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Plateforme ouverte du patrimoine

Place dite Carrefour Rameau

Désignation

Dénomination de l'édifice

Place

Appellation d'usage

Carrefour Rameau

Titre courant

Place dite Carrefour Rameau

Localisation

Localisation

Pays de la Loire ; Maine-et-Loire (49) ; Angers

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Angers intra-muros

Canton

Angers Centre

Lieu-dit

Centre-ville (quartier)

Références cadastrales

1980 BT 162, 163 ; 1980 BV 1, 2 ; 1980 DE 3, 37, 129, 130

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Immeuble ; boutique

Nom de l'édifice

Ville

Références de l'édifice de conservation

IA49006892

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1878 ; 1881 ; 1882

Commentaires concernant la datation

Porte la date ; daté par source

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Signature ; attribution par source

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Jarry Louis (commanditaire) ; Rabjeau Jean-Baptiste (commanditaire) ; Bernard Jean-Baptiste (commanditaire) ; Fleury Victor (commanditaire) ; Lochard Louis (commanditaire) ; Fohr Joseph (commanditaire) ; Lacour Edouard (commanditaire) ; Reix-Laval Pierre (commanditaire)

Description historique

Dans le cadre de la restructuration radicale du centre-ville opérée à partir des années 1860, le redressement et la prolongation de voies anciennes, rues Chaussée-Saint-Pierre, Plantagenêt, Aiguillerie, Chaperonnière et Saint-Julien (devenue Louis-de-Romain) entraînent à la fin des années 1870 la création d'un noeud central de communications. Celui-ci s'en trouve encore renforcé par le percement d'une nouvelle voie, la rue Voltaire, réponse apportée au projet de prolongation de la rue des Lices, un sujet récurrent des réflexions d'urbanisme à Angers depuis un demi-siècle. Ce carrefour commande, en complément de la place du Ralliement voisine, la jonction entre la haute et basse ville (axe est-ouest) , ainsi que la traversée nord-sud des quartiers intra-muros, entre vieille place des halles et château. Six grands immeubles sont construits en l'espace de quelques années, selon des règles précises d'élévation stipulées dans les cahiers des charges imposés par la municipalité, lors de la revente des terrains expropriés à des particuliers. Le premier, 9-11 rue Chaussée Saint-Pierre fut construit en 1878 par l'architecte François Moirin pour l'horloger Louis Lochard (monogramme LM sur le cartouche de la fenêtre d'entresol du pan coupé) : en bordure du carrefour, il relève de l'opération légèrement antérieure des abords du théâtre, le front d'immeubles de la rue Chaussée-Saint-Pierre s'inscrivant en continuité de l'un des cafés de cet établissement, à l'angle de la place du Ralliement. Les cinq autres immeubles sont édifiés en 1881-1882. Le 2 rue Chaperonnière est à nouveau dû à François Moirin (signature et date 1881, ainsi que les signatures du sculpteur Victor Bariller et du statuaire Henri Charon, sous le premier balcon continu) , pour le compte de Pierre Reix-Laval, fabricant de gants (monogramme RL sur des cartouches de fenêtre du bel étage). Les deux immeubles suivants, achevés en 1882, sont ceux, 9 rue de l'Aiguillerie, pour le fumiste Louis Jarry, et 10 rue Chaussée-Saint-Pierre, pour trois propriétaires en indivision, Jean-Baptiste Rabjeau, entrepreneur, Jean-Baptiste Bernard, horloger et Victor Fleury, négociant. Les deux immeubles encadrant la rue Voltaire sont probablement les plus tardifs, bien qu'achevés sans retard, l'opération urbanistique étant menée avec célérité : ils portent tout deux la date 1882, celui du 2 rue Louis-de-Romain sur les gaines des atlantes du pan coupé (avec la signature du statuaire Henri Charon) , celui du 2 rue Voltaire sur un cartouche de la fenêtre du premier étage du pan coupé ; le premier est édifié pour Joseph Fohr, le second pour l'avocat Edouard Lacour. Ces édifices sont globalement en bon état (après leur restauration, avec maintien du décor sculpté). A l'exception du 9-11 rue Chaussée Saint-Pierre, les parties hautes - étage-attique et frontons - ont subi néanmoins des ravalements et simplifications (dès le 2e étage carré, 9 rue de l'Aiguillerie). La moitié des immeubles, 2 rue Chaperonnière, 9 rue de l'Aiguillerie, 9-11 rue Chaussée Saint-Pierre, possédaient des marquises, qui ont aujourd'hui disparu. Adresse complète des immeubles donnant sur le Carrefour Rameau : 9 rue de l'Aiguillerie ; 10 rue Chaussée-Saint-Pierre ; 1 rue Louis-de-Romain ; 2 rue Louis-de-Romain ; 2 rue Voltaire ; 2 rue Chaperonnière.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Tuffeau ; moyen appareil ; bossage

Matériaux de la couverture

Ardoise ; zinc en couverture

Description de l'élévation intérieure

Sous-sol ; entresol ; 3 étages carrés ; étage en surcroît

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée ; élévation à travées

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; croupe ; pignon couvert ; noue

