Magasin de munitions
Souterrain du Roule
Magasin de munitions dit souterrain du Roule
Normandie ; Manche (50) ; Cherbourg-Octeville ; Paris (avenue de) 219
Cherbourg-Octeville
Cherbourg
Paris (avenue de) 219
2008 AM 16
En ville
Arsenal
IA50001330
2e quart 20e siècle
3e quart 20e siècle
1928
Daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
La décision d’aménager dans les flancs de la colline du Roule un nouvel abri réservé à la modification et au stockage des torpilles, traditionnellement entreposées dans les ateliers de l’arsenal, est entérinée par le ministre de la Marine en 1928. Les plans, conçus par les ingénieurs des Ponts et Chaussées Robert de Beauchamp, directeur des Travaux maritimes, et Monsenergue, sont approuvés par l’autorité ministérielle le 26 novembre 1930.Effectué par la Société Anonyme de Travaux Hydrauliques et Entreprises Générales (THEG), adjudicataire de l’opération depuis le 11 juillet 1933, le creusement de l'ouvrage s’achève en 1936 et la construction des logements de gardiens en 1939.Le souterrain en béton armé s’étend alors sur 3000 m2. Il est bordé par neuf alvéoles, dont trois sont destinées au stockage des munitions, les six autres étant réservées à des ateliers. Les torpilles, fabriquées dans l’atelier aux torpilles de l’arsenal installé en 1886, sont acheminées dans les alvéoles par des wagons roulants. Elles sont ensuite disposées sur quatre étages, à raison d’une soixantaine par alvéole, puis évacuées, lorsqu’il y a nécessité, par un système de pont roulant. Officiellement mis en service en 1938 suite à l’installation d’une ligne téléphonique avec l’arsenal, le souterrain est occupé en 1940 par les Allemands qui le transforment en casernement. Il est repris par les Alliés le 25 juin 1944. En 1954, la partie orientale où se situaient la huitième et la neuvième alvéole fait l’objet d’importants travaux d’aménagement. La Marine y installe un poste de commandement avec appartements privés, destinés à servir d’abri en cas d’attaque atomique, reliés en 1962 à la partie supérieure de la montagne par un puits d’aération dont l’ouvrage de tête est doté de clapets de fermeture. Le centre de commandement et de repli arrête ses activités en 1989. Depuis, le tunnel est utilisé comme centre des transmissions de la Marine.
Granite ; moellon ; grès ; pierre de taille ; béton
Béton en couverture
Voûte en berceau segmentaire
Élévation à travées
Escalier intérieur
Une arcade monumentale, où figurent les dates de début et de fin de la construction de l'édifice, donne accès au souterrain depuis l'avenue de Paris. Fermé par deux portes blindées, ce dernier est précédé par une cour irrégulière, délimitée par un mur de clôture, où se trouve, à droite, l'ancien logement des gardiens, à gauche, un haut fourneau en brique pour groupe électrogène. A l'intérieur, le souterrain comprend deux parties : l'ancien tunnel et le centre de commandement utilisé comme centre de transmission. Précédé par un premier accès doté sur la droite d'un abri avec groupe électrogène, le tunnel est un ouvrage équipé de rails, destinés à l'origine à l'acheminement des munitions, recouvert d'une voûte en béton armé. D'une longueur de 157 mètres, il est bordé par huit alvéoles, de 33 mètres de long sur 7 mètres de haut, désormais désaffectées, dont certaines ont conservé leur pont roulant. A l'est, le centre de commandement regroupe une succession de bureaux et d'appartements (dont une chambre réservée au préfet maritime) ainsi qu'une salle des cartes destinée à l'état-major. Il est relié au plateau de la colline du Roule par un puits d'aération d'une hauteur de 45 mètres fermé par un ouvrage de tête.
À signaler
Ce souterrain est le dépôt de munitions le mieux conservé du port militaire de Cherbourg, depuis la disparition de l'ancienne poudrière de la place Henry Greville ainsi que celle des magasins à poudre situés au fort des Flamands ( IA50001368). Il constitue un excellent exemple du développement pris alors par la fortification enterrée et bétonnée. Le centre de commandement et son puits d'aération témoignent des nouveaux défis suscités par la Guerre Froide et la menace des attaques nucléaires.
Propriété publique
Propriété du ministère de la défense
2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
2010
Allavena Stéphane
Sous-dossier
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine