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Plateforme ouverte du patrimoine

Abbaye de bénédictins

Désignation

Dénomination de l'édifice

Abbaye

Genre du destinataire

De bénédictins

Vocable - pour les édifices cultuels

Saint-Pierre ; Saint-Sicaire

Titre courant

Abbaye de bénédictins

Localisation

Localisation

Nouvelle-Aquitaine ; Dordogne (24) ; Brantôme

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Val de Dronne

Canton

Brantôme

Références cadastrales

1843 J2 676, 679, 680 ; 1945 J2 303, 294, 305, 306, 663

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Bâtiment conventuel ; cloître ; salle capitulaire

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

11e siècle ; 12e siècle ; 13e siècle ; 14e siècle ; 15e siècle ; 16e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle ; 19e siècle ; 20e siècle

Description historique

La fondation de l'abbaye est généralement attribuée à Charlemagne qui y aurait déposé les reliques de saint Sicaire. Un acte de donation du 10e siècle évoquant le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Innocent-Sicaire, atteste une restauration de l'abbaye suite aux destructions des Normands. Les bâtiments abbatiaux résulteraient de l'établissement de l'église abbatiale ; ainsi le cloître est venu se greffer à l'ouest de l'église, faute de place au sud, puis la grande aile monastique dite dortoir des moines érigée au 17e siècle. Nicolas de Ramefort, abbé de Brantôme de 1258 à 1275, est à l'origine de la reconstruction de l'abbaye après sa destruction en 1183. Suite à l'occupation des Anglais, Pierre de Piédieu programme la rénovation du cloître et de la façade de l'église à partir de 1465. Mise en commende en 1504, l'abbaye est reconstruite par son premier abbé commendataire, Amanieu d'Albret. Il est également à l'origine de la construction du château abbatial entre 1504 et 1519 et donne une église paroissiale à la ville. Son successeur, Pierre de Mareuil, achève la construction du logis abbatial et est l'initiateur d'un ensemble architectural et paysager : il aménage des jardins agrémentés de reposoirs reliés à l'abbaye par le pont coudé, donnant accès au nouveau corps de garde Renaissance. Cette entreprise lui permet ainsi d'augmenter ses espaces privés. En 1556, Pierre de Bourdeille dit Brantôme, neveu de Pierre de Mareuil, devient abbé de Brantôme. C'est sous son abbatiat que la prospérité du site atteint son apogée. Il écrit ses mémoires dans un cabinet du château et y meurt en 1614. L'abbaye adhère à la congrégation de Saint-Maur en 1636, mais fait surtout parler d'elle à partir de la fin du 17e siècle, où débute une grande campagne de restauration qui dura tout le siècle suivant. Les moines, désireux de développer leur domaine propre, acquièrent la propriété du jardin et du château abbatial en 1742. L'aile monastique, érigée au 17e siècle le long de la Dronne et remaniée en 1691 par l'abbé Le Prestre, se poursuivait alors vers l'ouest par l'aile nord du château abbatial. Suite à la destruction du château par la communauté monastique entre 1742 et 1744, l'abbé Bertin fait prolonger des bâtiments conventuels en alignement de l'aile existante, avec un pavillon occidental formant le pendant du premier. L'abbaye, qui aurait compté 37 religieux en 1564, en comprend moins de dix lors de la Révolution. L'ensemble du site abbatial est mis en vente en 1790-1791. Collège puis dépôt de mendicité du département en 1812 destiné à devenir un local de filature en 1849, l'abbaye devient la propriété de la commune en 1862 qui y aménage successivement la Justice de Paix, les écoles en 1880 et la mairie. C'est au milieu du 19e siècle que Paul Abadie entreprend des restaurations importantes qui dénaturent progressivement le site abbatial. Les murs d'enceinte sont détruits dans un souci d'ouvrir l'abbaye au bourg, le cloître est privé de trois de ses galeries vers 1858. D'anciens bâtiments conventuels sont supprimés en 1853 dans le but de dégager les abords de l'église abbatiale. Sont conservées une galerie du cloître voûtée d'ogives, une ancienne chapelle, la sacristie et la salle capitulaire. A partir de 1880, l'architecte Bourdeillette modifie les niveaux et les percements de l'aile du 17e siècle, et crée un fronton, un ressaut médian à bossages, ainsi que l'escalier sud. Les vieilles tuiles de l'aile des moines sont remplacées par de l'ardoise en 1893. Au siècle suivant, la façade est reprise pour en faire un bâtiment public tourné vers la ville. En 1960, le fronton et la fausse porte sont supprimés.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Calcaire ; pierre de taille

Matériaux de la couverture

Ardoise ; tuile creuse

Description de l'élévation intérieure

2 étages carrés ; étage de comble

Partie d'élévation extérieure

Élévation à travées

Typologie de couverture

Toit à longs pans brisés

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier intérieur : escalier tournant, en maçonnerie

Commentaire descriptif de l'édifice

L'abbaye bénédictine, qui s'est formée sur un ancien ermitage, est construite au nord-ouest de la ville, coincée entre la rivière et la falaise rocheuse creusée de salles troglodytes, dont les anciens communs. Défendue naturellement du côté occidental, l'abbaye l'était également à l'est par un mur qui surplombait la Dronne, remplacé depuis par une balustrade. L'ancienne enceinte s'étendait alors de la porte Saint-Roch à la porte des Réformés. L'église, orientée au nord-est, est flanquée à l'ouest du cloître dont il reste l'aile nord. Cette galerie donne sur la salle capitulaire voûtée d'ogives sur pile centrale, surmontée par le dortoir originel, un réfectoire et deux autres salles voûtées contiguës. A l'est, en tête du pont venant de la ville, se situait l'ancienne cour d'entrée de l'abbaye avec son portail. Aujourd'hui square Médicis, l'ancien jardin de l'abbé Amanieu d'Albret, situé au sud-ouest, est recomposé aux 17e et 18e siècles. Vers l'ouest, la grande aile monastique développée le long de la Dronne résulte de deux édifices dont les façades ont été harmonisées. L'aile est bordée par deux pavillons achevés par un dôme à lanternon, le pavillon nord-est abritant un escalier monumental du 17e siècle. L'ancien étage de comble abritant la charpente est aujourd'hui absorbé par le second étage carré de l'édifice.

État de conservation (normalisé)

Restauré

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1840 : classé MH ; 1891/03/02 : classé MH ; 1912/01/13 : classé MH ; 1931/01/12 : inscrit MH ; 1957/02/19 : classé MH ; 1957/07/26 : inscrit MH ; 1928/02/02 : inscrit MH

Précision sur la protection de l'édifice

Eglise abbatiale : classement par arrêté liste de 1840 ; pavillon dit du Corps de garde et tour ronde dépendant de l'ancienne abbaye : classement par arrêté du 2 mars 1891 ; pont coudé Renaissance de l'ancienne abbaye : classement par arrêté du 13 janvier 1912 ; porte des Réformés : inscription par arrêté du 12 janvier 1931 ; cloître du 14e siècle et salles du rez-de-chaussée donnant sur le cloître ; façades et toitures, charpentes et escalier intérieur du bâtiment monastique du 17e siècle : classement par arrêté du 19 février 1957 ; les vestiges du moulin de l'abbé ; le sol des cours ; le sol du jardin de l'abbé : inscription par arrêté du 26 juillet 1957 ; Hôtel de Ville, charpente : inscription par arrêté du 2 février 1928.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2000

Date de rédaction de la notice

2005

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Becker Line

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37