Commentaire descriptif de l'édifice

Carrefour de six rues comprenant autant de grands immeubles s'achevant en pan coupé de 3 ou 4 m sur la place, à l'exception du n° 2 rue Chaperonnière, qui développe un pan coupé de 10 m à trois travées. Le plan en étoile imparfait de ce rond-point résulte de la coexistence d'une voirie préexistante, certes remodelée mais contraignante, et de percées neuves. Ce défaut de tracé est peu sensible dans la perception globale de par l'homogénéité du bâti. La moitié des immeubles, en raison du percement des rues, présentent une emprise au sol triangulaire prononcé, formant proue sur le carrefour. Ils sont tous de même structuration : rez-de-chaussée à usage de commerce, entresol, deux étages carrés avec balcon continu pour le premier, étage-attique avec second balcon continu, étage en surcroît dans un comble brisé (sauf ceux de la rue Chaussée-Saint-Pierre, dépourvus de comble). Tous les immeubles possèdent un ordre colossal à chapiteaux corinthiens reliant les deux étages carrés, sauf le 9 rue de l'Aiguillerie qui - particularité unique à Angers - présente trois balcons continus superposés. Les élévations sont en tuffeau, avec refends à l'entresol pour les deux tiers d'entre eux ; au 2 rue Chaperonnière, des bossages ornent les arcades reliant rez-de-chaussée et entresol. A l'exception du 9-11 rue Chaussée-Saint-Pierre, les pans coupés constituent pour tous les immeubles un axe de symétrie, les élévations sur chacune des deux rues contiguës s'équilibrant de part et d'autre. Les couvertures sont à longs pans brisés (longs pans seulement pour ceux de la rue Chaussée-Saint-Pierre) , avec croupe correspondant au pan coupé ; du zinc couvre les terrassons des immeubles de plan triangulaire.

Technique du décor des immeubles par nature

Sculpture ; fonderie

Indexation iconographique normalisée

Pilastre, ordre colossal, ordre corinthien, fronton, cartouche, monogramme, tête : homme, tête : femme, atlante, corne d'abondance, feuillage, palme, guirlande, draperie, coquille, acanthe, rosace, ornement à forme géométrique ; volute, arabesque, palmette, vase, rose, ruban

Description de l'iconographie

Les élévations sont scandées à des rythmes divers par des pilastres colossaux à chapiteaux corinthiens, sauf 9 rue de l'Aiguillerie, en raison de ses trois balcons continus superposés. Des frontons ou des corniches surmontent les fenêtres des étages carrés ou de l'étage-attique. Certains immeubles sont particulièrement ornés. ££Sculpture : aux n° 2 rue Chaperonnière, 9-11 rue Chaussée Saint-Pierre et 2 rue Louis-de-Romain, des cartouches de têtes de femme et d'homme ponctuent les plates-bandes de fenêtres. Hors ces motifs figurés, la décoration des plates-bandes est végétale et ornemaniste : feuillages de chêne et de laurier, palmes, cornes d'abondance, guirlandes, draperies, coquilles. Motifs d'acanthe, de rosace, à forme géométrique complètent le répertoire sur ces baies et sur les consoles des balcons et des fenêtres. Le 2 rue Louis-de-Romain, offre un décor spécifique de deux atlantes portant au pan coupé le balcon continu du bel étage. ££Fonderie : les balcons sont constitués de volutes et d'arabesques, parfois agrémentées de feuilles stylisées, encadrant éventuellement une grande palmette centrale. Le 9-11 rue Chaussée-Saint-Pierre, présente sur les balcons du deuxième étage carré, quelques motifs plus recherchés d'esprit Louis XVI, cassolette, ruban, feuillage de rose.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À signaler

Eléments remarquables dans l'édifice

Élévation

Observations concernant la protection de l'édifice

Avec la place du Ralliement voisine, le carrefour Rameau est l'opération d'urbanisme la plus représentative de la restructuration haussmannienne du centre-ville d'Angers. Par opposition à l'ordonnancement ample et orthogonal de la place du Ralliement, il en constitue la version dynamique et syncopée par la rencontre en un point resserré de six rues, créant un espace en étoile et multipliant les lignes biaises des pans coupés et les points de vue obliques des échappées des rues.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2006

Date de rédaction de la notice

2007

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Letellier-d'Espinose Dominique ; Biguet Olivier

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Sous-dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Région Pays de la Loire - Centre de ressources 1, rue de la Loire - 44966 Nantes cedex 09 - 02.28.20.54.70

Vue vers les rues Chaperonnière et Chaussée Saint-Pierre, avec la façade néo-romane de l'ancien évêchée en arrière-plan de la rue de l'Aiguillerie.
Vue vers les rues Chaperonnière et Chaussée Saint-Pierre, avec la façade néo-romane de l'ancien évêchée en arrière-plan de la rue de l'Aiguillerie.
© Région Pays de la Loire - Inventaire général, ADAGP
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