Base aérienne ; cale
Centre d'aviation maritime de Tréguier puis Naval air station de Tréguier (Pouguiel)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Plouguiel
Bretagne
Tréguier
Pointe de la Roche Noire
Isolé
Guindy (le) ; Jaudy (le)
1er quart 20e siècle
1917 ; 1918
Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques
Les Patrouilles aériennes de BretagneEn septembre 1916, le ministre de la Marine décide la création d’un système de défenses côtières dont les Centres d’aviation maritime deviennent les éléments prépondérants dans la lutte contre les sous-marins. Lors du Comité secret du 20 novembre 1916, il est décidé de créer une chaine continue de centres d’aviation sur toutes les côtes de France, d’Algérie et jusqu’à Corfou en Grèce. Sur les côtes de France, de la Manche et de l’Atlantique, les choix des lieux d’implantation des centres d'aviation maritime sont arrêtés pour qu’ils soient éloignés au maximum de 60 nautiques [soit 111 km] et de 120 nautiques [soit 222 km] sur les côtes méditerranéennes de la France et d’Afrique du Nord.Les Patrouilles aériennes de Bretagne, sont créées par la circulaire ministérielle du 4 juin 1917. Elles s’étendent de l’île de Bréhat à la Pointe Saint-Gildas (commune de Préfailles en Loire-Atlantique). Devant l’ampleur de la tâche, on décide d’implanter un centre aéronautique à Lorient pour la côte sud et un autre à Camaret pour la côte nord. Cette zone est scindée en deux pour la région de la Bretagne.La Région de la LoireLe Commandant des Patrouilles de la Loire (CPAL) est placé sous les ordres du chef de Division des Patrouilles de la Loire. Son autorité s’exerce sur toutes les organisations aériennes de la Pointe de Penmarc’h au Goulet de Fromentine, qui s’épare l’île de Noirmoutier du continent. La Région de BretagneLe Commandant des Patrouilles Aériennes de Bretagne (CPAB) est placé sous les ordres du chef de Division des Patrouilles de Bretagne. Il a sous ses ordres toutes les formations aériennes de l’île de Bréhat à la Pointe de Penmarc’h.Le rôle des commandants des patrouilles aériennes est avant tout d’ordre militaire, et non d’ordre administratif. Ces commandants coordonnent les efforts des centres d’aviation et d’aérostation, en liaison étroite avec les patrouilles de surface. Pour cela un plan d’ensemble est établi d’avance tout en restant assez souple pour être rapidement modifié en fonction des circonstances. L’objectif est de maintenir, en fonction des conditions météo, une capacité d’intervention immédiate par une permanence aérienne de tous les instants, pour annihiler l’action des sous-marins ennemis et protéger les convois de navires. Au début du siècle dernier, le réseau routier breton est embryonnaire. Cela occasionne des difficultés de transport qui rendent nécessaire l’organisation des centres d'aviation maritime en formations autonomes, avec un échelon mécanique qui leur permette d’effectuer des opérations de maintenance complexes tant d’entretien courant que de réparations.Les zones de surveillance sont trop vastes, de l’île de Bréhat à la pointe de Penmarc’h, pour les aéronefs de Camaret. La décision est prise, au début de 1917, d’installer des Postes de combat (PC) aux extrémités des secteurs. Ceux-ci permettent aux aéronefs en patrouille de s’avitailler et leur assurent une assistance technique en cas de panne. Ainsi, ces postes de combat augmentent notablement le rayon d’action des hydravions. L’habitude fut prise d’y prépositionner deux ou quatre appareils, si le nombre d’aéronefs disponibles du centre principal le permet.Le Centre d’aviation maritime (CAM) de Tréguier Dans le Programme d’Aviation du 9 février 1917, le ministre de la Marine, dans le cadre du développement du Centre d’aviation maritime de Brest-Camaret, décide la création d’un poste de combat dans la région de Tréguier. Ce détachement du Centre d’aviation maritime de Camaret s’installe provisoirement à Plouguiel, à la Pointe de la Roche Noire, au confluent du Guindy et du fleuve côtier Jaudy, sur des terrains loués à Monsieur Le Marec.Le 17 juin 1917, avant même que les travaux d’aménagement ne soient entrepris, le ministre de la Marine décide la création, à Tréguier, d’un centre d’aviation maritime provisoire équipé de 12 appareils dont 9 armés. Le ministre donne l’ordre de faire procéder immédiatement à une étude technique détaillée pour évaluer la possibilité d’établir le centre d’aviation maritime définitif à l’un des deux emplacements suivants, qui ont été visités par le Commandant des Patrouilles aériennes de Brest :1. Penn Palud au nord de la Roche Jaune, sur la rive gauche de l’embouchure du fleuve Jaudy (commune de Plouguiel). La desserte routière de cet emplacement est médiocre, les chemins vicinaux sont des fondrières par temps de pluie. Le plan incliné destiné à la mise à l’eau ou hors d’eau des hydravions doit être long de 200 mètres pour aboutir au chenal. Il faut rehausser l’emprise cadastrale de ce camp d’aviation pour lui éviter d’être inondé lors des grandes marées.2. La pointe sud-ouest de l’île de Bréhat, dans la cuvette qui sépare le fort de la mer. Cette dépression mesure 90 mètres sur 70 mètres. Il s’agit de louer 71 ares, 41 ares appartenant déjà à l’État. Le fort devra être