Château
Château
Nouvelle-Aquitaine ; Lot-et-Garonne (47) ; Trentels
Penne-d'Agenais
Lustrac
1830 C2 592 à 600 ; 2003 C2 825, 443
En écart
Dépendance ; boulangerie
Limite 13e siècle 14e siècle ; 4e quart 15e siècle ; 1ère moitié 16e siècle (?)
3e quart 17e siècle
1651
Porte la date
Le site de Lustrac est désigné sous le nom de "Mote de Motriaco" ou de "Monte-Naveisa" dans l'enquête de 1311 sur les usurpations commises au dépens du roi. Selon l'historienne L. Bourrachot, ce lieu pourrait correspondre au "castrum" de Monfavès mentionné en 1259, mais aucun élément probant ne vient valider cette hypothèse. Si un site castral a peut-être existé sur le bord du Lot dès cette époque, il fut réactivé à la fin du 13e siècle par la construction du barrage et moulin par Foulques de Lustrac, seigneur éponyme, établi dans une tour chevaleresque dont une baie trilobée et une baie jumelée (en remploi) sont caractéristiques du tournant des 13e et 14e siècles. Une assise financière confortée par le captage des droits de passage, de meunerie et de pêcherie, ainsi que les faits d'armes de Naudonnet de Lustrac pour la cause française durant la guerre de Cent Ans, l'alliance avec les Durfort, permirent aux Lustrac de devenir une des familles nobiliaires les plus puissantes d'Agenais à l'aube de l'époque moderne. C'est durant cette période, entre la fin du 15e siècle et le milieu du 16e siècles, que le château pris ses dispositions actuelles : un ensemble de corps de logis et de dépendances plutôt hétérogènes. Une fenêtre à meneau du rez-de-chaussée sur l'élévation nord, à moulurations croisées, témoigne en particulier des travaux qui furent alors effectués. Le château, détenu au début du 17e siècle par la famille de Masparraut puis revendu à M. Lespinette le Mayrat, est acquis en 1649 par Jonathan de Garrisson, greffe au bureau des finances de Montauban et conseiller secrétaire du roi, qui fit, semble-t-il, réaliser quelques réaménagements ; le portail d'accès à la cour intérieure comporte une pierre datée 1651. A la fin du 17e siècle, le domaine passe par mariage dans les biens de la famille de Scorbiac qui le conserve en ligne directe jusqu'à la Révolution, époque où les tours sont vraisemblablement découronnées. Des dépendances figurant sur le plan cadastral de 1830 ont disparu depuis. Délaissé au cours du 19e siècle, le château est acheté en 1891 par Joseph Maynot, maire d'Agen, qui entreprend de développer l'activité industrielle du site, et installe en 1914 une scierie dans la cour intérieure. L'ensemble château, boulangerie et moulin fut racheté entre 1963 et 1973 et entièrement restauré par les propriétaires actuels, chantier durant lequel les tours sud-ouest, nord-ouest et nord-est furent notamment surélevées.
Calcaire ; moellon ; pierre de taille ; moyen appareil ; brique ; bois ; pan de bois
Tuile creuse ; tuile plate
2 étages carrés ; étage en surcroît
Toit à longs pans ; pignon couvert ; toit en pavillon
Escalier dans-oeuvre ; escalier tournant à retours ; en maçonnerie
Le château en bordure du Lot, face au moulin, se compose d'un ensemble de corps de logis et de dépendances adossés à une courtine flanquée de tours d'angles quadrangulaires. Une avant-cour abritant le jardin, fermée d'un mur de brique, précède la cour intérieure grossièrement carrée, accessible par un portail autrefois à pont-levis. Un puissant mur de soutènement en pierre de taille calcaire et tuf mêlées, avec reprises en moellon, assure la clôture côté Lot. La tour sud-ouest, la plus ancienne, est bâtie en pierre de taille calcaire, avec une nette reprise en brique côté cour. Légèrement désaxée, elle est reliée à la tour nord-ouest par une courtine en moellon équarri, contre laquelle est adossée l'aile ouest. Ce corps de bâtiment, à l'origine élevé au rez-de-chaussée sur une colonnade maintenant murée, comporte un second étage à pan-de-bois surmonté d'une galerie ouverte ; le colombage se compose de croix-de-Saint-André sur 2 registres. La tour nord-ouest, demi-hors-oeuvre, avec fruit à la base en pierre de taille, est bâtie en moellon calcaire et brique mêlées puis en brique pour les parties hautes. Le corps de logis principal occupe l'aile nord. Le mur de courtine contre lequel elle s'adosse est en brique, alors que l'élévation sur cour est en calcaire et brique mêlés ; un enduit formant faux-appareil en masquait les irrégularités avant restauration. L'extrémité de cette aile, qui présente un décrochement côté cour, est en pierre de taille, de même que la tour hors-oeuvre nord-est, dite Grande tour. Une courtine en pierre de taille, puis en moellon, la relie à la tour sud-est, également hors-oeuvre, voûtée en berceau au rez-de-chaussée.
Restauré
1988/02/01 : inscrit MH
Les façades et les toitures : inscription par arrêté du 1er février 1988.
À signaler
Propriété d'une personne privée
2003
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel
2003
Beschi Alain
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Bordeaux - 5, place Jean-Jaurès 33000 Bordeaux - 05 57 57 72 37