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Plateforme ouverte du patrimoine

Hôpital psychiatrique de Cayssiols, aujourd'hui centre Hospitalier Sainte-Marie de Rodez

Désignation

Dénomination de l'édifice

Hôpital ; asile d'aliénés

Titre courant

Hôpital psychiatrique de Cayssiols, aujourd'hui centre Hospitalier Sainte-Marie de Rodez

Localisation

Localisation

Occitanie ; Aveyron (12) ; Olemps

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Rodez agglomération

Lieu-dit

Cayssiols

Références cadastrales

2015 AC 01 à 35 ; 2015 AX 38, 43, 44

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

Isolé

Partie constituante non étudiée

Château d'eau ; atelier

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle ; 1er quart 21e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1931

Commentaires concernant la datation

Datation par source

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source

Description historique

Un premier asile d’aliénés fut construit à Rodez par le Conseil général de l’Aveyron à partir de 1838, sur le site de Paraire, à l’ouest de la ville. Pour répondre à l’augmentation du nombre de malades, le transfert de l’asile sur le site de Cayssiols, à Olemps, est envisagé dès la fin du 19e siècle, mais seule une colonie agricole est établie dans un premier temps, à partir de 1897. La décision de construire un nouvel asile n’intervient qu’en 1929. L’année suivante, le Conseil général de l’Aveyron vend le domaine à la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption, à charge pour cette dernière de construire le nouvel asile dans un délai de 10 ans. Le projet est conçu par les architectes Marcel et Louis Jarrier de Clermont-Ferrand, associés à André Boyer, architecte du département de l’Aveyron. Le chantier débute en 1931 mais ne s’achèvera en réalité que dans les années 1960. La construction dans les années 1930 des bâtiments techniques, dont la cuisine centrale, et de plusieurs pavillons de malades permet d’accueillir les premières femmes en 1939, avec l’autorisation du préfet Jean Moulin. Les hommes sont transférés à partir de 1943. Il faut néanmoins attendre 1955 pour que l’essentiel des bâtiments soient construits et qu’intervienne le transfert définitif des malades. Après les décès d’André Boyer en 1953 et de Marcel Jarrier en 1955, le projet d’origine subit quelques modifications. Le chantier se termine par la construction des derniers pavillons des hommes au sud (Saint-Paul, Saint-André, Saint-François, Saint-Jacques, Saint-Jean, Saint-Michel), de villas de médecins et de la chapelle Sainte-Cécile, sous la direction des architectes Jean Dugué-Boyer (Rodez) et Georges Bonnafous (Toulouse). L’hôpital fait l’objet de transformations dès les années 1970, notamment pour répondre à la loi sur la sectorisation de 1974, tandis que d’autres bâtiments, tels que le gymnase, sont édifiés. Certains bâtiments sont détruits au début du 21e siècle (pavillons Sainte Geneviève et Sainte Jeanne-d’Arc, château d’eau, etc.).

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; grès ; moellon ; enduit ; béton armé

Matériaux de la couverture

Tuile plate mécanique ; schiste en couverture

Description de l'élévation intérieure

Sous-sol ; 3 étages carrés

Typologie du couvrement

Coupole

Partie d'élévation extérieure

Élévation à travées

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; croupe ; toit en pavillon

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Rampe d'accès ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en maçonnerie

