Phare
Phare de la Coubre (Etablissement de signalisation maritime n°1092/000)
Nouvelle-Aquitaine ; Charente-Maritime (17) ; Les Mathes
Subdivision de La Rochelle
Gironde (au Nord de l'estuaire de la)
Isolé
Logement ; passerelle
2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
Une situation particulière caractérise la pointe de la Coubre située sur la rive droite de l'embouchure de la Gironde où la rapide évolution du littoral interdisait toute construction en maçonnerie au risque d'assister inévitablement à sa destruction le rivage rongé par la mer. Pour cette raison les ingénieurs du service maritime décidèrent d'établir le premier feu de la Coubre. Dm d'approbation des travaux en date du 30 juin 1830, au sommet d'une petite tour en charpente haute de 11 mètres et allumé le premier décembre 1830. Une fois seulement convaincus de la stabilisation du rivage les ingénieurs de la Charente décidèrent la construction d'une petite tourelle en maçonnerie attenante à une maison de gardien, qui portait le feu allumé le 8 novembre 1842. Mais encore une fois l'océan accomplit son oeuvre destructrice et l'on considéra que la maison était menacée si bien que l'on érigea durant l'été 1860 un échafaudage en sapin pour recevoir l'appareil lumineux rallumé le 15 août 1860. Après plus de 20 ans de service, en 1883, la tour se trouvait dans un état critique ; elle exigeait un entretien annuel très onéreux car une grande partie des bois était pourrie et la stabilité de la charpente était compromise. Le phare oscillait de manière inquiétante par grands vents du large. Dans ces conditions les ingénieurs considéraient comme nécessaire, à très brefs délais, la reconstruction complète de l'édifice et ils proposèrent un projet en maçonnerie dans le voisinage de l'emplacement de la tour en bois. Une commission Nautique se réunit en septembre 1883 pour examiner ce projet et admit le bien fondé des critiques formulées par l'Administration des Travaux publics. Mais la côte connaît un recul permanent inquiétant et les ingénieurs hésitent à reconstruire une grande tour qui risque de s'écrouler rapidement. En 1888 un premier avant-projet sérieux propose une tour en fer : " La maçonnerie doit, à notre avis, être écartée, vue la dépense très élevée qu'entraînerait son adoption. Les carrières du pays ne fournissent que des moellons de qualité médiocre s'altérant à l'air ; il est de toute nécessité pour assurer la conservation des maçonneries de les recouvrir d'un enduit. C'est là un premier et sérieux inconvénient pour un ouvrage de grande dimension. En outre cette maçonnerie de qualité inférieure reviendrait à un prix élevé. Les carrières les plus proches de la pointe de la Coubre en sont distantes de 15 kilomètres environ et il n'y a pas de chemin d'accès : le transport de la pierre ne pourrait se faire que péniblement... On ne peut pas évaluer à moins de 400 000 francs la construction du phare en maçonnerie. Avec le métal la dépense ne dépassera pas 190 000 francs... Dans de telles conditions le choix du métal s'impose". Paris, le 5 mai 1888, l'ingénieur Gérardin du Service central des Phares et Balises. Le 18 octobre l'ingénieur Gobert de la société Eiffel, après avoir examiné le projet, répond que les calculs ne présentent aucun défaut et que les dispositions générales de l'édifice sont bonnes. Dans ces conditions la société Eiffel accepte d'exécuter la construction telle qu'elle est projetée. Pourtant cette solution du métal est finalement rejetée et l'on s'en tient à un projet tout en pierres de taille car les ingénieurs du département jugent alors que la côte s'est stabilisée et que le recul est interrompu pour de nombreuses années. Cette réalisation intervient seulement en 1895 ; les moellons proviennent des carrières de Merlot près de Rochefort. Les pierres de l'escalier, des encadrements de porte, du socle et du cordon du soubassement sont en granit bleu de Nantes. Toutes les autres pierres de parement, en calcaire, proviennent des carrières de Crazannes. Mais cette grande tour de maçonnerie construite par l'entrepreneur Guiraudie de Saint-Siméon dans la Manche, connut elle aussi un triste sort car le recul du rivage s'accroît dès le lendemain de son allumage le 16 novembre 1895 et, constatant l'avancée de la mer, on juge préférable dès 1900 d'établir une seconde tour en béton à 1600 mètres en arrière. Le chantier de la nouvelle et dernière tour en béton armé, conçue par l'ingénieur Alexandre, commence le premier décembre 1904 et le feu est allumé le premier octobre 1905. Les prévisions les plus pessimistes se réalisèrent d'ailleurs et la tour en charpente s'écroula en septembre 1898, la tour en maçonnerie de 1895 connut un sort identique dans la nuit du 20 au 21 mars 1907.
