Château
Château de Cessac
Occitanie ; 46 ; Douelle
Lot
Luzech
Cessac
2013 A01 417, 1332, 1334
Isolé
Protohistoire ; 2e quart 14e siècle (?)
Limite 15e siècle 16e siècle
Le château de Cessac passe pour avoir été cédé aux Béral en remboursement d'un prêt qu'aurait contracté l'évêque Guillaume de Cardaillac (1208-1235) pour financer la croisade des Albigeois. En fait, la première mention de la seigneurie ne remonte qu'au milieu du 13e siècle. En 1254, Hugues de Crayssac, seigneur d'une famille cadette des barons de Luzech, cédait à Gaucelm de Jean et Arnal I Béral ses droits sur Cessac. La seigneurie était effectivement possédée par Arnal I Béral en 1260 sous la suzeraineté de l'évêque de Cahors. A la fin du 13e siècle, Cessac est en possession d'Arnal II, lieutenant du Sénéchal de Quercy (décédé en 1304-1305), fils d'Arnal I et de Sébélie de Jean, et frère d'Hélène, mère de Jean XXII. Son fils, Raimond, semble le constructeur, sans doute dans les années 1330, du château de Cessac. Durant la guerre de Cent ans, la valeur stratégique du château et sa proximité de Cahors lui valurent de jouer un rôle important. Entre 1360 et 1424, Cessac fut occupé à deux reprises par les Anglais en dépit des efforts que les habitants de Cahors semblent avoir prodigués pour s'assurer du contrôle de ce point fort. En 1383, les consuls exhortaient Arnal III Béral à faire bonne garde dans son château de Cessac. La décision de raser la forteresse fut prise finalement par les consuls de Cahors en 1424. Sans postérité, Jean de Béral laissa Cessac en1443 à son cousin Raimond de Cazillac, à charge de reprendre le nom et armes de Béral. Jusqu'à la fin du 15e siècle, les Cazillac-Cessac ne résidèrent plus en Quercy, mais à Milhars en Albigeois. En 1498, le mariage de Gilles de Cazillac-Cessac avec Marguerite de Luzech, fille de Jean et d'Isabelle de Roquefeuil, semble les avoir rapprochés de Cessac où d'importants travaux de réfection furent réalisés vers cette époque, semble-t-il. Le logis lui-même n'avait donc pas été détruit en 1424, et les marques de travaux ultérieurs indiquent qu'il est resté habitable encore longtemps.
Calcaire ; pierre de taille ; moellon ; brique
Voûte en berceau brisé
Le château occupe l'extrémité d'une éminence allongée, de 400 m de longueur environ, qui barrait l'isthme du méandre de Douelle. Il pourrait s'agir d'une ancienne levée de terre protohistorique, appelée localement "le Batut" et dans laquelle on a parfois vu les vestiges d'un ancien "cap barré" gaulois. Quoi qu'il en soit, cette levée de terre continua à jouer un rôle décisif dans la position stratégique du château, en permettant à des troupes importantes de se retrancher dans le méandre de Douelle. Séparés du reste de la levée de terre par un fossé, les vestiges du château délimitent une terrasse rectangulaire (d'environ 70 m x 30 m), flanquée de tours carrées et d'une tour ronde et rempardée par des murs épais de plus de 2 m, qui associent soubassement en pierre et élévations en brique. L'extrémité orientale du château, qui dominait les berges du Lot, a été amputée assez récemment (dans les années 1980) par l'élargissement de la route départementale. L'ensemble est dominé par les vestiges de ce qui semble avoir été un donjon, construit essentiellement en briques, implanté face au fossé sur le front ouest. Du donjon, seules sont conservées l'élévation ouest et l'amorce des retours nord et sud, qui permettent de restituer un ouvrage de plan rectangulaire, de 11,85 m environ de longueur sur 8 m environ de largeur. L'épaisseur de l'élévation sud, proche de 2,20 m, dépasse nettement celle des autres élévations qui avoisinaient 1,45 m. Le rez-de-chaussée était occupé par une salle voûtée, sans doute en berceau brisé. La disparité des épaisseurs de murs pourrait s'expliquer par la présence possible d'un escalier intramural ménagé dans le mur sud. Dans l'angle sud-ouest, un amincissement important de la paroi, à hauteur des reins de la voûte, donc à mi-niveau, correspond en effet à une ancienne gaine éclairée au sud par une fente de jour. Le sol de la salle du premier étage se situait environ à 7 m de hauteur. Une archère pourvue de croisillons droits est inscrite, à l'ouest, dans une niche en plein cintre chanfreinée. A côté, le caisson de latrines fortement débordant à l'extérieur semble appartenir également à la construction d'origine. Aucun indice certain ne permet de restituer un second étage.
Vestiges ; mauvais état ; envahi par la végétation
À signaler ; site archéologique
Propriété privée
2006
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Conseil départemental du Lot
2013
Séraphin Gilles ; Scellès Maurice
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47