Couvent ; école ; collège ; lycée
Jésus-Marie ; Sainte-Marie
Couvent Jésus-Marie puis institution Sainte-Marie
Occitanie ; 12 ; Rodez ; Béteille (rue) 30
Rodez agglomération
Rodez
Béteille (rue) 30
2016 AK 540, 660, 854, 856
En ville
3e quart 19e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle ; 1er quart 21e siècle
2e moitié 20e siècle
Attribution par source
L’institution Sainte-Marie, fondée en 1853 (il s’agit alors d’une annexe du petit séminaire de Saint-Pierre), s’installe au 9 boulevard Sainte-Catherine à Rodez (actuel boulevard Denys-Puech) puis au 22 rue Saint-Just (à partir de 1864). Elle intègre les locaux du couvent Jésus-Marie boulevard d’Estourmel en 1901, à l’initiative de l’abbé Marcellin Marty. La congrégation Jésus-Marie s’était installée à Rodez dans les années 1850 à l’emplacement d’un vaste enclos situé entre la rue Béteille et le boulevard de Belle-Isle (actuel boulevard d’Estourmel). Trois bâtiments avaient alors été construits : le bâtiment principal ayant son entrée sur le boulevard, la chapelle (vers 1859, voir notice IA12112770) et un troisième bâtiment mitoyen de la chapelle qui accueille le pensionnat de jeunes filles. L’ancien couvent fut donc transformé en collège privé au début du 20e siècle. D’après le chanoine Alfred Foucras (supérieur de l’établissement de 1946 à 1976), divers travaux sont menés durant le supériorat de M. Molinier (1912-1934), à commencer par la construction de bâtiments pour accueillir la Maîtrise de la cathédrale de Rodez (juillet 1913). Il s’agit des pavillons Saint-Michel situés au sud de la parcelle, édifiés perpendiculairement à la rue Béteille, bordés d’un bassin et du potager. Comme en atteste les cartes postales, le corps de bâtiment central, initialement en rez-de-chaussée et ouvert (piliers en pierre et treillis de bois), a par la suite été fermé par des fenêtres et surélevé d’un niveau, peut-être à l’occasion de l’extension du collège. L’augmentation sensible du nombre d’élèves à la fin des années 1920 (l’institution évolue alors en collège complet) nécessite en effet de nouveaux aménagements. L’idée de construire une série de garages le long de la rue Béteille germe dès 1920. Ce n’est toutefois qu’en 1928 qu’un projet d’extension plus complet voit le jour sous l’impulsion de l’abbé Durand. Le bâtiment le long de la rue Béteille est ainsi édifié en 1930-1931 (à l’emplacement de préaux et de toilettes), d’après les plans de Jules Andrieu (dessinés en mars 1929), l’architecte du diocèse et des Monuments historiques. Côté rue Béteille, une série de magasins est prévue au rez-de-chaussée afin de financer la construction. D’autres travaux sont également réalisés durant le supériorat de M. Gaubert (1934-1946). Dès 1934 sont remis en état la charpente et les avant toits du bâtiment de la maîtrise. L’année suivante, la buanderie (non localisée) fait l’objet d’une nouvelle installation, tandis que la chapelle est agrandie (au détriment de l’ancien parloir et d’une étroite salle de gymnastique). L’ancien bâtiment du couvent (au nord) est réaménagé et surélevé durant l’été 1936 (le niveau de combles est conçu selon le modèle du bâtiment achevé en 1931). Un portique en béton armé est construit en 1937 (d’après Alfred Foucras), de même qu’un passage couvert menant au réfectoire et à la chapelle. D’autres transformations interviennent durant la seconde moitié du 20e siècle. Le bosquet et les anciennes terrasses disparaissent à la fin des années 1950 au profit d’un préau donnant sur la cour, surmonté d’un étage de classes (à l’alignement du boulevard d’Estourmel). L’ensemble est inauguré en 1958, de même que le gymnase construit en retour sur cour. L’institution atteint ainsi 500 élèves en 1959. En 1966, l’institution perd ses sections primaire et collège, mais conserve sa section lycée. Le bâtiment boulevard d’Estourmel est surélevé d’un étage en 1979-1980 (aménagement de 6 classes et d’un CDI). Le financement de cette surélévation nécessite aussi la vente de l’ancien bâtiment d’accueil de l’institution (actuellement situé 25 boulevard d’Estourmel), et l’édification d’un mur pour le séparer de la chapelle (orné d’une peinture à la fin des années 1980). Un oratoire est également construit, en remplacement de la chapelle qui n’est alors plus utilisée. La plupart des bâtiments du lycée (devenu François-d’Estaing en 1998), dont la chapelle, sont détruits en 2016 suite à leur vente. Seul subsiste aujourd’hui le bâtiment de la rue Béteille, qui constitue une annexe du Lycée.