Étage de soubassement
- Description architecturale : 1er phare : Taille générale : 11 mètres. Description : Tour avec corps de logis. 2e phare : Taille générale : 20 mètres. Description : Tour avec corps de logis. 3e phare : Hauteur au dessus de la mer : 37 m. Taille générale : 30, 50 m. Description : échafaud en charpente. 4e phare : Hauteur au dessus de la mer : 60 m. Taille générale : 55, 30 m hauteur de la focale : 53 m. Description : Tour cylindrique en maçonnerie de pierres lisses avec soubassement en maçonnerie de pierres apparentes. Fût terminé par une console assemblée par des arcs supportant une balustrade en pierre de taille. 5e phare : Hauteur au dessus de la mer : 64 m. Taille générale : 64 m. Hauteur de la focale : 58 m. Description : Tour légèrement tronconique élargie à la partie inférieure avec encorbellement à la partie supérieure en maçonnerie de béton, formant groupe avec plusieurs bâtiments abritant des logements et des locaux techniques. Fût terminé par une astragale et des consoles assemblées par des plates-bandes supportant une balustrade circulaire en pierre. Lanterne de grande taille avec décoration en feuille d'acanthe, gueules de lions et boule. Terrain 41 757 m2. - Description technique : 1er phare : 01 décembre 1830 : Feu fixe de 4ème ordre. 2ème phare : 8 novembre 1842 : Feu fixe de 4ème ordre. 3ème phare : 15 août 1860 : Feu fixe de 3ème ordre dioptrique, focale 0, 50 m. 4ème phare : 16 novembre 1895 : Feu 2 éclats groupés blancs toutes les 10 secondes de focale 0, 30 m simple électrique. 5ème phare : 01 octobre1905 : Feu 2 éclats groupés blancs toutes les 10 secondes de focale 0, 30 m. Optique double Sautter-Harlé. Cuve à mercure : 1904. Combustibles : Huile végétale : 1830. Huile minérale : vers 1875. Vapeur pétrole : 1904. Electrification : 1895. Automatisation : 2000. - Etat actuel : Remplace la tour de 1895 qui s'est écroulée. Tour légèrement tronconique en béton avec encorbellement à la partie supérieure et passerelle en dés de béton. Différents bâtiments. Salle des machines et logements. Feu tournant à éclats groupés par 2 en 10 sec. Optique tournante à 4 panneaux au 1/4 à monture métallique. Focale 0, 50 m. Lampe halo 1000W à changeur Siden. Portée 23 milles. Cuve à mercure Ebor 2400 BBT. La cuve est construite sur l'ancienne cuve à 4 colonnes où le flotteur a été enlevé ainsi que l'arbre de transmission. Lanterne Ø 3 m boisée et doublée. Belles décorations : boule, piédouche, lions et feuilles d'acanthe.
Mauvais état
Se dégrade, les bâtiments annexes qui sont actuellement inoccupés sont très abîmés. La tour est sujette à de nombreuses infiltrations et fissures.
Propriété de l'Etat
2001
(c) Ministère de l'équipement, Bureau des phares et balises ; (c) Ministère de la culture, Inventaire général
2002
Dreyer Francis ; Fichou Jean-Christophe
Dossier individuel
VISMER-PHARES-AUTR ; VISMER-PHARES-FORME-ROND ; VISMER-PHARES-LOCA-TERRE
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Poitiers - 102, Grand'Rue - 86020 Poitiers - 05.49.36.30.07