Couvent ; demeure ; établissement médical
De cordeliers
Saint-Georges
Couvent de cordeliers ; demeure de Philippe de Molans ; institut médico-éducatif "L'Envol" ; foyer d'accueil médicalisé "La Citadelle"
Couvent de cordeliers et demeure de Philippe de Molans, actuellement institut médico-éducatif "L'Envol" et foyer d'accueil médicalisé "La Citadelle"
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Rougemont ; quartier de la Citadelle
Anciennement région de : Franche-Comté
Rougemont
Rougemont
Citadelle (quartier de la)
2009 AL 267, 271, 274
En village
Puits ; jardin ; cour
15e siècle ; 20e siècle
1900 ; 1953 ; 1954
Daté par travaux historiques ; daté par source
Attribution par travaux historiques ; attribution par source
Molans, Philibert de (habitant célèbre)
Le pape Nicolas V autorise, le 11 février 1448, la fondation par Thiébaud de Rougemont d'un couvent de cordeliers à l'emplacement de la basse-cour du château. Le 10 mai 1449, quatre religieux de Dole s'y installent. En 1455, la chapelle Saint-Georges est achevée et son autel consacré en 1757. Philippe le Bon, duc de Bourgogne, aurait donné 600 écus afin de poursuivre les travaux interrompus par la mort de Thiébaud de Rougemont ; ils sont achevés par Thomas de Grammont, seigneur de Fallon. Sous la Révolution, l'abbaye est pillée ; en 1876 Charles Thuriet écrit que "l'on retrouve encore dans quelques maisons des Christs, des madones et d'autres objets mobiliers qui proviennent de cet établissement". Jusqu'au début du XXe siècle, de nombreux bâtiments sont occupés par des familles,. Le cadastre de 1835 montre que le site est davantage construit qu'actuellement, de nombreux bâtiments ayant été détruits. En 1898, le marquis de Moustier achète le site, hormis la maison abritant l'école des filles, et le donne à l'Oeuvre d'Ormesson qui y établit un sanatorium pour tuberculeux du milieu agricole. Les travaux réalisés par l'entreprise Thavard, débutent en juillet 1900 sous la direction de l'architecte parisien Parant, et s'interrompent en 1902 par la liquidation de la société d'Ormesson. Le 8 août 1924, la commune de Rougemont achète le site pour le convertir en groupe scolaire avant de le revendre en 1928, à l'Office d'hygiène sociale du Doubs qui crée un institut médical (maison d'enfants) à l'initiative du préfet Fauran et de son épouse. Cette école de plein air, inaugurée le 1er août 1929, a vu le jour grâce à la générosité du marquis de Moustier et de M. Arthur-Georges Veil-Picard, banquier et mécène bisontin. De 1929 à 1961, le lieu accueillant des enfants de cinq à treize ans est administré par les religieuses de Villersexel. Le bâtiment A (AL 267) est l'ancienne ferme Grosjean donnée le 23 juin 1843, à la commune par Melle Mercier pour être l'école de filles tenue par les soeurs de la Charité. L'école a fonctionné jusqu'en 1939, date de l'ouverture du groupe scolaire. Cette ferme, antérieure à 1835, connaît d'amples modifications en 1854-55, par l'architecte Painchaux. Elle se compose alors de salles de classe et du logement des institutrices d'un côté, et d'une ancienne "grangerie" de l'autre. Painchaux assainit le bâtiment menaçant ruine (l'humidité des terres accumulées contre le rez-de-chaussée le rend inhabitable) et reconstruit le mur côté jardin et en partie les murs de refend et celui donnant sur la rue. Il exhausse la façade de la "grangerie" créant deux salles de classe en étage et aménage les combles en dortoir. Au rez-de-chaussée, un bûcher et une écurie encadrent un petit préau auquel on accède par une porte à pilastres, à entablement et à fronton triangulaire orné d'une croix. Après 1962 (date de la destruction de la toiture du lavoir de la citadelle), des baies sont percées au-dessus du lavoir et sur les autres façades. Actuellement, ne subsistent que la partie correspondant à l'ancienne "grangerie" et une infime portion du bâtiment contigü. Le bâtiment B (Al 274), partiellement présent sur le cadastre ancien, a perdu sa partie droite au XXe