Chapelle
Sainte-Croix ; Notre-Dame
Dite de la sainte Croix, puis Notre-Dame-du-Temple
Chapelle de la Sainte-Croix, puis chapelle Notre-Dame-du-Temple, le Temple (Pléboulle)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Pléboulle
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Pléneuf-Val-André
Temple (le)
En écart
Mur de clôture
13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle
En 1274, un certain Hamon Danebant fait don, à l’abbaye de Saint-Aubin-des-Bois, de plusieurs terres qu’il possède en la paroisse de Pléboulle. L’une d’entre elles est située au Clos Saint-Gilles, juxta hospitale. Les ruines actuelles du moulin du Clos Saint-Gilles étant situées à 400m au nord du village du Temple, il est fort probable que l’hospitale désigne la chapelle Notre-Dame. D’ailleurs, en 1295, cette même abbaye scelle un accord avec Goeffroy le Porc, à Pléboulle, à propos d’une redevance super feodo Trehen Daan, fief situé juxta clossum Daan, à 500m au sud du Temple. Or, dès la seconde moitié du XIVe siècle, Pierre III du Guesclin et les Hospitaliers se partagent les seigneuries de Montbran et de Trehen. Si le fief de Montbran revient aux seigneurs de Plancoët, celui de Tréhen est octroyé aux Hospitaliers. Ainsi, en 1424, frère Nicolas Poitevin, commandeur de La Guerche et de La Nouée déclare plus d’une dizaine de tenues situées à Pléboulle au Temple Trehen pres Monbran, dont un courtil davant leglize dud. Temple. L’emploi du terme leglize laisse entendre que le village du Temple accueillait les offices paroissiaux dès le XVe siècle. Ce qui est toujours le cas au XVIIIe siècle, comme en témoigne le papier terrier de la commanderie de La Caillibotière commencé en 1776 : dans la paroisse de pléboulle, Il y a L’Eglise de notre dame du temple située sous les proches fiefs deladitte seigneurie dela Caillibottiere, oula Grand messe paroissialle sedoit celebrer de Troix dimanche, un le jour de l’exaltation de Sainte Croix (le) quatorze septembre foire amonbran, Le dimanche Gras et autres, et Tous les jours de feste de la Sainte Vierge. Il est ajouté que la juridiction de la commanderie est dans le Cimetière deladitte Eglise, les sieges des officiers sont placés en pierre de taille dans le mur vers midi endedans dudit Cimetière et l’audiance si tiens tous les lundi de chaque semaine. Sur le cadastre napoléonien de 1826, la chapelle et le cimetière sont entièrement ceinturés d’une clôture.
Pierre ; moellon
Ardoise
Plan allongé
1 vaisseau
La chapelle Notre-Dame du Temple est un édifice à vaisseau unique construit en moellons de granite et schiste. Elle est composée d'une nef et d'un choeur séparés par un arc diaphragme. Le mur-pignon ouest est accosté de deux contreforts angulaires à ressaut. Il est ouvert d'un portail en arc brisé, à archivolte à retours, à voussures et colonnettes, surmonté d'un décor sculpté en haut relief placé dans une baie murée (un écu scutiforme dont la surface présente un aigle à deux têtes surmonté d'un heaume à cimier). Le mur nord est aveugle. Il est épaulé d'un contrefort à ressaut, tout comme le mur sud. Le chevet est plat. Il est ajouré d'une baie en arc brisé à remplage de style gothique et présente de chaque côté un contrefort droit à ressaut. Le mur séparant la nef du choeur porte un clocher-peigne à deux baies et le pignon occidental présente des trous de boulin. La charpente en bois, autrefois couverte d'un lambris cloué, est apparente. Le choeur, desservi par une porte au sud, est flanqué au nord d'un bas-côté.(Patrick Pichouron, inventaire topographique. 