Château
Château d'Arfeuille
Château d'Arfeuille
Nouvelle-Aquitaine ; Creuse (23) ; Felletin
Felletin (commune)
Arfeuille
1817 C 102 à 107, 109 à 121 ; 2000 AE 10, 11, 21 à 26, 28, 29, 32 à 35, 43 à 49, 51, 52
Isolé
Chapelle ; jardin potager ; jardin ; logement ; écurie ; grange ; étable ; garage ; remise ; puits ; four à pain ; colombier ; bûcher ; ferme
4e quart 15e siècle ; 16e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle
Arfeuille famille d' (commanditaire)
La terre et le château d'Arfeuille, ainsi que la famille qui les détient, sont connus et cités à Felletin depuis au moins le 14e siècle. Des actuels bâtiments, la partie la plus ancienne est le bâtiment quadrangulaire, appelé le donjon, qui se dresse à l'extrémité orientale de l'édifice. C'est probablement ce bâtiment, aux murs couronnés de corbeaux, qui a donné lieu en 1481 à une autorisation de reconstruction accordée par Pierre de Bourbon, comte de la Marche, à Antoine d'Arfeuille pour faire des fossés et un pont-levis à son château d'Arfeuille. Il ne subsiste aucune trace de ces fossés et du pont-levis. Contre la partie nord-est du donjon, déjà desservi par une tour d'escalier circulaire en hors-oeuvre, est venu s'ajouter au début du 16e siècle l'actuel corps central de logis accompagné, sur son angle nord, par une imposante tour circulaire dont les canonnières bien visibles en sous-sol attestent le rôle défensif, avant que des modifications ultérieures viennent occulter ces vestiges. Au 18e siècle, l'édifice est profondément modifié et complété : reprises d'ouvertures au corps central de logis et au donjon, construction d'un long bâtiment bien éclairé en retour nord-ouest du corps central, faisant pendant au donjon, aménagement de l'espace au sud-ouest du château (jardin régulier, jardin potager au sud, deux imposants bâtiments en vis-à-vis de part et d'autre du jardin régulier, clôture avec portail central) , petites dépendances avec logements au nord ; ces aménagements étant conditionnés par d'importants remblais et terrassements poursuivis au 19e siècle sur les faces extérieures du corps central de logis et de la tour d'angle ; vers 1760, Mayeul de Douzon, épouse d'Yves d'Arfeuille, s'était engagée dans la création d'un parc paysager à l'est du château. Au début du 19e siècle, les restes de chemin de ronde sur mâchicoulis qui couronnaient le donjon ont été arasés ; et dans la 2e moitié de ce siècle le colombier, construit en bordure du chemin d'accès, a été transformé en chapelle. La tempête de 1999 a dévasté le jardin paysager, actuellement en cours de réfection.
Granite ; pierre de taille ; moyen appareil ; moellon ; enduit partiel
Tuile plate ; ardoise
Étage de soubassement ; 1 étage carré ; 2 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées
Toit à longs pans ; croupe ; toit conique
Escalier intérieur : escalier en vis
Parterre de gazon ; carré de jardin
Le château d'Arfeuille est implanté à environ 2 km à l'est de la ville de Felletin, à 674 m d'altitude, sur un plateau boisé offrant des vues étendues vers l'ouest, au-delà de la vallée de la Creuse. Le château proprement dit est composé de trois principaux corps de bâtiment : un corps de logis central orienté nord-est/sud-ouest, accompagné par une forte tour circulaire sur son angle nord ; un vaste donjon rectangulaire partant de l'extrémité sud-est du corps central et formant retour vers le sud-ouest ; un bâtiment allongé formant également retour à partir du nord-ouest du bâtiment central. Un grand espace, formant cour et jardin régulier, s'étend au devant de ces bâtiments ; il est fermé au sud-ouest par un muret de clôture surmonté de grilles avec portail central à 2 piles. En retour vers l'est, 2 grands bâtiments autrefois constitués de grange-étable, garage, logement au nord et de grange-étable, remise, écurie au sud, limitent l'espace de part et d'autre du jardin régulier ; le bâtiment nord est accompagné à ses abords par quelques dépendances domestiques (four à pain, puits) ; le bâtiment sud est prolongé par une clôture basse séparant le jardin régulier d'un grand jardin potager. La façade postérieure nord-est du château est précédée d'une terrasse rectangulaire, bordée par un mur de soutènement et communiquant par un escalier central de 10 degrés avec un jardin paysager en reconstitution et développé vers le nord-est. D'autres dépendances sont réparties en dehors de l'enceinte rapprochée du château, à savoir, au sud-est, un ancien colombier transformé en chapelle privée, et aux abords sud-ouest, l'ancienne ferme du domaine. Le donjon, partie la plus ancienne du château, est une construction en granite de 17 m sur 7 hors oeuvre ; la mise en oeuvre est en blocage de moellons, enduit, avec chaînages d'angle et encadrement de baies en pierres apparentes de moyen appareil ; le bâtiment compte 2 hauts étages carrés sur rez-de-chaussée, un mur de refend partageant chaque niveau en 2 pièces inégales ; le tout est distribué par un escalier en vis dont la tour est placée en hors-oeuvre sur le