Port
Port de pêche et de cabotage : Le Légué (Plérin-sur-Mer)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Plérin-sur-Mer
Communes littorales des Côtes-d'Armor
Plérin-sur-Mer
Légué (le)
Domaine Public Maritime
En écart
15e siècle ; 3e quart 16e siècle ; 16e siècle ; 2e quart 17e siècle ; 3e quart 18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 20e siècle
Le premier document qui atteste de l'activité portuaire du Légué est daté de 1423 et provient d'un acte signé par le duc Jean V de Bretagne, sur les receveurs de divers ports et forteresses parmi lesquels figurent Cesson et le port du Légué. A la fin du 15ème siècle, Bigot et la Noë sont déjà des armateurs avisés qui arment leurs navires pour Terre-Neuve. Pendant les siècles suivants, ils seront suivis par de nombreux autres armateurs, commerçants et corsaires : Favigo, Rouxel, Le Goales de Mézaubran, Montjaret de Kerjégu. Le port du Légué est ainsi l'un des premiers ports de France qui arme pour la pêche à Terre-Neuve (avec Binic et Dahouët). Elle contribue largement à sa prospérité. On remarque déjà en 1554 que le navire 'La Grande Fantaisie' du Légué a été arraisonné sur les bancs portugais.En 1623, le sieur Gilles Moro de la Ville-Bougault à Saint-Brieuc revendique le droit de pêche à l'embouchure de la rivière. En 1664, en amont du Pont-du-Gouët, le seigneur de Boisboissel possède une pêcherie. En 1664, la flottille du port compte un bateau à deux ponts, de 60 tonneaux, au moment de l'essor de la Grande Pêche, sous l'impulsion des Favigo.La Grande Pêche et la pêche côtière se sont toujours côtoyés au port du Légué, ouvert sur une baie poissonneuse et sur la Manche. Cependant, c'est davantage la Grande Pêche qui emploie les forces vives, alors que la petite pêche saisonnière stagne. En 1865, est créée une 'Société d'encouragement à la pêche côtière', tant pour développer les nouvelles techniques de pêche que pour rénover les huîtrières naturelles. Mais, au cours du 19e siècle, Le Légué arme aussi pour les Indes et les Amériques.Au cours des siècles, le havre sous-la-Tour représente le port de pêche côtière du Légué.Chronologie des activités maritimes du port du Légué : En 1687 : construction de deux bateaux au Légué par le chantier naval Rouxel : le 'Saint-François' et le 'Saint-Jacques'.En 1691 : le port est érigé en siège royal de l'Amirauté et obtient une juridiction des Traites pour le tarif des douanes.En 1780 : 11 navires du Légué sur les bancs de Terre-Neuve, soit 1168 tonneaux de jauge totale et 349 hommes embarqués.En 1820 : 22 bricks inscrits à la Grande Pêche, soit 1250 marins. Les primes pour la pêche à la morue encouragent les armateurs du Légué, dont les sieurs Denis, de Kerautem, Villeféron, St-Jouan, frères Guibert et Corbel, Ruellan, Allenou, Sébert aîné, Besnard et Floch, Marie et le Pomellec (en 1828). A la même époque, le commerce vers l'Amérique du Sud ouvre la voie au trafic des toiles et autres marchandises. Le milieu du 19e siècle représente l'apogée de la Grande pêche pour la baie de Saint-Brieuc. Certains armateurs ont aussi armé quelques bâtiments pour la pêche à la baleine.En 1839 : 19 bateaux de pêche côtière au Légué. En 1861 : 31 goélettes pour Terre-Neuve.En 1863 : 7 bateaux naufragés, dont 16 marins disparus en mer.Entre 1866 et 1875 : entrée au port du légué de 555 navires à voiles, dont 1/3 de nationalité norvégienne et anglaise, avec un tonnage total de 29810 tonneaux, ainsi que 136 navires de commerce à vapeur (commerce avec les îles anglo-normandes).En 1895 : apogée de la Grande Pêche à Terre-Neuve, puis redéploiement de la flottille pour l'Islande, 80 embarcations recensées. Le 1er quart du 20ème siècle annonce la fin de la Grande Pêche.En 1900 : St-Brieuc et le Légué arment 9 navires (226 marins) pour la Grande Pêche sur un total de 59 navires pour les Côtes-du-Nord.En 1910 : demande d'ouverture d'une école de pêche et de navigation.Entre 1950 et 1960 : 60 bateaux de pêche fréquentent le port du Légué En 1968 : 31 bateaux inscrits au port du Légué, soit 69 marins.En 1978 : nouvel essor de la pêche côtière et installation d'une criée au port (pêche à la coquille Saint-Jacques).En 1986 : nouvelle halle à marée de la Ville Gillette.En 1990 : 525 tonnes de poissons frais, crustacés et coquillages débarqués.En 1991 : 33 bateaux inscrits, soit 87 marins, mais chute considérable des produits débarqués, dont le poisson frais.En 1992 : 26 bateaux inscrits, soit 59 marins. 460 tonnes débarquées.Entre 1992 et l'année 2000 : la pêche professionnelle déserte le port du Légué pour le port en eau profonde de Saint-Quay-Portrieux. La criée ferme. En 2000 : 44 tonnes de produit débarquées (17 000 tonnes pour l'ensemble du département).En 2007 : un seul bateau inscrit.Cependant, le port de pêche du Légué souffre du manque d'aménagement portuaire et de son ouverture aux vents de Nord : les bateaux échouent face aux murs de quai de la Ville-Gillette, rive gauche, sur la plage de galets, devant la cale de la Douane, dite le 'Trou à l'Oeil' (avant qu'elle ne s'envase) et rive droite du côté de Cesson, sur un sol de sable. Les sabliers de Carbocentre et du groupe Roulier opèrent leur déchargement sur le terre-plein de la Ville-Gillette.Si la pêche côtière s'est éloignée du port du Légué pour des raisons de convenance (la contrainte de la marée) et d'aménagement tardif, les nouvelles infrastructures de réparation navale vont permettre de gérer la maintenance de la flottille de pêche de l'ensemble des Côtes-d'Armor.
Le port du Légué était un port à échouage jusqu'au milieu du 19e siècle. Les bateaux, armés au cabotage, faisaient leur souille au niveau de l'actuelle place de la Résistance, devant les habitations, alors que les bateaux de pêche restaient dans l'avant-port, sur le banc de sable ou à l'accore de la 'rivière'. Le pont de bois comprenait une partie mobile pour permettre aux navires de grande pêche de remonter à 'Port Favigo' et même jusqu'au pont du Gouët, limite naturelle du port. A l'emplacement du terre-plein de la Ville-Gillette, les quais étaient réservés au caboteurs et sabliers de la TIMAC, qui venaient livrer sable et maërl (1950-1960). Un cimetière à bateaux trouvait sa place en amont au bout des quais. Le port de pêche s'est établi au cours du 20e siècle au niveau de l'avant-port (sous-la-Tour) et de la cale de la Douane, plus proche de l'embouchure du Légué.
Maçonnerie
Propriété publique
2008
(c) Région Bretagne ; (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
2009
Prigent Guy
Sous-dossier
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