Arsenal
Arsenal
Normandie ; Manche (50) ; Cherbourg-Octeville
Cherbourg-Octeville
Cherbourg
2008 BK non-cadastré ; domaine public
En ville
1er quart 19e siècle
1er quart 20e siècle
1803
Daté par source
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Bonaparte Charles-Louis-Napoléon (commanditaire) ; Bonaparte Napoléon (commanditaire)
La décision de créer à Cherbourg un nouvel établissement, voué à la construction et au radoub des navires de guerre, est prise par le consul Bonaparte le 25 germinal An II (15 avril, 1803). Motivée par la perspective, quelque mois après la rupture de la paix d'Amiens signée le 25 mars 1802, d'une reprise des conflits avec l'Angleterre, l'aménagement de ce nouvel arsenal s'inscrit alors dans une politique de relance de la construction navale tombée dans une relative atonie depuis la Révolution française. Initiée par le directeur des travaux maritimes Joseph-Marie-François Cachin (1757-1825) et activement poursuivie par ses successeurs, Louis-Benoît Fouques-Duparc (1772-1838) et Joseph-Jean-Baptiste Joseph Reibell (1795-1867), en collaboration avec les ingénieurs militaires chargés de la construction de l'enceinte et des casernes dévolues aux troupes du ministère de la guerre, la réalisation des bassins (avant-port, bassin Charles X, bassin Napoléon III) ainsi que des principaux bâtiments industriels et administratifs s'étend sur près d'un demi-siècle. Elle s'achève officiellement le 7 août 1858, lors de l'inauguration du troisième bassin par l'empereur Napoléon III, bien de nombreux chantiers continuent à prospérer tout au long du XIXe et du début du XXe siècle (station des sous-marins, cale du Galet et forme du Homet), en raison des mutations que connaît la construction navale et de la spécialisation du port dans la production de submersibles. Occupées par les Allemands le 19 juin 1940, les installations de l'arsenal sont en grande partie détruites par les troupes d'occupation au mois de juin 1944, peu avant l'arrivée des Américains. Les bâtiments font l'objet d'une reconstruction systématique à partir des années 50.
Creusé dans le roc schisteux de la baie de Sainte-Anne, l'arsenal s'étend sur une surface de 117 hectares. Il comprend à l'origine deux parties séparées par un mur de clôture : un espace réservé à la Marine, baptisé arsenal maritime, organisé autour de trois bassins principaux (avant-port, bassin Charles X, bassin Napoléon III), et un lieu réservé aux troupes du ministère de la guerre, composée de deux groupes de casernes et d'un lieu de stockage pour l'artillerie, disposés au nord-ouest le long de l'actuel boulevard la Bretonnière. Certains bâtiments, tels hôpital mixte de la Marine et de la Guerre ou encore le magasin de munitions du Roule, sont installés en ville. Pourvu de trois entrées principales (porte du Midi, porte des trois hangars et porte de la Saline), l'ensemble est protégé par une enceinte fortifiée, dont ne subsistent que sept bastions sur les onze réalisés initialement.
À signaler
Dernier établissement d'envergure construit au XIXe siècle par la Marine, l'arsenal présente l'originalité d'avoir été bâti sur des terrains entièrement conquis sur la mer contrairement à ceux de Brest, Rochefort ou Toulon. Implantés tantôt autour de bassins creusés à même le roc, tantôt au coeur même de la cité, ses installations apportent de précieux témoignages sur l'histoire du patrimoine maritime. En effet, en dépit des destructions de la Seconde Guerre mondiale, l'arsenal a conservé plusieurs édifices dignes d'intérêt qui témoignent de la diversité de ses activités industrielles et militaires. Les cales de construction de l'ingénieur Cachin, le réservoir d'eau de la Divette, le bâtiment des Subsistances, la caserne Proteau, parfait exemple des casernes à l'épreuve des bombes, ou encore l'hôpital de la Marine, unique survivant des hôpitaux de port du XIXe, depuis la disparition de Clermont-Tonnerre à Brest et Saint-Mandrier à Toulon, en constituent les exemples les plus remarquables.
Propriété publique
2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
2006
Allavena Stéphane
Dossier avec sous-dossier
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine