parquet à l’anglaise) ainsi que la penderie (avec placard et sol à carreaux de ciment bleu et jaune en damier, et bordure bleue et grise). Au sud-est, les chambres 2 et 3 communiquent entre elles (elles représentent la même surface que le salon et la salle à manger). La chambre 3 conserve une cheminée au manteau de marbre blanc veiné de gris. Le niveau comporte également un WC, deux salles d’eau et une salle de bain. Ces dernières ont conservé leurs équipements (bidet, lavabo, baignoire sabot) ainsi que leur décor encore marqué par le style des années 1930 : revêtement en carreaux de ciment au sol, faïence de couleur blanche, jaune et bleue pastel sur les murs. On note également la présence, dans chacune des pièces d’eau, de carreaux de faïence reproduisant les mêmes scènes figuratives (pêche, marines, moulin à vent). Le niveau de comble enfin, réservé aux domestiques, est uniquement accessible par l’escalier de service. Il comporte trois pièces toutes revêtues de carreaux de ciment au sol (à motifs de damier) : deux chambres et un WC. Les chambres possèdent chacune une armoire en bois et la chambre au sud-ouest (5) comporte un lavabo. Trois greniers, où la charpente métallique reste apparente, sont également accessibles depuis ce niveau.
Propriété privée
2016
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Rodez agglomération
2016
Launay Yann
Sous-dossier
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47