Musée Denys-Puech

Dénomination de l'édifice

Musée

Appellation d'usage

Des artistes aveyronais ; des Beaux-arts ; Denys-Puech

Titre courant

Musée Denys-Puech

Localisation

Occitanie ; Aveyron (12) ; Rodez ; Georges-Clémenceau (place)

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Rodez agglomération

Adresse de l'édifice

Georges-Clémenceau (place)

Références cadastrales

2015 AT 336

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Siècle de la campagne principale de construction

1er quart 20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

4e quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1907 ; 1988

Commentaires concernant la datation

Datation par source

Auteur de l'édifice

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source ; signature

Description historique

On doit au sculpteur ruthénois Denys Puech (1854-1942), Premier Grand prix de Rome en 1884, l’idée de construire à Rodez un musée d’importance départementale consacré aux beaux-arts, à même de pouvoir accueillir non seulement ses œuvres mais également celles d’autres artistes aveyronnais. Le projet germe dès 1902 et conduit le sculpteur à faire l’acquisition l’année suivante d’un terrain situé avenue Victor-Hugo, afin d’y faire édifier un grand hall destiné à abriter les modèles en plâtre de ses statues. Ce projet n’est toutefois pas retenu par la Ville qui lui préfère, en 1906, l’emplacement de la maison Bertrand jouxtant le chevet de la cathédrale. À la demande de Puech, le projet est confié au jeune architecte André Boyer (1882-1953), auquel lui est associé l’architecte municipal Alphonse Soumet. Boyer achevait alors ses études à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris ; c’est d’ailleurs ce musée de sculpture et de peinture pour les artistes Aveyronnais qui constituera son projet de diplôme en juin 1907. Un premier projet établi en 1906 par les architectes prévoit un programme mixte. Des magasins doivent occuper le rez-de-chaussée tandis qu’à l’étage sont prévues des salles de peintures et de sculptures, dont l’une est réservée à l’œuvre de Denys Puech. Fin décembre 1906 est dressé un nouveau projet. Situé à l’angle des rues Frayssinous et d’Estaing, le bâtiment projeté, de plan carré, est marqué par une rotonde d’angle ornée d’une porte monumentale. Le rez-de-chaussée éclairé par de grandes baies est destiné aux sculptures et l’étage est consacré aux peintures, éclairées par un plafond vitré. Bien qu’approuvé par le conseil municipal en janvier 1907, ce projet suscite de nombreuses critiques. Une polémique s’installe au sujet de l’emplacement du futur bâtiment ; nombreux sont ainsi les ruthénois à s’opposer à la construction d’un musée à l’emplacement de la maison Bertrand, dont la démolition a permis dégager le chevet de la cathédrale. L’intervention de la cantatrice Emma Calvé, née en Aveyron, mettra un terme à cette polémique : en offrant 20 000 francs pour la construction du musée sous réserve que la Ville renonce à son projet de construire le bâtiment à l’emplacement prévu, elle permet en effet l’aménagement d’une place publique, qui porte aujourd’hui son nom, aux abords de la cathédrale. Un nouvel emplacement pour le musée est donc choisi le 15 septembre 1907 par le conseil municipal, qui décide de le bâtir sur le plateau Sainte-Catherine, sous réserve que les marchés aux bestiaux y soient maintenus. Il n’était pas question ici de la qualité du site, pourtant indéniable et remarquée dans la revue La Construction moderne qui présentait le projet architectural exposé par André Boyer au Salon des Artistes français de 1908 en ces termes : « Cet aimable monument occupe sur le plateau Sainte-Catherine un emplacement admirablement choisi. À proximité du boulevard qui ceinture la ville, ce plateau s’avance vers la campagne et la vallée de l’Aveyron, sur laquelle il a une vue très étendue. On sait que Rodez est bâtie sur une colline que l’Aveyron contourne sur les deux tiers de son périmètre. L’édifice est dégagé de toutes parts, et la distance du boulevard à la façade donne tout le recul nécessaire à la vue. Le musée sera entouré d’un jardin qui, en arrière, doit être bordé d’une terrasse dominant la vallée et permettant aux promeneurs de jouir du splendide panorama. » La première pierre du musée est posée le 26 avril 1908 en présence d’Emma Calvé. La construction est menée par l’entreprise Boissière. Les travaux de sculpture sont confiés à François Cogné (1876-1952), un élève de Puech, en octobre 1909. Leurs noms figurent avec celui d’André Boyer en façade ouest, de part d’autre de la porte monumentale. Les travaux prennent cependant du retard, notamment en raison de difficultés financières. Inauguré le 17 juillet 1910, le musée n’est pourtant pas terminé. En juin 1912, un emprunt est souscrit par la Ville afin d’achever l’exécution de l’escalier, de la grille de la porte, des sculptures et du parement. En février 1913, certains travaux de décoration (colonnes, corniches, rampe en fer forgé de l’escalier, socles pour les œuvres…) ne sont pas achevés. L’ouverture officielle est annoncée pour le mois de mai 1914 et Joseph Angles, le bibliothécaire de la ville, est nommé conservateur du musée le mois suivant. Il faut toutefois attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que le musée ouvre véritablement ses portes au public. Durant les années 1920 et 1930, les collections du musée s’enrichissent de différentes œuvres d’artistes aveyronnais, tels qu’Eugène Viala, Maurice Bompart, Renaud de Vezins, Marc Robert, Eugène Loup… Le musée fait l’objet d’une première rénovation au début des années 1950 sous la direction de Jacques Bousquet, conservateur. Mais c’est à la fin des années 1980 que le musée prend son aspect actuel. La rénovation-extension conduite par le conservateur Yves Denieau en 1988-1989 aboutit au complet réaménagement des salles, entrainant la disparition de certains décors muraux. Le musée rouvre ses portes le 27 janvier 1989. À l’occasion de ces travaux, la Ville passe commande d’une œuvre à l’artiste plasticien François Morellet : baptisée « intégration », l’œuvre s’insère discrètement sur les murs nord et sud du musée. Cette ouverture à l’art contemporain, qui se traduit dans la programmation des expositions du musée, se prolonge en 2005 avec l’acquisition de six chiens jaunes en bronze du sculpteur Aurèle Ricard, dit Aurèle. Elles occupent ainsi les consoles de la façade principale, laissées vacantes depuis la construction du musée.

