Briqueterie ; tuilerie
Briqueterie ; tuilerie
Occitanie ; 46 ; Boissières
Lot
Catus
Usine (l')
2009 OD 1345, 1346
Isolé
Logement patronal ; garage ; bureau d'entreprise ; atelier de fabrication ; carrière
Limite 19e siècle 20e siècle
1880
Porte la date
La première mention d'une tuilerie-briqueterie au lieu-dit Croix de Lagarde date du 28 avril 1847. Les statistiques de la production industrielle (A. D. Lot 6 M 453) mentionnent un établissement en « voie de construction » intitulé « Fabrique ou manufacture de tuiles et briques, poteries et ornements pour l'intérieur, pour l'extérieur des maisons ». La tuilerie-briqueterie, dirigée par Joseph Saint-Sevez, emploie alors 15 ouvriers et est équipée de deux fours, trois tours et cinq presses. Dix ans plus tard, le 24 mai 1857, François Sosthène Clabères acquiert la briqueterie, sans doute hypothéquée, pour 3000 francs (A. D. Lot 3 E 847). Aucune archive dépouillée à ce jour ne permet d'apporter plus d'information sur le développement de la briqueterie-tuilerie sous François Sosthène Clabères. De même, l'acte de vente de la briqueterie entre François Sosthène Clabères et Marie-Hector Poujade, le 27 décembre 1873, reste assez lacunaire. Il fait notamment état de l'outillage, ainsi que de trois chevaux et de leurs harnais, de charrettes, de tombereaux, de brouettes et de gabions. Une machine servant à la fabrication de la brique tubulaire, propriété de l'Etat, est également citée. Dans les années qui suivent, Marie-Hector Poujade achète un certain nombre de terrains, bâtis ou bois, et entame la conversion de la fabrique de tuiles et de briques en usine à vapeur. Ainsi une machine à vapeur, sortant des ateliers de M. Bonnet, constructeur à Toulouse, vient compléter les installations en 1879 (A. D. Lot, S 177). Significative également du changement d'échelle, la vente par Marie-Hector Poujade, le 6 janvier 1880 (A. D. Lot 3 E 848), de la briqueterie-tuilerie à Alban Péberay, administrateur de la Société civile française des mines, minières et carrières du Quercy. Cette société, créée le 31 mars 1879, constitue le 17 décembre 1879 la Société anonyme des Tuileries, briqueteries et kaolins de Boissières, dont les statuts sont ratifiés le 22 janvier 1880. Cette Société a notamment pour but le développement de la tuilerie-briqueterie de Boissières. L'acte de vente dresse un inventaire précis des différentes possessions de l'usine, et en particulier de l'outillage, qui en quelques années semble s'être fortement étoffé. Les fichiers clientèle font également partie de la vente. Marie-Hector Poujade devient alors Directeur de l'Usine de Boissières et représente la Société civile française des mines, minières et carrières du Quercy. Les années 1880 sont synonymes de nouvelles constructions (A. D. Lot 3 O 749). Ainsi la matrice cadastrale des propriétés bâties du 19e siècle de la commune de Boissières (A. D. Lot 3 P 234) indique la construction d'un four circulaire à feu continu, de même que la construction de séchoirs, d'ateliers de fabrication et d'un atelier de machine à vapeur. De 1881 à 1887, la briqueterie-tuilerie de Boissières semble être dirigée par Philippe Brüll, au nom de la Société civile française des mines, minières et carrières du Quercy (Obereiner et al., op. cit., p. 47-48). En 1892, M.-H. Poujade rachète la briqueterie-tuilerie. D'après les relevés cadastraux, il hérite de bâtiments en mauvais état : le four et la cheminée sont déclarés en « démolition partielle » (A. D. Lot 3 P 234). On peut supposer qu' à cette époque M.-H. Poujade entreprend de construire un nouveau four, « les briques provenant de la démolition des fours Hoffmann » (archive consultable en mairie de Boissières). En 1896 sont construits les deux pavillons à l'entrée du site (A. D. Lot 3 P 234). En 1897, la « Grande Tuilerie Briqueterie mécanique du Lot » est affermée pour 10 ans à Gustave Milot, gérant-directeur de l'usine. Les clauses du bail annoncent de profonds changements dans le bâti et dans l'équipement de cuisson. M.