Palais
Palais Granvelle, puis musée d'Histoire ; musée du Temps
Musée
Palais Granvelle, puis musée d'Histoire, actuellement musée du Temps
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Besançon ; 96 Grande Rue
Anciennement région de : Franche-Comté
Besançon centre
Besançon centre ville
Granvelle (îlot)
Grande Rue () 96
1833 K2 675 à 679, 947, 948 ; 1974 AN 2, 4, 5, 62
En ville
Oratoire ; théâtre ; communs ; écurie ; remise ; brasserie ; puits ; orangerie ; cour
2e quart 16e siècle
2e moitié 19e siècle ; 1ère moitié 20e siècle
1534 ; 1539 ; 1540
Porte la date ; daté par source ; daté par travaux historiques
Attribution par travaux historiques
Perrenot de Granvelle Nicolas (commanditaire)
Nicolas Perrenot de Granvelle achète sept parcelles entre 1531 et 1535 en plus d'une maison qu'il possède déjà sur les lieux pour permettre la construction de son palais qui démarre en 1533 et s'achève, pour le gros-oeuvre, en 1542 par l'érection d'une tour percée d'un passage voûté au-dessus de la ruelle des Carmes (aménagée en 1534, après cession par la Ville d'une bande de terrain pour faire ruelle le long du palais) , permettant de relier le palais à l'église des Carmes, où Nicolas P. de Granvelle se fait aménager une chapelle funéraire en 1549. Des chronogrammes jalonnent la progression du chantier : celui de 1534 est gravé sur une fenêtre du rez-de-chaussée sur rue, ceux de 1539 et 1540 sur deux chapiteaux de la galerie sur cour. La devise en latin des Granvelle (ainsi l'ont voulu les dieux) est également apposée en rez-de-chaussée sur rue et sur un chapiteau de la galerie. Le monogramme IOA situé sur l'un des chapiteaux du premier étage sur cour a été interprété sans preuve comme le nom de l'architecte (Jacques Oyen Architecte). A la mort de Nicolas en 1550, le palais revient à son fils Thomas, puis passe par héritage à la famille de la Baume Saint-Amour qui le possédait en 1676 lorsque la Ville loue l'édifice pour y installer le gouverneur de Franche-Comté. En 1712, Charles-François de la Baume Saint-Amour le vend finalement à la Ville, alors qu'une partie de l'ancien verger avait déjà été cédé en 1710 au conseiller Belin pour y construire son hôtel (voir dossier : hôtel Belin, 47 rue Mégevand). Dans le courant du 18e siècle, le palais outre des fonctions résidentielles a aussi abrité un théâtre à partir de 1728, puis en 1752 l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts et en 1756 l'école de dessin et l'académie de musique. En 1782, la tour reliant le palais au couvent des Carmes est détruite pour agrandir la ruelle des Carmes (actuelle rue de la Préfecture). En 1793, la Ville n'en ayant plus l'usage, revend le palais à des particuliers puis le rachète en 1863. Sa partie gauche comprenant communs, remises, écuries appelé "le petit Granvelle", qui avait été revendu par les acquéreurs du palais le 7 vendémiaire an 4, est progressivement détruit ou transformé dans le courant du 19e siècle : le bâtiment sur rue est reconstruit au début du 19e siècle pour servir d'habitation, les grandes écuries ayant été démolies en 1897 pour agrandir la promenade Granvelle (voir sous-dossier : jardin public dit Promenade Granvelle). Entre 1872 et 1890, l'architecte en chef des Monuments historiques, Edouard Bérard, restaure le palais et propose un projet de réhabilitation pour installer les musées de la Ville en complétant l'édifice primitif par deux ailes sur la rue de la Préfecture et la promenade Granvelle (projet non réalisé). En 1868, l'aile sud du palais où se trouvait l'ancienne orangerie est louée pour y implanter une brasserie. Celle-ci, achetée en 1932, est transformée, en 1933, par l'architecte en chef des Monuments historiques, Julien Polti. Dans la 2ème moitié du 19e siècle, une école de filles est érigée sur l'emprise d'une partie du petit Granvelle (voir sous-dossier : école primaire). En 1932, le long de la face latérale droite du palais, une banque est construite (voir sous-dossier : banque) , en remplacement de corps de bâtiments disparates à usage d'habitation. A partir de 1950, le palais est converti en musée d'Histoire, puis transformé en musée du Temps à la fin du 20e siècle. La première tranche de travaux achevée a permis la réouverture partielle des lieux en juin 2002.
Calcaire ; pierre de taille ; moellon
Tuile plate
Sous-sol ; 2 étages carrés ; étage de comble
Voûte d'arêtes ; voûte en berceau
Élévation ordonnancée
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie
Bâtie sur un sous-sol voûté en berceau, la partie principale du palais est constituée de quatre corps de bâtiment d'inégale hauteur disposés autour d'une cour entourée d'un portique surmonté d'une galerie, au centre de laquelle était située une fontaine (étudiée). Le corps de logis sur rue contenait la grande salle. Le passage d'entrée est voûté d'arêtes. Dans l'aile gauche se trouve l'escalier d'honneur, contenu dans une tour carrée engagée. Le dernier étage de celle-ci était occupé par un oratoire. Au rez-de-chaussée de l'aile sud était située l'orangerie donnant sur le jardin d'agrément prolongé par un verger, transformé en jardin public (étudié). Les annexes du palais, situées à sa gauche, étaient organisées autour de deux cours et comprenait deux corps de bâtiments parallèles, où étaient situés communs, remise, écurie prolongés côté jardin par une aile perpendiculaire abritant l'écurie principale, dite la grande écurie. Le puits dans la première cour, appuyé contre la face latérale gauche du palais, subsiste en partie. Dans le deuxième corps de bâtiment de la basse-cour a été installé un temps l'ancien théâtre de la Ville. Une banque (étudiée) est adossée contre la face latérale droite du palais. Une école primaire (étudiée) a été construite sur l'emprise de l'édifice à la frange de l'ancien jardin transformé en jardin public.
Sculpture
Ordre dorique, ordre ionique, ordre composite, ordre corinthien, fronton, tête : ange ; arabesque, candélabre, tête ; pilastre, monogramme
La façade sur rue est rythmée par des colonnes à ordres superposés doriques, ioniques et composites. Le portail d'entrée est encadré par deux colonnes corinthiennes. Les baies du rez-de-chaussée et du deuxième étage sont surmontées de frontons : triangulaires en bas, cintrés en haut, les appuis de fenêtres sont à ce niveau décorés de têtes d'anges. Les trois fenêtres du comble sont décorées de candélabres et de deux arabesques en forme de S encadrant un petit fronton cintré dans lequel est sculpté une tête en haut-relief. Les façades sur cour sont scandées au niveau de l'étage par des pilastres à chapiteaux ioniques, sur l'un desquels est situé le monogramme IOA, et les fenêtres surmontées de frontons triangulaires.
Hôtel à cour centrale
1842 : classé MH
Ensemble du palais : classement de 1842
À signaler
Élévation ; escalier
Remarquable dans son ensemble, ce palais à l'italienne à cour centrale possède un corps de logis sur rue doté d'une façade longue de 48 m à ordres superposés. L'escalier d'honneur dans-oeuvre, à retours sans jour en maçonnerie, a fait école localement puisque tous les hôtels du 16e siècle construits à Besançon à sa suite lui ont emprunté ce système distributif à l'exclusion de tout autre.
Propriété de la commune,propriété privée
1996
© Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2001
Roussel Christiane
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional de Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.81.65.72.10