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; moellon ; pierre de taille

Matériaux de la couverture

Ardoise

Description de l'élévation intérieure

Sous-sol ; 1 étage carré

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; croupe ; dôme rectangulaire

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en maçonnerie

Commentaire descriptif de l'édifice

Le musée est implanté entre la place Georges-Clémenceau à l'ouest et une terrasse arborée et plantée à l'est. Il est bâti en pierre calcaire blanche de Château-Gaillard en Charentes et en calcaire gris de Bertholène en Aveyron. La composition symétrique de la façade s’articule autour d’un pavillon central coiffé d’un dôme. La porte monumentale, à colonnes, est flanquée de deux pilastres monumentaux. Au-dessus figurent les portraits et les noms de deux illustres artistes du Grand siècle, le peintre Nicolas Poussin et le sculpteur Pierre Puget, qui symbolisent la vocation première du musée. De part et d’autre de ce pavillon central se déploient les deux ailes rythmées par trois travées de baies. L’édifice comprend un sous-sol aménagé en 1989 : il sert aujourd’hui de salle d’atelier pour la médiation, de salle d’exposition et de réserve. Le rez-de-chaussée et le premier étage abritent, côté place, les galeries d’exposition. L’escalier d’honneur et les bureaux sont situés à l’arrière, dans un avant-corps flanqué de deux petits pavillons, auxquels sont venus s’ajouter en 1989 deux corps de bâtiment supplémentaires afin d’y installer un escalier de service et un ascenseur. Passé une porte à double battant en fer forgé, le visiteur accède au hall d’accueil, dont le sol était à l’origine en granito, avec frise et blason de la ville de Rodez en mosaïque. Couvert d’une coupole surbaissée, le hall distribue les salles d’exposition éclairées naturellement par des fenêtres en façade principale, et initialement par des fenêtres latérales condamnées en 1989. Ces galeries exposent aujourd’hui les œuvres de l’artiste Denys Puech. Dans l’axe de l’entrée, l’escalier d’honneur, de style néo Louis XVI, est à deux volées droites. Il est bâti en calcaire de Bertholène et muni d’une rampe en fer forgé. Une grande baie vitrée assure l’éclairage naturel de l’escalier et offre un beau point de vue sur les villas de la rue Maurice-Bompart et la colline de Banocre située de l’autre côté de l’Aveyron. L’escalier conduit au portique du palier donnant accès aux salles de l’étage. Celles-ci sont couvertes de plafonds vitrés qui ne sont plus en usage aujourd’hui. La charpente est métallique. Le dôme du pavillon central et les longs pans à croupe des ailes sont couverts en ardoise.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture ; décor stuqué ; sculpture (étudiée dans la base Palissy)

Indexation iconographique normalisée

Rose ; laurier ; chêne ; marronnier ; feston ; rinceau ; flambeau ; cartouche ; pot à feu ; ove ; dard ; chapiteau ionique ; masque ; glyphe ; feuille ; denticule

Description de l'iconographie

La porte monumentale est composée de colonnes et pilastres à chapiteau ionique à cornes ; ils supportent un entablement couronné d’une sculpture à ornements végétaux et d’un cuir renfermant un cartouche au centre duquel on distingue le monogramme de la République Française. Le bas-relief au-dessus de la porte présente des rinceaux. Le bandeau saillant qui court le long de la façade principale et des façades latérales est orné de masques féminins et masculins feuillagés. Au premier étage, les pilastres sont décorés de trois glyphes et surmontés de médaillons ornés de festons. Des consoles à volute feuillagée sont placées au centre des tables. Les pilastres monumentaux du pavillon central sont ornés de fruits et feuillages. Chaque cuir est flanqué de torches. La table au sommet du pavillon porte l’inscription « musée ». La corniche est denticulée et les modillons sont ornés de palmes.£La coupole du hall est ornée de cuirs avec feuilles de chêne et d’une frise de feuilles de laurier. La rosace est composée de festons à bouton de rose. La corniche des galeries du rez-de-chaussée est ornée d’une frise d’oves et de dards.£Le portique du palier de l’escalier d’honneur est composé de colonnes et de pilastres peints en faux-marbre de couleur verte. Les chapiteaux présentent des feuilles de marronnier caractéristiques du style 1900.

Référence aux objets conservés

IM12040898

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2018

Copyright de la notice

(c) Rodez agglomération ; (c) Inventaire général Région Occitanie

Date de rédaction de la notice

2019

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Launay Yann

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47