siècle ; il accueille désormais les locaux administratifs. Il conserve une cave voûtée en berceau plein-cintre, une porte murée et les vestiges d'un portail dans le mur d'enclos. Le bâtiment C (AL 274) est le plus important du site ; reconstruit à neuf, l'essentiel des travaux semble avoir été effectué entre 1900 et 1902. Il reprend en partie l'implantation du bâtiment conventuel détruit à la fin du XIXe siècle, en s'appuyant sur la cave ancienne (voûtée en berceau plein-cintre avec arc doubleau chanfreiné). Vers 1930, l'aile donnant sur le jardin est agrandie par un préau couvert d'un toit à deux pans en fibrociment. Devant l'hostilité des rubrimontains, on lui ajoute un étage couvert d'une toiture en tuiles et vers 1950, on remplace les baies surbaissées donnant sur le village par des fenêtres cintrées et on ferme ce préau par des baies. Dans les années 1930, une véranda existait entre la tourelle de façade et l'aile en retour. La chapelle Saint-Georges (bâtiment D, AL 274), construite au milieu du XVe siècle, est l'unique vestige du couvent médiéval. Initialement isolée, elle est partiellement englobée par les constructions du XXe siècle. Elle connaît de nombreuses modifications : au XVIIIe siècle, l'intérieur reçoit des pilastres toscans montant de fond, et dans les années 1950-60 (?), son volume est coupé par une dalle et cloisonné, des baies sont percées dans les gouttereaux. Réalisé sur une cave préexistante vers 1928-29 (?), l'espace E (AL 274) porte la plaque de fondation de la maison d'enfants et donne accès à l'ancienne infirmerie. Vers 1930, l'ancienne demeure de Philibert de Molans F (Al 271) est restaurée drastiquement dans un style néo-Renaissance avec galerie couverte portée par des colonnes, le tout en béton peint en jaune. Les seuls éléments anciens sont une cave en berceau et quatre baies des XVIe et XVIIIe siècles. Le puits a longtemps été l'unique point d'eau de la citadelle. En 1953, on construit sur des terrains vierges une galerie de cure H (AL 274) en béton armé et en 1954, une pouponnière "le nid" G (AL 267) reliée en 1980, à l'ancienne école par une verrière.
Calcaire ; moellon ; béton
Tuile plate ; tuile mécanique ; tuile en écaille
Sous-sol ; 1 étage carré ; étage de comble
Voûte en berceau
Élévation à travées
Toit à longs pans ; toit à deux pans ; toit en bâtière ; pignon découvert ; noue ; demi-croupe ; croupe ; toit en pavillon ; terrasse ; verrière ; toit polygonal
Escalier dans-oeuvre ; escalier hors-oeuvre : escalier en vis ; escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour
Outre ses murs gouttereaux, la chapelle Saint-Georges conserve sa façade d'origine (la demi-croupe est postérieure) avec son portail en accolade à bases prismatiques surmonté d'une niche et d'une baie brisée. Entre les deux, un solin et des corbeaux attestent la présence originelle d'un auvent. L'essentiel des bâtiments construits ou restaurés entre 1900 et 1960 usent d'un vocabulaire architectural néo-gothique qui dénote un réel souci d'intégration des diverses constructions, conférant une cohérence à ce site hétérogène : toits pentus, lucarnes à pignon aigü en pierre, en accolade, contreforts et pignons à redents. De même, la chapelle Sainte-Thérèse de la demeure de Molans est percée de fenêtres à remplages et à archivoltes. Seules les baies cintrées à claveaux blancs passants un-sur-deux des créations et restaurations des années 1950-60 sont d'une facture différente, aisni que la maison de Molans qui évoque le palais Granvelle et l'hôtel de Champagney à Besançon.
IM25005167
Maison d'homme célèbre
La demeure de Molans doit son nom au rénovateur de l'Ordre des chevaliers de saint Georges, Philibert de Molans mort avant 1450
Propriété d'une association
2010
© Région Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2010
Hamelin Liliane ; Jacques Christophe
Dossier avec sous-dossier
Région Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 8, avenue Denfert-Rochereau 25000 Besançon - 03.63.64.20.00