Prieuré
Notre-Dame
Prieuré, aujourd'hui église Notre-Dame
Nouvelle-Aquitaine ; Charente (16) ; Alloue
Communauté de communes du Confolentais
Champagne-Mouton
1986 B2 222-225
En village
Cour ; fossé ; pont ; logement ; buanderie ; four ; puits ; église
Limite 12e siècle 13e siècle ; Temps modernes ; Epoque contemporaine
1742
Porte la date
Au quatrième quart du 8e siècle, Rogier, comte de Limoges, et sa femme Euphrasie, fondent le prieuré bénédictin de Charroux et lui font don de biens importants parmi lesquels se trouve la terre d'Alloue. A une date indéterminée, les abbés de Charroux y établissent un prieuré. Toujours est-il que le 23 avril 1121, Guillaume 1er, évêque de Poitiers, fait don à l'abbaye de Charroux de l'église d'Alloue, ce qui pourrait signifier qu'avant cette date, le prieuré et l'église étaient indépendants. Le prieur-seigneur d'Alloue avait droit de basse, moyenne et haute justice. Le prieuré fut pillé en 1356. Un terrier, daté de 1547, recopié en 1701, dénombre les biens du prieuré d'Alloue, une vingtaine de maisons dans le bourg et près de 125 tenures dans la paroisse et les paroisses voisines. Au 16e siècle, le prieuré comprend 4 occupants et le prieur. Le prieuré est figuré sur un plan de 1740 : les différents corps de bâtiments figurés sont ceux d'une ferme. A cette période l'ensemble des corps de bâtiments sont entourés de douves qui se rejoignent dans la Charente au sud. Une poutre est datée 1742 dans la " salle d'audience ", salle du logis du prieur accolée à l'élévation ouest de l'église ; cette date est vraisemblablement une date de réfection de la charpente. Puis le prieur n'est plus résident et le prieuré s'éteint en 1781. Il est vendu comme bien national à la Révolution. Il est devenu et restera une propriété privée. Le logis du prieur était dans l'alignement du mur nord de l'église et une cour le précédait, entre les deux tours, sur rue. C'est à l'emplacement de cette cour que sera construite, au 19e siècle, une nouvelle habitation, adossée à l'ancien logis, et communiquant désormais avec elle.L'église n'est pas antérieure à la fin du 12e siècle ou au début du 13e siècle. Bien qu'ayant subi des remaniements au fil du temps, les premières mentions de travaux dans les archives datent de 1831 : toiture, charpente, voûte. En 1862, des réparations sont faites au clocher. Après son classement comme monument historique en 1929, de nouvelles campagnes de restauration seront effectuées comme la réfection totale de la toiture (un coq est même installé en 1986) et la remise en état du portail. Les travaux sont terminés en 1989.
Calcaire ; moellon ; enduit partiel ; calcaire ; pierre de taille ; brique ; enduit
Tuile creuse ; ardoise
Plan allongé
1 vaisseau ; 1 étage carré
Cul-de-four ; coupole en pendentifs ; voûte en berceau brisé
Élévation à travées
Toit à longs pans croupe ronde ; toit en pavillon ; toit à longs pans brisés
Escalier dans-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie
L'église est de plan allongé. Elle est constituée d'un vaisseau de cinq travées avec une voûte en berceau brisé (en brique) avec des doubleaux en pierre portés par des colonnes encadrant les arcades en arc brisé des murs latéraux. Les chapiteaux ont un simple décor de bouton aux angles. Le toit de cette partie est à longs pans. Le carré sous clocher est couvert d'une coupole octogonale sur pendentifs, son toit est en pavillon. Le choeur est à sept pans éclairés chacun d'une étroite fenêtre largement ébrasée avec une base à gradins ; sa voûte est en cul-de-four et elle est couverte d'une croupe ronde. Dans le mur sud du carré se trouve un escalier en vis menant au clocher. Dans le mur sud de la nef se trouve une niche coupée par une cloison verticale. Dans la partie droite a été creusée une embrasure de tir à mire verticale et ouverture ronde. Une tribune est installée sur la première travée ouest. Le portail au nord est constitué de sept voussures en arc légèrement brisé, reposant sur des colonnettes. Le décor est géométrique. Deux colonnes encadrent ce portail surmonté d'un haut fronton triangulaire sommé d'une croix et percé en son centre d'une niche contenant une statuette de saint André. Les quatre faces supérieures du clocher sont chacune percée de deux baies jumelles couvertes en arc brisé ; chaque angle est renforcé d'un contrefort plat. Également, chaque angle du chevet polygonal est renforcé d'un contrefort.Le prieuré s'est implanté à l'ouest et au sud de l'église. Il est entouré de douves sèches à l'ouest et bordé par la Charente au sud. Les différents corps de bâtiments sont distribués autour d'une cour. Au nord se trouve le logis composé de l'ancien logis du prieur (élévation sur cour) doublé au nord d'une habitation plus récente flanquée de deux tours. A la tour nord-ouest s'adjoint une tourelle d'escalier. Dans l'ancien logis, la pièce accolée à l'élévation ouest de l'église est percée d'une baie biaise (hagioscope) placée à gauche de la cheminée ; cette baie permettait une vue sur l'intérieur de l'église. Sous l'ancien logis du prieur se trouve une cave voûtée servant de cellier. L'ancien logis est couvert d'un toit à longs pans brisés et croupe en ardoise pour les brisis. Tous les autres corps de bâtiments sont couverts en tuile creuse. A l'entrée ouest de la cour se trouvent un pont et un passage couvert, à porte en arc brisé, passage surmonté d'une pièce nantie d'une cheminée. Un corps de bâtiment, actuellement une galerie, relie ce passage à la tour d'escalier sud-ouest. Sur son mur ouest se trouvent des meurtrières de différents modèles. Accolé à la tour se trouve ce qui devait être l'ancienne cuisine du prieuré. Une cheminée moulurée a été conservée au rez-de-chaussée et une fenêtre à meneau et traverse a été refaite à l'identique sur l'élévation sur cour. Un autre corps de bâtiment, une habitation, prolonge la cuisine. Certaines de ses baies ont conservé un encadrement en cavet et un appui saillant. La porte du mur sud de la cour, séparant celle-ci des jardins en bordure de rivière, est couverte en arc brisé. Sur le côté est de la cour se trouvent : à l'angle sud-est, une buanderie et un four, puis un corps de bâtiment à étage et comble à surcroît, avec, sur l'élévation sur cour, une baie à encadrement en cavet et une autre à appui saillant mouluré, et une demi travée et une fenêtre à meneau et traverse murées sur l'élévation postérieure est. Une grange relie ce bâtiment à l'élévation sud de l'église. Un puits, devant le four, complète l'ensemble. Un jardin a été aménagé en bordure de rivière ainsi qu'un potager à l'est.
Chronogramme ; fronton ; croix
Restauré
classé MH
Eglise Notre-Dame : classement par arrêté du 16 septembre 1929.
À signaler
Propriété publique ; propriété privée
2003
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel ; (c) Communauté de communes de Charente Limousine
2003
Debelle Jacqueline ; Dujardin Véronique
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Poitiers - 102, Grand'Rue - 86020 Poitiers - 05.49.36.30.07