2010)La chapelle Notre-Dame-du-Temple est située au village éponyme à moins de deux kilomètres au sud du bourg de Pléboulle. C’est un édifice de plan rectangulaire à nef unique prolongée d’un choeur flanqué d’un bas-côté à deux travées. La façade occidentale est percée d’un portail à triples voussures en tiers-point soulignées à l’intrados d’une moulure torique et surmontées d’une épaisse archivolte. Le portail est dominé par une modeste fenêtre en berceau, comblée d’un blason monolithe figurant un aigle bicéphale éployé coiffé d’un heaume sommé d’un cimier de paon, l’absence de cotice indique sans ambiguïté la branche aînée de la famille Du Guesclin. Le mur pignon est contrebuté par deux contreforts obliques à deux ressauts en larmier et le gâble est à rampants lisses terminés par des crossettes peu saillantes. Une reprise de la maçonnerie entre les contreforts obliques et le parement extérieur des gouttereaux de la nef indique une reconstruction postérieure du pignon, dont la fenêtre en berceau et le blason des Du Guesclin sont vraisemblablement les réemplois d’une élévation antérieure. La façade méridionale est percée de trois fenêtres en plein-cintre du XVIIe siècle dont la seconde réemploie un remplage gothique à deux lancettes trilobées surmontées d’un réseau recomposé. Sur le parement extérieur, un contrefort à doubles ressauts en larmier sépare l’élévation en deux et contrebute l’arc triomphal de la nef. La moitié orientale du parement extérieur, qui correspond au choeur, est garnie d’une porte en arc brisé simplement mouluré en cavet, d’une mince ouverture carrée et d’une fenêtre moderne en plein-cintre. Le chevet est plat et soutenu par trois contreforts angulaires à larmier sans base (deux au sud, un au nord), il est percé d’une fenêtre en arc brisé au remplage à deux lancettes trilobées surmontées d’un réseau à un quadrilobe encadré de deux écoinçons trilobés. Ses rampants sont lisses et semblent correspondre au même chantier derestauration du mur pignon de la façade occidentale. Contre le choeur, le bas-côté nord est éclairé par une baie gothique au remplage à une lancette trilobée et une porte contemporaine au linteau droit en permet l’accès à l’ouest. Le gouttereau nord de la nef est aveugle, seuls deux contreforts à doubles ressauts à larmier, identiques à celui qui contrebute le gouttereau opposé, rythment la façade. Le clocher, qui repose sur le faîte du pignon oriental de la nef, est à doubles chambres en berceau à impostes en cavet, surmontées chacune d'un gâble triangulaire. Derrière le choeur, quelques sépultures tardi-médiévales et modernes se devinent dans la partie orientale du cimetière dominée par un calvaire à bubons datant du XVIIe siècle et dont la croix sommitale, figurant une crucifixion, est vraisemblablement un réemploi d’un calvaire de la fin du moyen-âge.À l’intérieur, le sol de la nef est entièrement en terre battue, une dalle funéraire posée sur le gouttereau sud, figurant une croix sur une embase à deux paliers, rappelle les ossements épars retrouvés lors de sondages fortuits ces dernières décennies. La nef est séparée du choeur par un imposant arc diaphragme en arc brisé à deux ressauts simplement chanfreinés et surmontés d’un arc de décharge en plate-bande. Cet arc repose sur des piliers engagés à pans multiples sans base aux chapiteaux feuillagés et moulurés. Il ouvre sur un choeur dont l’autel est entièrement contemporain, mais, au niveau du gâble du pignon oriental, on peut apercevoir deux couches distinctes de badigeon qui indiquent les traces d’une ancienne voûte lambrissée. Au nord, deux arcades en arc brisé à deux voussures simplement chanfreinées ouvrent sur le bas-côté qui abrite une chapelle privative. Les arcades retombent sur un pile octogonale et deux piliers engagés à base chanfreinée et chapiteaux moulurés. Contre la pile centrale, quatre dalles funéraires, orientées nord-sud, émergent tout juste du sol en terre battue de la chapelle privative. L’on peut signaler des traces de ferronnerie qui trahissent la présence d’une ancienne séparation en fer entre la nef et le choeur, et la chapelle privative et le choeur.(Steven Lemaître, inventaire thématique régional. 2016)
Propriété de la commune
2006
(c) Inventaire général ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor ; (c) Région Bretagne ; (c) Stéven Lemaître
2006 ; 2016
Pichouron Patrick ; Lemaître Stéven
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35