Hôtel de voyageurs ; grand magasin
Le Grand Hôtel ; grand magasin des Nouvelles Galeries
Hôtel de voyageurs dit Le Grand Hôtel, puis grand magasin des Nouvelles Galeries, actuellement les Galeries Lafayette
Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers ; 12, 14 place du Ralliement ; 6 rue d'Alsace
Angers intra-muros
Angers Centre
Centre-ville (quartier)
Ralliement (place du) 12, 14 ; Alsace (rue d') 6
1980 BV 12 ; 1999 BV 12
En ville
Cour ; café ; boutique
Place du Ralliement
IA49007108
4e quart 19e siècle ; limite 19e siècle 20e siècle ; 2e quart 20e siècle
1881 ; 1901 ; 1929
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Renault-Lihoreau Louis (commanditaire) ; Giffard Emile (commanditaire)
Dans le cadre de la restructuration de la place du Ralliement, suite à l'incendie du théâtre en 1865, un vaste hôtel de voyageurs baptisé le Grand Hôtel est construit sur le front oriental entre 1879 et 1881 par l'architecte François Moirin, l'un des principaux maîtres d'oeuvre angevins de cette époque. Celui-ci est en même temps commanditaire, en association avec deux personnes successives, le filateur Louis Renault-Lihoreau, puis le pharmacien Emile Giffard, qui se réservent une partie de l'édifice. Dès l'origine, le Café dit du Grand-Hôtel et du Passage en occupe la partie centrale, en communication avec le Passage Moirin qui traverse l'édifice, entre les rues d'Alsace et Saint-Denis. En 1898, la Société des Grands Bazars et Nouvelles Galeries réunis acquiert une parcelle arrière et limitrophe du Grand Hôtel, à l'angle des rues d'Alsace et des Angles, pour l'implantation d'une succursale. La construction s'achève en 1901, sous la surveillance de l'architecte angevin Auguste Martin, la conception en revenant certainement à Léon Lamaizière, architecte attitré de l'entreprise familiale stéphanoise. En 1927, celle-ci, qui vient d'acheter le Grand Hôtel pour s'agrandir, en confie la transformation à son architecte de l'époque, Laville. Toutes les dispositions intérieures de l'hôtel sont alors détruites et un grand hall est aménagé dans l'ancienne cour couverte ; un escalier monumental est édifié dans ce vide central, en cet endroit charnière qui dessert désormais les deux parties du magasin. Cette mutation a de fait entraîné des modifications de la partie 1900, dont la suppression de l'escalier du magasin initial. Extérieurement, pour unifier les deux parties du magasin, les devantures sont entièrement refaites et une marquise borde également la partie du Grand Hôtel, qui subit alors un ravalement des façades, touchant pilastres, fenêtres, corniches et lucarnes. L'inauguration de cette extension du magasin a lieu en 1929. Dans la première moitié des années 1960, la partie 1900 subit des altérations : drastiquement simplifié, le dôme perd tout son décor, de même que les parties hautes des deux façades adjacentes. Entre 1975 et 1982, les atlantes des quatre grandes portes, dus au sculpteur angevin Henri Charron, disparaissent à leur tour. C'est en 1993 que les Nouvelles Galeries deviennent les Galeries Lafayette. La rénovation alors opérée n'engendre pas de modifications structurelles.
Tuffeau ; moyen appareil ; grand appareil ; schiste ; moellon ; enduit ; pan de fer ; appareil mixte
Ardoise ; zinc en couverture ; verre en couverture ; béton en couverture
Sous-sol ; entresol ; 3 étages carrés ; comble à surcroît
Élévation à travées ; élévation ordonnancée
Toit à longs pans brisés ; appentis ; dôme circulaire ; verrière ; terrasse ; croupe ; pignon couvert ; noue
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie, suspendu
Le grand magasin des Nouvelles Galeries - aujourd'hui Galeries Lafayette - est constitué de deux parties distinctes, reliées intérieurement. La première, initialement le Grand Hôtel, est conçue comme un grand immeuble haussmannien, à trois corps de bâtiments, avec entresol, deux étages carrés, un étage en retiré, et un comble brisé à surcroît. Vidé intérieurement après son acquisition par les Nouvelles Galeries, il présente un grand vide central couronné d'une verrière sur lequel ouvrent les niveaux du magasin ; un escalier monumental suspendu à jour s'y élève, communiquant avec la seconde partie de l'établissement par une grande arche percée dans le mur mitoyen. Cette seconde partie, le magasin initial des Nouvelles Galeries de 1900, comprend quatre corps de bâtiment entourant un espace central couvert par deux verrières. Les deux principales élévations extérieures, en tuffeau de grand appareil, articulées par une rotonde en angle couverte d'un dôme, présentent un ordre monumental scandant les larges ouvertures commerciales, la plus en vue sur la rue d'Alsace étant en pan de fer. Au-dessus d'un attique, les combles sont couverts d'appentis brisés, mi-ardoise mi-zinc.
Sculpture ; fonderie ; ferronnerie ; vitrail ; décor stuqué
Pilastre, ordre colossal, cartouche, tête : femme, tête : homme, fronton, volute, mufle : lion, caducée, ornement à forme végétale ; palmette, couronne, feuillage ; arabesque ; monogramme ; volute ; ornement à forme géométrique ; fleur, feuille
Les élévations de la partie Grand Hôtel présentent aujourd'hui un décor très simplifié : des pilastres colossaux en faible relief rythment les travées, le décor sculpté ne subsistant plus que sur les plates-bandes des fenêtres du premier étage. Des pilastres colossaux scandent également les élévations principales de la partie 1900, elle aussi amoindrie dans son ornementation. Des consoles à volute, des frontons, au milieu d'une décoration essentiellement végétale mais aussi figurée, des mufles de lion avec des caducées, singularisent les parties hautes de la rotonde et des travées fortes des élévations adjacentes. Les balcons en fonte qui soulignent les niveaux du Grand Hôtel sont à décor de palmettes et couronnes au milieu de volutes et feuillages. Les garde-corps en ferronnerie de la partie 1900 dessinent des arabesques Art Nouveau. Les poteaux du pan de fer sur la rue d'Alsace sont couronnés de chapiteaux d'inspiration vaguement ionique, portant au centre de leur corbeille le monogramme NG. La rampe du grand escalier est constituée d'une grille surmontée d'une frise à volutes, tout comme les garde-corps des galeries qui ceinturent le vide central. La verrière qui couvre cet espace est composée de motifs géométriques circulaires et angulaires emboîtés. Une frise à décor de fleurs et feuilles stylisées, retombant par des chutes, encadre l'arc monumental faisant communiquer les deux parties du magasin.
À signaler
Élévation ; escalier ; verrière en couverture
Edifice représentatif de l'époque faste des grands magasins et désormais le seul subsistant à Angers dans un état relativement satisfaisant, malgré des simplifications importantes du décor extérieur. Intérieurement, la partie Art Déco est bien conservée, avec notamment l'escalier monumental et la très belle verrière en cascade ; cette partie mériterait une protection MH ou tout au moins un label 20e siècle. Dans la rénovation récente de 1993, cet espace spectaculaire est heureusement considéré à sa juste valeur.
Propriété privée
1975
© Région Pays de la Loire - Inventaire général ; © Ville d'Angers
2002
Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier
Sous-dossier
Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70