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Plateforme ouverte du patrimoine

Chapelle Saint-Pierre-ès-liens

Désignation

Dénomination de l'édifice

Chapelle

Vocable - pour les édifices cultuels

Saint-Pierre-ès-liens

Appellation d'usage

Chapelle Saint-Pierre

Titre courant

Chapelle Saint-Pierre-ès-liens

Localisation

Localisation

Auvergne-Rhône-Alpes ; Drôme (26) ; Colonzelle

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Rhône-Alpes

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Grignan

Lieu-dit

Saint-Pierre

Références cadastrales

1835 B 496 ; 1988 B 415

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

Isolé

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

12e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

17e siècle (?) ; 2e quart 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1835

Commentaires concernant la datation

Porte la date

Auteur de l'édifice

Description historique

Cette église, qui a donné son nom au lieu-dit, est celle d'un prieuré clunisien, dépendant de celui de Saint-Saturnin-du-Port (Pont-saint-Esprit) , donné par Giraud, évêque d'Uzès, à l'abbaye de Cluny en 945. Saint-Pierre de Colonzelle n'est pas nommément cité dans le texte, ni dans les autres donations des Xe et XIe siècles, et il faut attendre le milieu du XIIe siècle (1146) pour trouver mention, dans le cartulaire de Richerenches, d'un doyen de Colonzelle du nom de Bernard. Les doyens et prieurs sont mieux connus à partir du milieu du XIIIe siècle. Le doyen est aussi, au spirituel et au temporel, seigneur du fief de Colonzelle, fief convoité et revendiqué dès la fin du XIIIe siècle par le seigneur de Grignan. Avec l'arrivée d'Adhémar de Grignan, religieux clunisien, doyen et prieur de Colonzelle, le fief tombe dans les mains du seigneur de Grignan, et, avant 1306, le prieuré régulier de Saint-Pierre est sécularisé, relevant de l'évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Les fouilles archéologiques du XIXe siècle, corroborées par les prospections et sondages archéologiques du XXe siècle, ont révélé une occupation du site ininterrompue depuis le haut Empire jusqu'au VIIe-VIIIe siècle (nécropole paléochrétienne) , époque à laquelle une première église à fonction funéraire aurait été construite. La découverte de sépultures faites de sarcophages de dalles courtes, courants entre le 8e et le 13e siècle, atteste la fonction d'église paroissiale associée à un cimetière. Au milieu ou dans le 3e quart du XIIe siècle, cette église est arasée et reconstruite suivant le même plan, certainement en deux campagnes (voûtement de la nef ?) , car un des contreforts méridionaux vient masquer partiellement l'ancienne porte sud, aujourd'hui murée. Celle-ci présente un linteau en remploi (IIe siècle après J.C). Le choeur a été décoré de peintures murales au XIVe siècle, qui étaient recouvertes en 1880. Les visites pastorales de 1429, 1445, 1446 et 1470 mentionnent un édifice en ruine : il s'agit probablement des bâtiments du prieuré. En 1533, le doyenné est uni au chapitre de Grignan. Un porche voûté, effondré au siècle dernier, a été ajouté contre la façade, probablement au XVIIe siècle. Le linteau du portail ouest, qui était décoré de feuilles de vigne et d'un oiseau en médaillon, a été remplacé par un autre portant la date de 1835. Le tympan de la porte sud, orné d'animaux en relief méplat, a été volé vers 1980. La toiture a été refaite en 1974 et des tirants ont été installés pour stabiliser la poussée des voûtes.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Molasse ; calcaire ; petit appareil

Matériaux de la couverture

Tuile creuse

Typologie de plan

Plan allongé

Description de l'élévation intérieure

1 vaisseau

Typologie du couvrement

Cul-de-four ; voûte en berceau plein-cintre ; voûte d'arêtes

Typologie de couverture

Toit à deux pans

Commentaire descriptif de l'édifice

Cette chapelle isolée dans la campagne est un édifice orienté très simple, de plan allongé, à chevet semi-circulaire. Trois contreforts la contrebutent au nord et au sud. Elle est construite en petit appareil de mollasse et de calcaire, dont les pierres sont agrémentées de tailles hachurées ou à chevrons ; des marques lapidaires apportent un aspect décoratif aux contreforts, aux piliers et aux encadrements de baies, en calcaire. Le toit à deux versants et la croupe ronde sur l'abside, plus basse, sont couverts de tuiles creuses. Devant la façade, à l'ouest, subsistent les vestiges d'un porche assez bas voûté d'arêtes. Le mur pignon de façade est percé d'une porte rectangulaire à tympan en plein cintre, surmontée d'une fenêtre en plein cintre à double ébrasement ; à l'est est murée une porte latérale plus petite, couverte également d'un tympan et d'un arc en plein cintre. L'intérieur est constitué d'une nef de deux travées voûtées en berceau légèrement brisé, séparées par un arc doubleau, d'une travée de choeur beaucoup plus basse voûtée en plein cintre et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four ; des arcs formerets en plein cintre renforcent les murs latéraux de la nef, sous la corniche chanfreinée, et deux niches en plein cintre se font face dans la travée de choeur. La nef est éclairée par deux fenêtres en plein cintre à double ébrasement percées dans le mur sud, une petite fenêtre axiale, aujourd'hui murée, éclairait l'abside. Les contreforts correspondent aux piliers des travées de la nef et à l'entrée de la travée de choeur. Le choeur est orné de peintures murales. La chapelle présente aussi un discret décor sculpté sur les arcs des portes et les impostes de piliers.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture ; sculpture (étudiée dans la base Palissy) ; peinture murale (étudiée dans la base Palissy)

Indexation iconographique normalisée

Coquille

Description de l'iconographie

Coquille sculptée dans l'ébrasement intérieur surmontant la fenêtre axiale de l'élévation ouest.

Commentaires d'usage régional

Chapelle romane à nef unique

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1926/07/13 : inscrit MH

Précision sur la protection de l'édifice

Une demande de classement, en 1972, n'a pas abouti. Suite aux sondages archéologiques de 1993, une autre demande de classement a reçu un avis très favorable en COREPHAE de novembre 1994.

Référence aux objets conservés

IM26000093 ; IM26000091 ; IM26000090 ; IM26000089 ; IM26000092 ; IM26000088

Intérêt de l'édifice

À signaler

Observations concernant la protection de l'édifice

Le caractère relativement homogène de la chapelle, qui s'inscrit dans le courant rhodanien des églises de la même époque, lui a valu l'inscription à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 13 juillet 1926. Les sondages archéologiques de 1993 ont confirmé la richesse du site, qui nécessiterait des fouilles plus approfondies. Enfin, la découverte dans le choeur de peintures murales, ensemble iconographique homogène, jusqu'à présent unique dans le département de la Drôme, et dont la restauration est urgente, ajoute à l'intérêt de l'édifice. Un classement M.H. s'impose, ainsi qu'un aménagement des abords de la chapelle.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Conditions d'ouverture au public

Fermé au public

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

1997

Date de rédaction de la notice

1998

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Jourdan Geneviève ; Bénetière Marie-Hélène

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Adresse du dossier Inventaire

Région Auvergne-Rhône-Alpes - Centre de documentation du patrimoine - 59 boulevard Léon Jouhaux - CS 90706 – 63050 Clermont-Ferrand CEDEX 2 - 04.73.31.84.88