Commentaire descriptif de l'édifice

L’hôpital psychiatrique occupe un site d’une superficie de 11 hectares, en partie fermé par un mur maçonné. Il est composé de trois grandes ailes organisées selon un plan en « U ». Chaque aile comprend plusieurs pavillons destinés à l’accueil des patients. Bâtis autour de cours, ils sont reliés entre eux par des galeries couvertes sur deux niveaux. Des galeries souterraines qui intègrent le réseau de distribution des fluides permettent de faciliter le déplacement du personnel et d’acheminer les repas dans chaque pavillon. Les pavillons côté sud accueillaient initialement les hommes, et ceux situés au nord les femmes. Leurs cours respectives, très arborées, ont conservé les bancs fabriqués dans les ateliers de l’hôpital. Les toilettes ont disparu et les bassins qui agrémentaient la cour des femmes ont été comblés. Les principaux locaux techniques, en grande partie désaffectés aujourd’hui, sont répartis à l’ouest autour d’une vaste cour avec une allée centrale plantée de tilleuls : à l’est l’ancienne cuisine centrale, dite « la Rotonde », au sud le bâtiment dit « de l’alimentation » ayant servi de logement pour les membres de la communauté religieuse, au nord le bâtiment dit de la « buanderie-lingerie » ayant aussi accueilli l’atelier de couture, enfin à l’ouest la chaufferie, actuel bâtiment des services généraux. L’hôpital comprend aussi l’ancienne conciergerie, située à l’entrée nord et accompagnée d'une bascule, la chapelle Sainte-Cécile bâtie dans l’ancienne cour des religieuses, les deux anciens bâtiments d’hydrothérapie aux angles nord-est et sud-est, des réservoirs, plusieurs maisons pour les médecins, des pavillons disjoints (bâtiment Saint-Pierre et Saint-Marc, et bâtiments dits Post-scriptum) et un gymnase couvert. À l’écart de cet ensemble se trouvent deux villas indépendantes situées face à l'entrée nord, un ensemble agricole bâti sur l'emplacement d'une ancienne ferme, ainsi qu'une chapelle associée à un cimetière accessible par une allée plantée d’arbres, réservés aux malades et aux membres de la communauté religieuse. L’actuel bâtiment d’accueil, au centre de l’aile orientale, témoigne du projet de construction initial de la chapelle. En façade ouest, le porche en plein-cintre est surmonté d’un clocher-peigne qui accueille trois cloches. Celles-ci portent des inscriptions et des dédicaces et sonnent chacune une note (au nord, do, au centre, la, au sud, mi). Au rez-de-chaussée de ce pavillon, les murs du hall central sont très épais, avec des ouvertures très ébrasées. Au nord et au sud du hall central, deux grands escaliers Art déco permettent d’accéder aux étages. Ils sont munis de claustras en béton, dessinant des losanges ou des cercles, et de ferronneries. Les neuf pavillons conservés sur les onze construits avant 1955 possèdent les mêmes caractéristiques architecturales : ils sont bâtis en pierre calcaire, les planchers et les escaliers sont en béton armé, la charpente métallique supporte une couverture en tuiles mécaniques. Le mur-pignon côté cour est couronné d’un fronton en pierre sculpté d’une croix. Des inscriptions rendent hommage aux hommes ou aux femmes, telle que Marie-Agnès qui fut la première supérieure de la communauté. Le décor se concentre essentiellement autour des baies : remplissage des allèges en brique, tympan composés de galets noyés dans le ciment, arcs en brique. De plus, la partie supérieure des façades avant et latérales est soulignée par un bandeau de ciment vermiculé. La plupart des fenêtres sont munies de grilles destinées à assurer la sécurité des malades. Cette même nécessité de sécurité a imposé la mise en place de grilles dans les escaliers. Un grand soin a été apporté aux menuiseries, réalisées in situ par les ateliers de l’asile, en particulier à l’entrée des pavillons : de style Art déco, les portes à petits bois dessinent des motifs géométriques simples et sont dotés de verres granités colorés. Certaines salles ont par ailleurs conservé leur revêtement de sol en carreaux de ciment, ou leurs lambris. Un pavillon comprenait initialement une unité de soin par niveau, gérée par plusieurs religieuses-infirmières. Chaque unité comportait un petit et un grand dortoir, des chambres individuelles, une cuisine, une salle à manger, une salle de bain et des cabinets de toilette. En complément de l’ergothérapie (travail agricole), l’établissement était doté des équipements les plus modernes en matière de soin thérapeutique. Une salle était dédiée aux électrochocs. En outre, les salles d’hydrothérapie situées dans les bâtiments en croix latine étaient recouvertes de faïence et comportaient de nombreuses baignoires destinées au traitement par jet d’eau.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2016

Date de rédaction de la notice

2016

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Laurent Alexeï ; Launay Yann

Typologie du dossier

Dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47

Aile orientale. Pavillon d'accueil, vue d'ensemble prise de l'est.
Aile orientale. Pavillon d'accueil, vue d'ensemble prise de l'est.
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Rodez agglomération
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