Château
Château de Beauval
Château de Beauval
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Bassens ; rue du Tertre
Lormont
Beauval
Tertre (rue du)
1824 A 411-413 ; 2003 AD 162, 163, 146
En ville
Four ; chai ; cuvage ; serre ; parc ; pigeonnier ; puits ; portail
15e siècle (détruit) ; 2e quart 18e siècle ; 3e quart 19e siècle
4e quart 17e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 4e quart 20e siècle
Daté par travaux historiques ; daté par source
PV004445
Signature
Epernon Bernard de la Valette, duc d' (personnage célèbre)
Les documents anciens et les travaux historiques ne permettent pas d'établir un historique certain du site occupé par le château de Beauval. Il semble que le fils de Jean de Beauval à qui le roi Charles VII avait donné les terres de Montferrand à la fin de la guerre de Cent Ans construise un édifice au 15e siècle. La maison noble de Beauval est mentionnée en 1633, elle a peut-être abrité le séjour du duc d'Epernon vers 1649. L'ensemble est vendu puis reconstruit à partir de 1725 pour la famille de Conilh ; une chapelle est mentionnée dans les textes anciens. Le château est fortement remanié en 1861 après son rachat en 1857 par le négociant et armateur bordelais Louis Hubert Prom, mais l'intérieur avait conservé des éléments de décor du 18e siècle. La mairie de Bassens devient propriétaire du domaine en 1991. Le cadastre de 1824 montre que le château était construit entre cour et jardin. A l'ouest la cour était fermée par les dépendances et une clôture en demi-cercle ; à l'est le jardin était lui aussi fermé par une clôture et des portails en demi-lune ouvrant au sud sur le parc qui englobait les vestiges de l'ancien château de Montferrand. Un verger clôturé et une tour abritant un système hydraulique complétaient les installations agricoles. Des escaliers extérieurs à deux volées conduisaient aux entrées du logis. Sans doute des matériaux provenant des ruines du château de Montferrand ont été utilisés pour cette construction. Le château actuel semble bien dater du 18e siècle sauf la chapelle, l'extrémité septentrionale du logis et les parties centrales des élévations qui ont été remaniées au 3e quart du 19e siècle. La charpente porte la date 1860. Certains vitraux de la chapelle sont signés du peintre verrier Henri Feur et datés de 1885. Le décor d'un plafond porte une date et une signature non lues. La construction de nouvelles dépendances et de nouveaux portails avec le remploi d'éléments des 17e et 18e siècles, ainsi que l'aménagement du parc datent de cette même époque. Actuellement l'intérieur du logis est entièrement détruit sauf l'escalier et le couloir en soubassement. Le parc est devenu un jardin public ; il est en cours de transformation ainsi que les dépendances aménagées en salles municipales. Les portails sont partiellement détruits. Des fouilles sont entreprises dans le parc à proximité du logis en vue de retrouver des éléments de la demeure originelle.
Calcaire ; moellon ; brique ; enduit ; pierre de taille ; bossage
Ardoise ; tuile creuse
Plan régulier en U
En rez-de-chaussée surélevé ; étage de comble ; étage de soubassement
Voûte d'arêtes ; voûte en berceau ; coupole
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans brisés ; croupe ; croupe polygonale
Escalier dans-oeuvre ; escalier tournant à retours avec jour ; en maçonnerie ; en charpente
Le château de Beauval est situé comme le château de Montferrand au sommet du plateau septentrional de Bassens à la limite orientale de la commune ; il est entouré d'un parc lui-même environné de lotissements résidentiels au sud et de vignobles au nord. Le château est constitué d'un logis flanqué d'une chapelle ; des dépendances se développent au nord-ouest du logis en formant plusieurs cours. Une dépendance de plan en U est entourée au nord d'un chai et d'un cuvier et à l'ouest d'un lavoir (étudié) , d'un four et d'un éolienne (étudiée). Plus loin au nord se trouvent une serre et une tour couverte d'une coupole. Un parc, fermé par un mur et plusieurs portails, s'étend vers le sud jusqu'à la ferme de Fleur (étudiée) en englobant les vestiges de l'ancien château de Montferrand (étudié) ; un logement de gardien jouxte le portail principal. Le logis est bâti en moellons doublés de briques ; la chapelle et les travées centrales des élévations sont en pierre de taille. Des bossages ornent les chaînes d'angles et les avant-corps. La ferme, le chai et le cuvier sont aussi construits en moellon. Le logis est composé d'un étage de soubassement, d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage de comble éclairé par des lucarnes. Les élévations du corps principal présentent 5 travées en façade. Au nord une travée supplémentaire et une chapelle flanquent le logis. L'élévation antérieure présente un avant-corps central à trois travées et couronnement composite sculpté ; un perron à degrés conduit à l'entrée principale. L'élévation postérieure présente un avant-corps central à une travée couronnée par un fronton orné ; la baie centrale ouvre sur une terrasse. La chapelle voûtée en berceau se termine par une abside polygonale ; elle est épaulée par des contreforts plats. Le logis est couvert d'un toit à pans brisés et croupes ; les dépendances sont couvertes de toits à longs pans. Les pièces étaient distribuées en enfilade ; l'escalier tournant à volées droites est porté par des arcs ; la dernière volée est en charpente. Un couloir voûté d'arêtes traverse l'étage de soubassement. Certains vitraux de la chapelle sont réalisés par Henri Feur (verrier).
Sculpture ; ferronnerie ; vitrail ; peinture
Mascaron ; guirlande ; arabesque ; cuir découpé ; caducée ; bateau ; fronton ; monogramme ; balustre ; feuillage ; Vierge à l'Enfant ; saint ; sainte ; ornement à forme géométrique ;
Le couronnement de l'élévation antérieure est composé d'un fronton cintré brisé surmontant un rostre de bateau et un cuir découpé contenant un monogramme ; le tout est encadré de pilastres avec chapiteaux ou mascarons, de volutes et de guirlandes. Un fronton orné d'un cuir découpé et de feuillages couronne l'élévation postérieure. Un mascaron orne la clef des fenêtres des travées centrales. Une balustrade couronne une partie de l'élévation postérieure, une autre clôture la terrasse du même côté. La chapelle est ornée de vitraux qui représentent une Vierge à l'Enfant et différents saints ou saintes ; les voûtes sont recouvertes de peintures murales composées d'ornements géométriques et de monogrammes. La rampe de l'escalier du logis, le garde-corps de la terrasse d'entrée et celui de la tribune de la chapelle sont ornés de volutes variées en fer forgé.
Remanié
Élévation ; tour
Le château de Beauval reste un bel exemple de maison de campagne construite au 18e siècle par des parlementaires et réaménagé au 19e siècle dans le même esprit par un riche négociant ; les dépendances témoignent aussi de l'évolution des techniques agricoles. Associé aux vestiges du château de Montferrand, il est un haut lieu de l'histoire bordelaise.
Propriété privée
2003
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
2004
Maffre Marie-Hélène
Dossier avec sous-dossier
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37