Église paroissiale
Saint-Maur
Église paroissiale Saint-Maur
Occitanie ; 46 ; Martel
Lot
Martel
2011 BC 400
En ville
Milieu 12e siècle
Attribution par source
Notre connaissance de l'église Saint-Maur a été largement renouvelée en 1993 par Marie-Pasquine Subes-Picot, qui lui a consacré une importante étude tout en rappelant que l'analyse archéologique de l'édifice restait à faire. Les origines de Saint-Maur se trouveraient peut-être dans un établissement bénédictin, ce que laisse penser son vocable et que semble confirmer le fait que la cure ait été à la collation du doyen puis de l'abbé de Souillac. Elle est mentionnée comme église paroissiale au milieu du 13e siècle, se substituant à l'église Sainte-Marie-Madeleine qui se trouvait, semble-t-il, au milieu de cimetière, non loin de Saint-Maur (Clary, 1986). Du premier édifice ne subsistent que les élévations orientales des bras du transept et le portail occidental, que la sculpture de son tympan situe vers 1150. La reconstruction qui est engagée au début du 14e siècle est due, comme à Gourdon, à l'initiative des consuls. Envisagés dès 1303, les travaux ne débutent qu'après la venue du maître d'oeuvre J. Jaufre, en mai 1314. Trois autres maîtres sont nommés en 1323 : Jean Rauli de Brive, Etienne Jauffre de Figeac et son frère Guillaume. Avec peut-être une interruption entre 1333 et 1338, le chantier se poursuit jusqu'en 1345, alors que commence la guerre de Cent ans et que l'on se préoccupe de renforcer les défenses de la ville. Les travaux ont en effet porté sur le chevet, partie intégrante de la première enceinte. Vers 1480, soit quelque trente ans après la fin de la guerre de Cent ans, l'église Saint-Maur est dite "ruynée par l'usure du temps et réduite en semblance d'une grange". L'ampleur des travaux réalisés de 1493 à 1518 confirme le mauvais état de l'église. Les murs du chevet et des bras de transept sont surélevés et les voûtes sont achevées ou reconstruites ; quant à la nef et ses chapelles latérales, elles semblent appartenir entièrement à cette campagne de travaux, qui s'accompagne de la pose de vitraux et de la réalisation de décors peints. La seconde étape des travaux du 16e siècle concerne la reconstruction du clocher, qui est confiée en 1521 à M. Petit Jehan, peyrier de Sarlat, et à M. Rigo, maître maçon. Dès le mois de mai 1522, la pierre de taille venant à manquer, il est décidé de poursuivre en moellon, sauf pour les contreforts. Un nouveau prix-fait est établi en 1523, et c'est Jean Puech Ferran qui dirige la construction des niveaux supérieurs du clocher qu'il fait visiter en 1525 au maître qui a bâti l'église Saint-Martin de Souillac. Plusieurs projets sont encore étudiés pour le lanternon, dont un présenté par Esclacha, maçon de Sarlat, mais le clocher restera finalement inachevé. Au tout début du 20e siècle, en 1902, l'architecte de Bergerac L. Jammet présente un projet de restauration qui est sévèrement critiqué par le comité des inspecteurs des édifices diocésains et paroissiaux et qui n'est de ce fait pas réalisé. Après le classement de l'église en 1906, c'est l'architecte Chaine qui engage en 1909 la première campagne de travaux placée sous le contrôle du service des Monuments historiques.
Calcaire ; pierre de taille ; moellon
Tuile plate ; ardoise
Plan en croix latine
1 vaisseau
Voûte d'ogives
Toit à longs pans ; pignon découvert
L'église se trouve à l'extrémité orientale du premier noyau de la ville, en bordure de la Grand-rue. Une partie de son chevet est bâtie sur le tracé de l'enceinte, ce qui explique la plus grande épaisseur des murs à cet endroit, ainsi que la présence de guettes au sommet des contreforts rayonnants et la bretèche qui protège la grande baie d'axe. La pierre de taille permet de reconnaître ce qui subsiste des constructions de la première moitié du 14e siècle, alors que les surélévations des années 1493-1518 sont en moellon. Vue depuis la Grand-rue, à l'ouest, l'église se signale d'abord par sa tour-clocher que les consuls semblent avoir voulu comme un donjon, et dont l'emplacement et la forme évoquent plusieurs clochers-porches à peu près contemporains mais surtout celui de Saint-Martin de Souillac avec ses très épais contreforts diagonaux. Le porche précède le portail roman qui est resté l'entrée principale de l'église. L'édifice s'inscrit dans la tradition du gothique méridional, avec une vaste nef unique bordée de chapelles prises entre les contreforts, qui pouvait permettre aux consuls de réunir des assemblées nombreuses. L'église est entièrement voûtée d'ogives, à liernes et clefs multiples pour les trois travées de la nef et les deux travées de la croisée et du choeur qui forment un seul volume. Seule la sacristie, ancienne chapelle Saint-Jacques, a conservé sa croisée d'ogives du début du 14e siècle, dont les nervures retombent par l'intermédiaire de chapiteaux seulement moulurés sur des colonnettes tronquées à culots.
Sculpture
Tête humaine ; armoiries ; Résurrection des morts
Le tympan roman représente la Résurrection des morts. Au-dessus d'un linteau parcouru d'un rinceau à grosses fleurs épanouies et fruits grenus auquel se mêlent des oiseaux, le Christ trônant et montrant ses plaies est entouré de deux anges présentant les instruments de la Passion. Au son des trompettes de deux autres anges, les ressuscités sortent de leurs tombeaux. L'iconographie et le style situent le tympan de Martel à la confluence de l'art roman du Sud-Ouest et du premier art gothique.£Les culots de la sacristie sont sculptés de têtes humaines.£Armoiries de Martel aux clefs de voûte du faux-transept : de (gueules) à trois marteaux (d'or).
1906/07/26 : classé MH
IM46000550 ; IM46206634
Propriété de la commune
2006
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Conseil départemental du Lot
2011
Séraphin Gilles ; Scellès Maurice ; Pêcheur Anne-Marie
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47