flanc nord-ouest du donjon, et sur laquelle a été partiellement appliquée le corps de logis central. Au rez-de-chaussée, la petite pièce arrière est en contrebas de plus d'un mètre par rapport à la grande pièce aujourd'hui ouverte sur le jardin ; voûtée en petits moellons à moins de 3 m de hauteur, elle communique avec la pièce avant par 5 marches en pierre et une porte en arc brisé ; la tradition donne à cette pièce une fonction de chapelle, en témoigne un bénitier en pierre, resté en place à l'entrée latérale en venant de l'escalier ; la grande pièce est couverte par un haut plafond à solives reposant sur 3 sommiers portés par des consoles en pierre ; cette pièce et celles des étages sont éclairées par des fenêtres à profond ébrasement intérieur garni par des coussièges à retour. Sur ce donjon, les transformations des 18e et 19e siècles se constatent aux modifications de quelques ouvertures et surtout aux reprises des parties hautes (suppression des mâchicoulis et réfection de la charpente et de la toiture juste au-dessus des linteaux couvrant les corbeaux) ; cette charpente à 4 fermes, probablement du début du 19e siècle, suit un schéma classique : chaque ferme comporte un entrait de plancher et 2 arbalétriers assemblés de part et d'autre de la tête renflée du poinçon ; celui-ci est retenu par un entrait retroussé relié également aux arbalétriers par une contrefiche ; 2 aisseliers maintiennent la liaison entrait retroussé-arbalétriers. Le corps de logis central, plaqué contre la tour d'escalier du donjon et la partie nord-est de celui-ci, ne compte qu'un étage carré sur rez-de-chaussée, 1 étage de cave et 1 étage de comble ; sauf à cet étage de comble, il comporte à chaque niveau une pièce centrale communicante avec la pièce de la tour d'angle, et des petites pièces ajoutées contre la tour d'escalier du donjon, qui assure la distribution d'un étage à l'autre, ou contre la tour d'angle ; au sous-sol, on distingue encore nettement dans la chemise de la tour, vers le nord et vers l'ouest, 2 orifices de bouches à feu, aujourd'hui obturées ; dans le mur sud-ouest de la grande cave, est aménagée une ouverture de puits. En dehors de 2 grandes fenêtres du 16e siècle, les élévations extérieures sont plutôt marquées par les aménagements des 18e et 19e siècles ; travées d'ouvertures assez larges et aménagement de lucarnes dans le toit ; en façade sud-ouest, au rez-de-chaussée, entre les emmarchements des perrons on retrouve une ouverture extérieure du puits mentionné dans la cave. Le bâtiment du 18e, en retour sud-ouest est partiellement double en profondeur, par adjonction de 2 constructions sur sa façade postérieure. Le rez-de-chaussée de la partie ancienne comporte 3 pièces en enfilade et une cage d'escalier rectangulaire. L'étage carré est surmonté d'un étage de comble. La façade sud est bien éclairée par 6 travées régulières d'ouvertures ; les façades postérieures, au nord-ouest, plus élevées du fait d'une dénivellation de terrain, laissent bien apparaître quelques témoins de la construction du 18e siècle ainsi que les collages des ajouts 19e. Entre ce bâtiment et la tour d'angle du corps central, se trouve inséré un petit corps de bâtiment limité à une pièce, peut-être construit sur les fossés comblés de la tour et intégrant divers éléments de récupération (guérite en encorbellement). Le colombier remanié intérieurement pour aménager une chapelle a conservé extérieurement son volume initial ; l'ouverture en hauteur de 2 fenêtres cintrées annonce déjà un changement de fonction ; changement que confirme l'avant-corps correspondant à la nef, plaqué contre le colombier, comportant une porte centrale entre 2 niches, un fronton à niche, un petit clocher trapu, et une fenêtre cintrée dans chaque mur gouttereau. La grande ferme du domaine, située à proximité nord-ouest du château, comporte un logis (ou 2 logements contigus ?) en rez-de-chaussée avec un étage de soubassement sur le côté ouest, un four à pain partiellement conservé et une porcherie, ainsi que 2 granges étables, l'une de type limousin, l'autre de type auvergnat. La grange étable limousine (bergerie selon le cadastre de 1817) avait une charpente à cruck, comme en témoigne une ferme sur 3, et selon un rare schéma ancien déjà constaté sur le plateau de Millevaches (à la Sauvette d'Aix ou aux Murs d'Eygurande). A proximité de la grange auvergnate, en cours de modification, se trouvent un puits à margelle et 2 anciennes pêcheries (cadastre actuel, parcelles 32 et 34).
1988/02/04 : inscrit MH partiellement
Façades et toitures du château ; donjon (cad. AE 26) : inscription par arrêté du 4 février 1988.
À signaler
Propriété privée
2003
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel ; (c) Ville de Felletin
2003
Robinne Paul-Edouard
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine, Maison de la Région - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Limoges - 27, boulevard de la Corderie - CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 1 - 05 55 45 19 00