Jardin d'agrément ; parc
Jardin d'agrément et parc, Domaine de la Tour de Cesson, rue de la Tour (Saint-Brieuc)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Saint-Brieuc ; de la Tour (rue) 105
Saint-Brieuc
Saint-Brieuc
Pointe de Cesson
De la Tour (rue) 105
BR 1
En ville
Belvédère de jardin ; bassin ; grotte artificielle ; cadran solaire ; puits ; citerne
Domaine de la Tour de Cesson, rue de la Tour (Saint-Brieuc)
IA22133622
3e quart 19e siècle
4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Glais de Bizoin Alexandre (commanditaire ; propriétaire ; personnage célèbre) ; Ollitrault-Dureste Eustache (commanditaire ; propriétaire ; personnage célèbre) ; Combes Marius (commanditaire ; propriétaire ; personnage célèbre) ; Combes Auguste (commanditaire ; propriétaire ; personnage célèbre) ; Combes Georgette (commandi ; propriétaire ; personnage célèbre)
Les sources documentaires manquent pour retracer l’histoire précise du jardin d'agrément et du parc du Domaine de la Tour de Cesson, mais il a néanmoins été possible d’établir une chronologie.Les parcelles composant le jardin d'agrément et le parc du Domaine de la Tour de Cesson ont été acquises de 1852 à 1859 par Alexandre Glais de Bizoin (1800-1877). Lors des travaux, des vestiges de fortifications sont arasés (fossés secs et bastion). A cette époque, l’entrée du domaine se fait vraisemblablement par l’actuelle Rue du Commandant Guillaume Le Conniat, puis par un chemin menant au portail Sud, mais il n’est pas exclu qu’une entrée ait été aménagée à l’Ouest avant la construction de celle que nous connaissons aujourd’hui.Le belvédère de jardin est vraisemblablement datable des années 1855-1865 : il est baptisé ""Tour Malakoff"" en référence à la bataille victorieuse de Malakoff à Sébastopol le 8 septembre 1855. Cet épisode de la Guerre de Crimée voit en effet la construction de ""tours Malakoff"" dans tout le pays (celle de Sermizelles dans l’Yonne - également crénelée - est protégée au titre des Monuments historiques). Le belvédère reprend l’emplacement de l’un des bastions élevés lors de la Guerre de la Ligue (1588-1598). Le belvédère avec son crénelage est reconnaissable sur de nombreuses cartes postales.En 1877, Eustache Ollitrault-Dureste (1834-1919), neveu par alliance d’Alexandre Glais-Bizoin hérite du Domaine et modifie la demeure. Après avoir obtenu le déclassement de la tour médiévale en 1888 (classée au titre des Monuments historiques en 1886) auprès Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, il fait consolider et remblayer les parties basses de la tour. Un belvédère dominant la demeure et le jardin est créé au pied de la tour. Une nouvelle entrée avec portail monumental est créée à l’Ouest face à la Rue de la Tour. Elle est flanquée d’une conciergerie servant de logement au concierge - gardien du domaine. L’élévation Nord-ouest de la conciergerie est doté d’une ancre de façade arborant les initiales ""OD"" pour Ollitrault-Dureste. Les statues qui ornent l’entrée semblent avoir été posées plus tard (du temps de Marius Combes ?).L’examen des photographies anciennes (cartes postales notamment) montre une fermeture du paysage depuis la fin du 19e siècle avec un boisement assez fort de la périphérie du domaine notamment sur les versants Nord, Nord-est et Est.Après la mort d’Eustache Ollitrault-Dureste en 1919, le Domaine de la Tour de Cesson est acquis en 1921 par Marius Combes (1873-1930), entrepreneur de spectacles et gérant de la salle Wagram à Paris, époux d’Anne-Emilie Mandin. Le domaine de la Tour de Cesson devient une résidence secondaire.Les deux portes ornementales de style Renaissance provenant du vieux manoir du Bocenit à Saint-Gilles-du-Mené (détruit) ont vraisemblablement été installées après 1925. Les statues de page, dans des vêtements de l’époque Renaissance, pourraient avoir été installés à la même époque pour orner le portail principal du domaine.A la mort de Marius Combes en 1930, le domaine est conservé comme lieu de villégiature par son frère Auguste Johanny Combes (1er octobre 1884 - 17 février 1931) puis par la femme de ce dernier, Georgette Combes (née Trochoux, le 8 mars 1894).Lors de la Seconde Guerre mondiale, du 18 juin 1940 au 6 août 1944, le Domaine de la Tour de Cesson est réquisitionné et onze bunkers sont construits dans le parc par l'Allemagne nazie. En 1943, ce sont ainsi plus de 1 800 m2 de terre (voire de rocher) qui sont déplacé dans le parc (essentiellement à l’extrémité de la pointe). La demeure, propriété de Georgette Combes (1894-1982) est réquisitionnée. Selon le Rapport Pinczon du Sel réalisé immédiatement après-guerre par la Marine nationale, la demeure désignée comme le ""château"" a été endommagée.Après la Guerre, le domaine est exploité par la famille Poulain, métayers de la famille Combes. Leur fille, Madeleine Colin, y est née en 1948 ; sa grand-mère travaillait déjà sur le domaine en 1929. L’espace situé derrière la métairie et immédiatement à l’Est est cultivé (en 1929, la vue aérienne montrait encore des parterres entrecoupés d’allées).Vers 1946-1947, une photographie aérienne prise à basse altitude, issue du Rapport Pinczon du Sel, montre le devant du bunker - casemate de type 680 parfaitement dégagé jusqu’à l’extrémité Est de la pointe où se trouve le parapet et le bunker - casemate de type VF. L’accès au portail Sud du domaine est également parfaitement dégagé. Un mur de clôture (non vu sur le terrain) ferme la partie Sud du domaine (son extrémité orientale, dotée d’une porte a été observée en 2023). En pente, la parcelle BR n° 2 est identifiable comme une pâture (délimitée par une clôture au Sud) avec au Nord une ligne d’arbres fruitiers ; un large talus délimite le côté Nord de la parcelle BR n° 4. Plus bas, des bottes de paille sont visibles dans les parcelles.D’après le témoignage de Madeleine Colin, le bassin à poisson a été rénové par sa famille en 1958 et le cadran solaire a été installé en 1961.Depuis les années 1950, la végétation s’est refermée mais les allées du parc sont encore bien visibles en 2003 (contrairement à 2010 où on ne les voit plus).Le 16 avril 1982, Georgette Combes, propriétaire du domaine décède laissant huit héritiers en indivision.A partir du début des années 2000, les parcelles BR n° 2 à 5 se sont progressivement embroussaillées.En 2015, la dernière gardienne du domaine meurt.Le 25 janvier 2018, un incendie ravage la demeure.Suite à la déclaration d’état d’abandon manifeste du Domaine de la Tour de Cesson et après une procédure d’expropriation, la Ville de Saint-Brieuc prend possession des lieux en 2020. Des travaux de nettoyage et de débroussaillage sont entrepris pour dégager chemins, allées et éléments patrimoniaux.
Le Jardin d'agrément et le parc du Domaine de la Tour de Cesson se composent de plusieurs éléments :- une allée principale bordée d’arbre (des cartes postales montrent une clôture implantée sur le mur de soutènement) ;- une allée secondaire passant sous la conciergerie et longeant le mur de clôture et de soutènement jusqu’au pied du belvédère de jardin : cet itinéraire est aujourd’hui très embroussaillé ;- une allée secondaire et des parterres visibles sur une carte postale (ils sont situés immédiatement derrière la ferme du Bourrivet) ; ces éléments ont disparu ;- au Nord-ouest du domaine, reprenant probablement un bastion, un belvédère de jardin semi-circulaire avec terrasse gazonnée en terre-plein offrant des vues vers l’Ouest-sud-ouest sur Plérin et le Port du Légué en contrebas. Il est doté de trois niveaux : niveau inférieur, niveau intermédiaire (dont l’accès est défendu par un mur percé d’une porte en arc plein cintre dotée d’une grille) et terrasse. Le mur de soutènement est en pierre sèche ; la partie haute est en maçonnerie de moellon de granite. Il arbore un style néo-gothique d’inspiration médiévale avec parapet crénelé : une guérite (nommée à tort échauguette) de plan pentagonal avec faux mâchicoulis, partiellement en encorbellement, couronne le parapet. Des trous dans les pierres de son parapet permettaient vraisemblablement de fixer des canons d'apparat. La terrasse devait à l’origine accueillir des sièges de jardin. Des poteaux métalliques pour garde-corps en corde sont visibles au niveau intermédiaire sur lequel passe un chemin rejoignant le pied du mur de clôture et de soutènement du domaine.