Ferme
De vigneron
Les Granges
Ferme de vigneron dite les Granges
Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Tavers ; 30 rue des Eaux bleues
Beaugency
Eaux bleues (rue des) 30
1828 D 858 ; 1966 AO 192 et 193
En village
Grange ; cellier ; écurie ; étable ; tonnellerie ; distillerie ; fournil
Milieu 17e siècle ; 1ère moitié 18e siècle ; milieu 19e siècle
1854 ; 1865
Porte la date ; daté par travaux historiques ; daté par tradition orale
Villain André (commanditaire)
Cette ferme, ou "clos des Granges" est signalée en 1658. Elle appartenait a Léonard Lhostellier, marchand de Beaugency. Le "grand corps de logis" nord possédait au milieu du 17e siècle : "trois chambres à feu" auxquelles étaient accolés une grange et un "grand pressoir à fût", sans doute un cellier, etc. Il nous est maintenant connu à peu près sous l'aspect qu'il prit lors des importantes transformations qu'il eut à subir au 18e siècle. C'est en effet ce qu'indiquent les fenêtres et les portes en arc segmentaire, le trumeau de cheminée de style Régence de la pièce située à droite du couloir en entrant et la présence de fiches à broche, estampillées P.Noyary, sur les châssis de fenêtre de cette même pièce. Pierre Noyary, forgeur de fiches à Saint-Etienne, se maria en 1714 et mourut avant septembre 1749. C'est donc durant cette période et sans doute plus précisément durant le second quart du 18e siècle que ces transformations eurent lieu aux Granges. On peut supposer que l'escalier en bois à balustres tournés qui donne accès au grenier au fond du couloir d'entrée remonte à cette période. Le 18 janvier 1659, il est bien question d'un escalier que devaient monter les charpentiers et menuisiers Etienne Lemaire et Jehan Buschet, mais il était extérieur puisqu'il était prévu de le monter à partir de la cour pour accéder à des chambres hautes (sans doute dans le grenier). Toutefois, ce nouveau corps de logis ne fit certainement que moderniser celui du 17e siècle puisqu'il nous est parvenu avec ses trois grandes pièces maintenant divisées pour les besoins du confort actuel. Le portail à porte piétonne et charretière qui est accolé à l'ouest entre les deux corps de bâtiment est signalé en 1806. La porte piétonne, en arc cintré, pourrait être du 17e siècle tandis que la porte charretière, refaite après 1806, remonte sans doute au milieu du 19e siècle. En effet, c'est en 1854 qu'Andre Villain entrepris d'importants travaux aux Granges en agrandissant le bâtiment sud vers l'est. Ce bâtiment, assez court sur le cadastre de 1828, servit alors de tonnellerie et fut allongé parallèlement au corps de bâtiment nord. Cet agrandissement comporta des écuries, un fournil et un hangar à l'est qui sert aussi de bûcher. La partie nouvelle fut surmontée d'un grenier en surcroît qui se poursuivit également au-dessus de la partie ancienne. Une platine de loquet à poucier, datée 1854 et portant le monogramme AV du propriétaire et de Marie-Anne, sa femme, signale cette période de travaux. Sur le pignon oriental du corps de bâtiment principal se trouvait en 1864, un escalier extérieur d'accès au grenier qui fut démoli avant la guerre de 1939-1945. Après 1864, il avait été abrité par la construction d'un petit bâtiment à usage d'étables. Vers 1865, son fils, également prénommé André, fit élever à l'emplacement des vignes plantées à l'est de la ferme, une distillerie, une grange portant la date 1865 et un long bâtiment à usage de magasin. Ce nouvel ensemble ne fait maintenant plus partie de la propriété actuelle. Le chemin longeant la propriété, au nord, fut élargi pour faciliter l'accès au clos oriental vers 1854, avant la construction de la distillerie.
Calcaire ; moellon ; enduit
Tuile plate ; tuile mécanique ; ardoise
En rez-de-chaussée ; comble à surcroît
Toit à longs pans
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en charpente ; escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie
Ferme à deux corps de bâtiment disposés parallèlement de part et d'autre d'une cour avec toits à double versant couvert de divers matériaux : tuiles plates, tuiles mécaniques et ardoises ; escalier en bois permettant d'accéder dans le grenier en surcroît du logis ; escalier extérieur d'accès au grenier en surcroît sur le corps de bâtiment sud. Le cellier au nord se divise en deux parties : l'une qui contient les cuves ou l'on apportait le raisin de la vendange et l'autre les tonneaux.
À signaler
Le corps de logis en rez-de-chaussée de cette ferme décrit comme un "grand corps de logis" au milieu du 17e siècle avec ses trois chambres, souligne bien son caractère exceptionnel. Les habitats ruraux que nous avons recensés sur le canton et dont les plus anciens sont postérieurs à la fin de la guerre de Cent Ans, au milieu du 15e siècle, n'ont généralement qu'une pièce, quelquefois deux et rarement trois. En 1658, le logis était couvert de tuile.
Propriété privée
1997
© Inventaire général
1998
Bontemps Daniel
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06