Jardin d'agrément
Du château de Laréole
Jardin d'agrément du château de Laréole
Occitanie ; Haute-Garonne (31) ; Laréole
Haute-Garonne
2010 C 190 à 220
En village
Allée ; terrasse en terre-plein ; allée régulière ; escalier indépendant ; terrasse en terre-plein
Château
IA31010230
17e siècle (?) ; 1ère moitié 18e siècle ; 19e siècle
4e quart 20e siècle
Attribution par source
Colomès Jean-Pierre (commanditaire) (?) ; Colomès Joseph (commanditaire) (?)
L'existence d'un jardin autour du premier château de la Renaissance (verger, potager), bien que probable, n'est pas mentionnée avant l'acte d'achat du 15 décembre 1707 par lequel Jean Pierre Colomès(1676-1728) se porte acquéreur de la seigneurie de Laréole. L'acte mentionne : "château, offices et autres bâtiments, deux pigeonniers, jardin et vergers, enclos et bois". La découverte dans des archives privées d'un plan aquarellé datable de la 1ère moitié du 18e siècle, rend compte de la magnifiscence des aménagements menés durant cette période. Le cartouche qui l'accompagne est orné d'une vue en perspective restituant la tour en poivrière sud-est et le perron à angles droits de la cour d'honneur, deux éléments édifiés au cours des travaux de Jean-Pierre Colomès. La fin de ceux-ci étant située en 1714, date portée sur l'ouvrage d'entrée, l'aménagement du jardin commence probablement après 1715. Conformément au plan, et malgré une topographie chahutée par des versants abrupts, l'organisation de l'espace relève d'une conception très classique marquée par la présence d'un grand axe nord-sud. La déclivité du terrain a été résolue par le recours systématique aux talus et aux glacis engazonnés. Ces aménagements sont directement inspirés des principes d'Antoine-Joseph Dézallier d'Argenville, qui publia en 1709 "La Théorie et la pratique du jardinage", réédité à plusieurs reprises au cours de la première moitié du 18e siècle. Les travaux de restauration du parc, conduits comme ceux du château par Bernard Voinchet, en 1984, ont su restituer avec fidélité l'ensemble des terrasses, allées et vertugadins qui structurait les espaces. Le jardin présentait un décor statuaire réalisé par le sculpteur toulousain Marc Arcis (1655-1739). Il subsiste encore sur place les trois socles qui portaient les statues de Zéphire dans l'axe sud, de Flore côté potager, à l'ouest, et de Diane chasseresse côté bois, à l'est. Il ne reste des originaux que quelques débris. Des maquettes petit format de ces statues avaient été conservées par le sculpteur Marc Arcis dans son atelier jusqu'à sa mort en 1739. Elles se trouvent actuellement au Musée des Augustins de Toulouse. Il est donc possible d'adopter l'année 1739 comme date butoir pour l'ornementation du parc et de situer son aménagement entre 1714 et 1739. Cette intervalle permet d'envisager l'intervention du fils de Jean-Pierre, Joseph Colomès, comme commanditaire des embellissements du jardin. En 1722 en effet, Joseph Colomès reprend le titre de baron de Laréole et habite de manière permanente le château. La présence de deux cèdres majestueux de part et d'autre du parterre oriental, indique par ailleurs une intervention au 19e siècle.
Terre ; végétal en gros oeuvre
Jardin régulier
Jardin en terrasses ; jardin en pente
Escalier de distribution extérieur : escalier droit, en charpente
Parterre ; bosquet ; quinconce ; pelouse ; pièce de gazon ; salle de verdure ; boulingrin
Une allée de marronniers relie le village à la grille monumentale du parc. La cour des communs s'organise autour d'un gigantesque platane (platanus acerifolia : platane à feuille d'érable). Autour du château, les fossés secs ont été reconstitués, entièrement réengazonnés avec un mélange reconstitué à l'ancienne. L'axe de composition du parc, de direction nord-sud, est précédé au nord du château par un long parterre bordée d'une allée récente de tilleuls. Il se prolonge au sud du château par un immense tapis vert, modelé en différents gradins par des glacis et des talus et ponctué à son extrémité par un socle de statue. Cet axe se termine bien au-delà du ruisseau sur le versant opposé du vallon, en direction des champs avoisinnants, puis, vers l'horizon, des crêtes neigeuses des Pyrénées. Par sa prise en compte du paysage environnant, y compris agricole, ce tracé prouve une grande maîtrise de l'art de la perspective malgré les contraintes de la topographie. A l'est, une clairière de gazon plantée de deux cèdres a été restaurée. Elle est ceinturée par une rangée de buis qui sépare cet espace de l'importante chênaie qui entoure le parc. Dans celle-ci, plusieurs espèces de chênes se côtoient : quercus robur, quercus petraea, quercus pubescens. A proximité, au milieu des bosquets, se trouve un vertugadin en amphithéatre ponctué lui aussi par un socle de statue. A l'ouest, en contrebas des communs, le verger s'étage en deux niveaux de terrasses. Les arbres fruitiers y sont plantés en quinconce : pruniers, pommiers, abricotiers, pêchers de vigne, cognassiers, amandiers, cerisiers. Un socle de statue orne la jonction des deux niveaux du verger. Autour du parc le paysage est essentiellement agricole : champs, haies et chemins constituent un ensemble très dessiné. Les travaux de restauration ont permis la réalisation de plusieurs escaliers à rondins assurant l'accès aux différents niveaux du parc, et la remise en état des murs de briques et des balustrades en pierre qui font écho à la polychromie caractéristique du château de Laréole.
Jardin régulier
Vestiges,restauré
30/09/1994
Parc du château y compris les douves, cours et terrasses entourant le château (cad, C 190, 191, 194, 196 à 216, 218à 220) : classement par arrêté du 30 septembre 1994
Arrêté
À signaler
Propriété du département
Propriété du Conseil général de la Haute-Garonne
Ouvert au public
1992
(c) Inventaire général Région Occitanie
2010
Fruneau Marie-Noëlle ; Fournier Claire
Sous-dossier
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47