Tour
Tour de l'Oratoire, actuellementtour des Filles
Tour des Filles
Bourgogne ; Côte-d'Or (21) ; Beaune ; Maréchal Foch (boulevard)
Bourgogne-Franche-Comté
Maréchal Foch (boulevard)
2023 AB 366 ; 1826 O 21, 22
En ville
Maison ; fossé ; entrepôt commercial ; rampe d'accès
Fortifications d'agglomération
IA21000124
1er quart 16e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 2e moitié 19e siècle
1826
Daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par source
Nommée tour des "Filles" puis tour de "l'Oratoire" (en raison de la présence d'un collège de cette congrégation), cet ouvrage est un boulevard et non un bastion comme il est improprement appelé. La tour est élevée lors de la seconde époque du renforcement des fortifications de la cité, voulu par Louis XII et achevé par François 1er. L'édifice est contemporain des autres "grosses" tours bâties au début du 16e siècle. Sa construction débute en 1519 et s'achève vers 1524. Les travaux sont réalisés par Jean le Jay. Cette chronologie, proposée par Brice Collet, réfute celle de Joseph Délissey qui imaginait que cette tour aurait été commencée en 1482. En 1524, l’édifice comprend deux niveaux et une plateforme pouvant accueillir de l'artillerie. En 1609, à l’instar des remparts et autres tours, d’importantes réparations sont menées afin que l'édifice soit en état de défense, comme le mentionne un procès-verbal de M. de Bretagne, lieutenant criminel du bailliage de Beaune. A partir de 1674, la tour n'a plus d'utilité militaire, la frontière du royaume étant repoussée de plus de 100 km vers l'est. Au cours de la seconde moitié du 18e siècle, la municipalité engage des travaux d’embellissement de la ville. Le maire, Jean-François Maufoux, propose d’aménager une promenade "commode et continue" entre le bastion Saint-Nicolas et la tour des Dames, car la nuit les portes de la ville sont closes. En 1789, la parcelle autour de la tour est louée à Maufoux pour neuf années (70 livres par an), pour en faire un bien communal. A la vente des biens nationaux en 1794, le "bastion" est acquis par Mme Verry, veuve de Simon Verry qui avait établi une maison de négoce en 1777 rue du Collège. Les caves servent à entreposer les fûts de vin. Le fils, Rameau (ou Christophe ?) Verry, reprend l'affaire et entreprend des travaux en surélevant de deux niveaux la tour vers 1826. Le cadastre indique à cette date "des caves en construction" ainsi qu'une "maison en construction" située sur la plateforme supérieure de l'édifice. En 1847, Alexis Chanson devient propriétaire des lieux et de l'activité mise en place par Simon Verry en 1750. La famille Chanson couvre le terre-plein de la tour par un magasin. La façade de style néo-classique est probablement déjà construite à cette époque. Vers 1858, la ville projette la construction d'une école entre le fossé oriental de la tour et l'ancienne rue de l'Oratoire. Des plans sont dressés mais le projet est abandonné. En 1877, les remparts jouxtant la tour à sa gorge sont démolis et la rue du collège est prolongée par la suppression du fossé. Une rampe d'accès, s’appuyant sur un mur de soutènement, est créée le long de la tour en direction de la terrasse située à la gorge. Suite à cette réorganisation urbanistique, M. Chanson réclame des indemnités à la Ville. Ce percement du rempart amène de vives critiques de la part de la population, illustrées par l'écriture d'un pamphlet en 1877 : les embellissements de la ville. Une maison est construite vers 1900 au pied de la tour, complétant les entrepôts et écuries précédemment érigés. Aujourd'hui, les quatre niveaux de la tour accueillent toujours des fûts appartenant au Domaine Chanson.
Calcaire ; pierre de taille ; bossage ; calcaire ; moellon
Tuile
2 étages carrés ; étage en surcroît
Charpente en bois apparente ; voûte en berceau ; voûte d'arêtes
Toit à longs pans
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant, cage ouverte
Cette tour en fer à cheval, orientée nord-ouest avec ajout d'une tour carrée plus récente, était établie en avant de l'ancien mur d'enceinte. Les murs sont en moellon calcaire à bossage dit rustique, percés par quatre embrasures à double ébrasement permettant de flanquer la courtine. Leur épaisseur est d'environ 7 m. L'extension du 19e siècle est maçonnée en moellons. Elle a trois étages carrés et un comble. Elle est coiffée d'un toit à longs pans, couverte de tuiles, de forme annulaire et s'achevant à sa gorge par un pignon couvert. Sur un corps de jonction placé à la gorge de l'édifice, une terrasse aménagée permet d'accéder au troisième niveau par une porte en arc segmentaire à double vantaux, encadrée par deux baies en arc segmentaire et une troisième du même type intégrée dans le fronton qui la surmonte. Une seconde entrée se situe au rez-de-chaussée. Les deux premiers niveaux de la tour ont trois galeries voutées en berceau, avec un ancien puits situé dans la galerie centrale et désormais occupé par un monte-charge pour déplacer les fûts. La cave, située au troisième niveau, est une grande salle voûtée d'arêtes. Le quatrième niveau a un couvrement en charpente apparente.
Sculpture
Salamandre ; symbole monarchique
Bas-relief. Salamandre couronnée.
Non prises
1937/09/10 : inscrit MH
Tour qui s'élève à l'angle des boulevards Saint-Martin et Saint-Nicolas et fossé en avant jusqu'à la grille : inscription par arrêté du 10 septembre 1937.
Propriété d'une société privée
2023
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2024
Gézolme Guillaume
Sous-dossier