- au Sud-ouest, un puits ornemental à margelle circulaire en granite situé sur une butte artificielle (cette butte pourrait avoir pour fondation le grand bastion élevé lors de la Guerre de la Ligue) ;- près de la première porte ornementale, une statue en pierre calcaire sur socle au remarquable drapé : décapitée, elle gît à terre près de son socle carré. Les extrémités de ses pieds ont été retrouvés dans les broussailles. D’autres statues sont visibles sur des photographies : dans la tour (statue d’un page avec une lance montant la garde dans le style des statues ornant le grand portail d'entrée ; statues devant la façade Sud-ouest de la demeure).- deux portes ornementales de style Renaissance provenant du vieux manoir du Bocenit à Saint-Gilles-du-Mené. Sur un dessin d'Henri Frotier de La Messelière d'après une photographie vers 1925, on reconnaît ainsi la porte d'entrée, la grande fenêtre de style Renaissance et les armoiries. La porte est en arc en anse de panier surbaissé moulurée, piédroits moulurés encadrés de pilastres ornés de décors géométrique : cercles, diamants, losanges, végétaux, etc. et chapiteaux ornés de personnages. Dans la partie sommitale curviligne, on retrouve, en haut un personnage à la mode de la fin du 16e siècle portant barbe, pourpoint et collier devant une coquille en demi-coupole encadrée par deux animaux (de quelle espèce ?). La partie centrale est ornée d’accolades, de rinceaux avec feuillage et de fleurs avec deux léopards héraldiques rampant (c’est-à-dire représentés debout) portant des armoiries. Les armoiries sont illisibles (sans doute martelées à la Révolution). La grande fenêtre, devenue porte ornementale, se distingue par ses pilastres sur piédestaux : son décor est identique à celle de la porte précédente.- au Sud de la demeure, un bassin d’ornement avec fontaine à double vasque comprenant deux bassins. Isolé par un mur à débordement, le plus petit des deux bassins communique avec une grotte artificielle. La grotte artificielle (en forme de tortue selon Madeleine Colin) est dotée d’une couverture en ciment ornée de coquilles Saint-Jacques moulées en ciment et ponctuée de rocaille. Dotée d’une petite rampe inclinée et d’une porte au Nord et au Sud, la grotte servait d’abri pour un ou des animaux.- au Sud de la demeure, un cadran solaire à gnomon en pierre calcaire (édicule provenant de Paris, il aurait été rapporté au domaine en 1961) ;- au Sud du domaine, près des communs et dépendances, une serre chauffée avec bacs de culture en faux bois en ciment armé et rocaille jouissait d’un panorama exceptionnel vers l’anse d’Yffiniac au Sud. De plan rectangulaire, la serre est implantée sur un haut mur de soutènement en maçonnerie orné d’un cordon (le mur est envahi par la végétation). Au sous-sol de la serre, se trouve le local technique à usage de chaufferie avec des vestiges de portes vitrées. Sous la végétation, des poteaux métalliques pour garde-corps en corde sont visibles au Sud au niveau de l’entrée du sous-sol de la serre. En mauvais état (le plancher du rez-de-chaussée s'est effondré), la serre a perdu sa verrière. La serre est visible sur une vue aérienne oblique de 1963.- le parc présente des arbustes décoratifs, deux palmiers chanvrier, des arbres ornementaux et des arbres remarquables (chênes, cèdres du Liban et pins de Monterey notamment) ;- des bancs de jardin sont encore visibles dans le domaine ;- près de la tour médiévale, au point culminant, se dresse une citerne en ciment armé avec jauge de niveau qui alimentait vraisemblablement le jardin et la demeure.
État moyen ; vestiges ; inégal suivant les parties
Abords d'un monument historique ; site patrimonial remarquable
Maison d'homme célèbre ; à signaler
Demeure
Propriété de la commune
Domaine appartenant à la Ville de Saint-Brieuc.
2023
(c) Région Bretagne
2023
Lécuillier Guillaume
Sous-dossier
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35