-H. Poujade garde la mainmise sur les équipements les plus onéreux. Fin 1897, Hector Poujade demande le dépôt de bilan et la liquidation de sa société. Gustave Milot reste gérant-directeur de la briqueterie passée entre les mains de Gabriel Bruel, jusqu'à sa mort en 1906. Louis Lacaze hérite de la briqueterie en 1914 et passe un bail en 1920 avec les frères Milot (François et Louis, fils de Gustave). En 1927, un ancien potier de Boissières, Raymond Cuniac et Victor Salvat, son oncle, rachètent la briqueterie. Ils la dirigent ensemble jusqu'en 1950 puis monsieur Raymond Cuniac seul de 1950 jusqu'à son décès en 1955. Dix ans après, madame veuve Cuniac fait une brève tentative, sans succès, de remise en route de l'usine. En mars 1969, l'usine est réouverte par messieurs Rey et Daubier qui apportent quelques modifications au four. Un ancien bâtiment (disparu aujourd'hui) perpendiculaire au four est remanié et transformé en séchoir chauffé par la récupération des chaleurs du four et équipé de roto-mixteurs pour brasser l'air chaud. La production de tuiles (200 000 par mois) est relancée jusqu'au début des années 1970. La briqueterie ferme définitivement en 1975 sous la gérance de monsieur Trivis. Le site a été racheté par la Communauté de communes de Catus en 1999. Un projet de valorisation du patrimoine et d'aménagement du site en éco-quartier est en cours de réalisation. Machine à vapeur de 12 ch attestée en 1879 construite par les établissemments Bonnet à Toulouse et démantelée en 1944. En 1941, il est fait mention de deux moteurs de 12 et 16 ch et d'un moteur d'appoint Deutz de 22 ch. En 1877 26 ouvriers (A. D. Lot 6 M 455), en 1893 27 ou 28 ouvriers ((A. D. Lot 6 M 457), en 1892 entre 30 et 32 ouvriers (A. D. Lot 6 M 457), en 1946 26 ouvriers (A. D. Haute-Garonne 5002 W 313). Existence d'un fonds d'archives privées.
Moellon ; calcaire ; brique ; enduit
Tuile mécanique ; tuile plate mécanique
Rez-de-chaussée ; étage de soubassement ; étage de comble ; 1 étage carré
Élévation à travées ; élévation ordonnancée
Toit à longs pans ; toit en pavillon
Énergie thermique ; produite sur place ; machine à vapeur à piston ; énergie électrique ; achetée ; moteur électrique
Ce site industriel, à l'origine plus étendu comme l'indique une vue aérienne, est composé de plusieurs bâtiments. A l'ouest de la cheminée, le logement du directeur, bâtiment à travées et à élévation ordonnancée orientée au sud-ouest en bordure de la départementale 12, est en moellon de calcaire recouvert d'enduit et chaînes d'angles harpées imitant la pierre ainsi que sa tour d'angle décorative ; il présente un étage de soubassement (chai et cave), un rez-de-chaussée surélevé ouvrant sur une terrasse montée sur piliers en béton et bordée d'un balustre en brique à motifs végétaux, un étage et un étage de comble. Le traitement en enduit des ouvertures des fenêtres et portes-fenêtres des deux façades imite des plates-bandes à extrados en escalier et pour le soubassement, un appareil polygonal. Elle est bordée au sud d'une clôture en pierre surmontée d'un balustre en ciment reliant l'ancien portail d'entrée en briques. Les deux pavillons à l'est de la demeure, reliés entre eux par un claustra, dont l'un contigu au portail, sont en rez-de-chaussée, montés de piliers de briques avec remplissage en briques. Leur toit en pavillon est couvert de tuiles plates. Le garage à l'ouest de la maison, remanié en rez-de-chaussée est construit en moellon de calcaire et de briques avec un toit à longs pans débordant et couvert de tuiles mécaniques comme celui de la demeure. A l'est, à droite de la cheminée circulaire en brique subsiste un ensemble de trois bâtiments parallèles, largement remaniés, reliés entre eux par deux murs témoins d'anciens bâtiments de liaison. Le bâtiment le plus au sud, une grande halle, porte sur l'intérieur du pignon orienté à l' est, dans un cartouche, la date de 1880. Elle conserve encore un mur rappelant un bâtiment autrefois plus grand. Deux de ces bâtiments en rez-de-chaussée sont en moellon de calcaire et en brique (le plus souvent pour les encadrements des ouvertures), avec toit à longs pans débordants recouverts de tuiles mécaniques ; le troisième, celui du four, est en brique avec un étage carré par où l'on chargeait le combustible, abrité d'une toiture à toit à longs pans reposant sur des piliers de briques.
Établissement industriel désaffecté
Propriété d'un établissement public
2009
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Conseil départemental du Lot
2009
Bonhôte Jérôme ; Lhermitte Véronique
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47