Grès ; calcaire ; moellon ; moellon ; béton armé
Ardoise
Étage de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; étage de comble
Toit à longs pans
L’institution, installée entre la rue Béteille et le boulevard d’Estourmel, est composée d’un ensemble de bâtiments hétérogènes organisés autour d’une cour. Seul le bâtiment A, séparé de l’établissement scolaire vers 1980 puis transformé en immeuble d’habitations (il a été à cette occasion surélevé de 3 niveaux), présente aujourd’hui un accès unique depuis le boulevard d’Estourmel. Sa façade originelle, de plan concave pour s’adapter à la courbe du boulevard, est d’une parfaite symétrie. De style néo-Renaissance, elle est scandée de 4 pilastres à bossages. Au rez-de-chaussée, deux pilastres cannelés couverts d’un arc en plein cintre composent la structure de la porte d’entrée. Les cinq autres baies présentent des encadrements à deux fasces et archivolte. Au 1er étage, la travée centrale est ajourée d’une baie jumelée. Les autres baies sont couvertes d’arcs déprimés. Les deux pilastres centraux étaient initialement couronnés d’un fronton à base interrompue par une niche qui recevait une statue de Vierge à l’enfant, aujourd’hui disparue. Sur la cour, côté nord, la chapelle est prolongée vers l’ouest d’un bâtiment qui accueillait des salles de classe aux étages. Un auvent en béton armé, ajouré de pavés de verre, court tout le long de la façade. La porte principale donne accès à un vestibule, sur le sol duquel est porté le monogramme « SM » en carreaux de ciment. Les étages sont desservis par un escalier à retours, à deux repos et un palier. Un escalier droit de service, accessible depuis le 1er repos de la première volée, dessert côté nord un couloir distribuant les salles de classes du premier étage. Implanté à l’alignement de la rue Béteille, le bâtiment édifié en 1930-1931 (le seul préservé des démolitions), présente deux étages et un comble éclairé par des lucarnes passantes. Construit en béton armé (planchers et piliers du préau) et en moellons de grès, il est couvert d’une toiture à longs pans en ardoise. Les façades sont percées de baies simples ou jumelées, avec piédroits en pierre et plate-bande en brique. Les murs gouttereau sont agrémentés en partie sommitale d’un cordon en pierre surmonté d’un bandeau en brique rouge et blanche. Les étages, qui accueillaient salles de classes et dortoirs, sont desservis par un escalier double. À l’est, le bâtiment à l’alignement du boulevard d’Estournel comporte un niveau de soubassement ouvert sur la cour et formant préau. La structure en béton armé rappelle ici l’ossature interne du Musée des Travaux publics (actuel palais d’Iéna, Paris), construit par Auguste Perret en 1939. Les colonnes évasées laissent apparaître les traces des fines lamelles de bois du banchage, dessinant ainsi des cannelures à la surface. Elles supportent la poutre de rive et les poutres transversales, dans lesquelles s’insèrent les solives pour porter un sol de béton. Un auvent court tout le long de la façade. Au nord-ouest, une tour d’escalier est bâtie en maçonnerie de moellons équarris, sur un soubassement constitué de quatre colonnes évasées et d’un mur semi-circulaire, dessert les niveaux supérieurs. En retour sur la cour, le gymnase est également construit en béton armé et en moellons de calcaire. Un vaste claustra de béton, muni de vitres, assure l’éclairage de la salle à laquelle on accède par une porte monumentale surmontée d’un auvent en béton. Il faut enfin signaler les anciens pavillons Saint-Michel au sud (D), qui ont accueilli la maîtrise de la cathédrale de Rodez. Ils ont été très remaniés durant la seconde moitié du XXe siècle. À l’intérieur, l’ancienne chapelle de la maîtrise a conservé son sol de carreaux de ciment à motifs de parallélépipèdes blancs et bordeaux, terminé sur ses bordures par une frise de grecques, ainsi que ses lambris bas couvrant les murs.
Propriété privée
2016
(c) Rodez agglomération ; (c) Inventaire général Région Occitanie
2016
Launay Yann
Dossier avec sous-dossier
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