utilisé pour le logement du personnel, l’installation d’ateliers et d’entrepôts.Pour se conformer à la décision ministérielle du 17 juin 1917, une reconnaissance est faite à Bréhat par le commandant du centre d’aviation maritime de Tréguier. Dans son rapport, il estime que l’emplacement de l’île de Bréhat ne présente pas d’avantages sur celui de Tréguier. Le plan d’eau, entre les tourelles Men Joliguet et Les Piliers est soumis à un fort clapotis lorsque les vents sont de secteur est. Le slipway devrait avoir une longueur de 150 mètres. Les communications avec la terre se font par voie maritime entre la pointe de l’Arcouest et le Port-Clos. Le commandant propose donc de conserver Tréguier comme Centre d’aviation maritime définitif, de prendre le Port-Blanc comme poste de relâche et de choisir si possible un poste de combat à l’embouchure de la rivière de Morlaix. La décision ministérielle du 14 septembre 1917 maintient un Centre d’aviation maritime à Tréguier, avec un poste de relâche à Bréhat et un autre au Port-Blanc. Ce dernier sera fermé en mars 1918, du fait de sa proximité avec le centre de Tréguier.Le Centre d’aviation maritime de Tréguier devant être opérationnel le 15 août 1917, les travaux débutent en juillet 1917. Le rôle (tableau des effectifs) est ouvert le 01 août 1917. Le centre est prêt à fonctionner, le 13 août 1917. Au début de 1918, la dotation est de 16 hydravions dont 12 armés.La zone de patrouille du Centre d’aviation maritime de Tréguier s’étend des Casquets à l’est à l’Aber Wrac’h à l’ouest. Elle sera élargie quelques temps après aux atterrages de Saint-Malo et des îles Chausey. Le Centre d’aviation maritime de Tréguier est chargé de l’escorte des convois de Brest à Cherbourg, sortant et rentrant, et des convois côtiers de voiliers caboteurs entre l’Aber Wrac’h et Saint-Malo. Il assure aussi la couverture aérienne des convois traversiers entre les côtes anglaises et françaises.United States Naval Station de TréguierL’accord du 31 décembre 1917 avec l’aviation des Etats Unis d’Amérique change complètement la situation du Centre d’aviation maritime de Tréguier. En vertu de cet accord, le centre doit être cédé à la marine de guerre des Etats Unis (l’United State Navy ou US Navy). Il est décidé de laisser pendant quelques temps, à Tréguier, un poste de combat (PC) armé de 6 aéronefs. Le Poste de Relâche de Bréhat, qu’on envisageait de supprimer, a repris de l’importance, les hydravions de La Penzé l’utilisant fréquemment. Pendant la période transitoire de l’installation des Américains, le poste de combat de Tréguier, avec un parc aérien de 6 appareils dont 4 armés, dépend administrativement du nouveau Centre d’aviation maritime de La Penzé, qui est déclaré opérationnel le 5 août 1918. Celui-ci est implanté sur la rive gauche de la rivière du même nom, à 8 kilomètres au sud de Saint-Pol-de-Léon. Le poste de combat de Tréguier est supprimé le 9 novembre 1918. Au préalable, le personnel français avait rejoint La Penzé au fur et à mesure de l’armement des hydravions américains. Pendant la durée du transfert, les reconnaissances aériennes et les escortes de convois n’ont pas cessé. Le 16 août 1918, l’US Navy prend officiellement en charge l’US Naval air station de Tréguier. Le commandement des forces d’aviation maritime des États-Unis d’Amérique, dans une étude préalable, envisageait d’armer à 24 hydravions la Station de Tréguier. Cela nécessitait la construction d’un hangar supplémentaire à Penn Palud. Ce projet est abandonné à cause des caractéristiques de ce site, déjà énoncées dans le choix de l’emplacement du Centre d’aviation maritime de Tréguier. L’US Naval air station de Tréguier est désarmé dans les jours qui suivent l’Armistice du 11 Novembre 1918.Durant l’entre-deux-guerres, le plan d’eau du Jaudy est utilisé comme escale lors des vols d’entraînement des hydravions de la Marine Nationale.Aujourd’hui, ne subsistent que les fondations en béton de la rampe de mise à l’eau. Une stèle rappelle et explique aux randonneurs qu’à cet endroit il fut installé le Centre d’aviation maritime de Tréguier. Il a été un maillon indispensable dans la chaine des mesures prises pour annihiler la menace mortelle pour l’Entente que fut la guerre d’extermination du trafic commercial maritime mené par le IIe Reich durant la Grande Guerre 1914-1919.Dans le cimetière communal de Tréguier, il y a trois tombes de militaires ayant appartenu au Centre d’aviation maritime :- BOUBEKEUR Ben Hadj Noury-travailleur algérien, mort pour la France, le 18 mai 1918.- GUENVER Yves-Marie-matelot-chauffeur d’aviation, mort pour La France, le 17 mai 1918.- DIMITRIC Georges, Saclas-matelot Grec, mort pour la France, 1er avril 1918.Le 14 février 1918, 32 matelots sans spécialité de la Marine Hellénique sont détachés en renfort au Centre d’aviation maritime de Tréguier, dans le but de les former.
Béton ; béton armé
Béton en couverture
Les fondations en béton de la rampe de mise à l’eau ou slipway subsistent. Une stèle rappelle qu’à cet endroit fut installé le centre d’aviation maritime de Tréguier.
Vestiges
Vestiges de guerre
Cale
Propriété privée
2018
(c) Région Bretagne ; (c) Association Océanide
2019
Bohée Alain
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35