Hôpital
De la Marine et de la Guerre, centre hospitalier des armées René Lebas
Hôpital de la Marine et de la Guerre, puis centre hospitalier des armées René Lebas, actuellement centre administratif
Normandie ; Manche (50) ; Cherbourg-Octeville ; Abbaye (rue de l') 61
Cherbourg-Octeville
Cherbourg
Abbaye (rue de l') 61
2008 BH 374
En ville
Arsenal
IA50001330
3e quart 19e siècle
20e siècle
1865
Daté par source ; porte la date
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Bonaparte Charles-Louis-Napoléon (commanditaire) ; Chasseloup-Laubat Prosper de (personnage célèbre)
La nécessité de disposer à Cherbourg d'un vaste hôpital militaire, capable d'accueillir les malades des troupes en garnison à l'arsenal et ceux des navires de la flotte française, est ressentie dès le dix-huitième siècle. A la fin de la Révolution, une telle institution est installée dans l'abbaye du Voeu, acquise par la Marine le 20 octobre 1791. L'ancien ensemble monastique, abandonné par les bénédictins depuis 1774, s'avère cependant trop petit et peu adapté. On projette donc en 1821 de construire à son emplacement un nouvel hôpital. En 1841 une étude est menée par l'ingénieur des Ponts et Chaussées Méry pour l'implanter dans l'arsenal, mais ce projet est abandonné après la révolution de 1848. Ce n'est finalement que le 9 août 1858, que l'empereur Napoléon III ordonne, lors de sa venue au port de Cherbourg, la construction d'un nouvel hôpital mixte de la Marine et de la Guerre, situé hors des terrains militaires. Neuf hectares sont acquis dans ce but en 1859 tandis qu'une commission élabore le programme précis de cette construction. Celle-ci s'appuie sur les établissements de Brest et de Rochefort, sur celui de Lariboisière à Paris ainsi que sur les réalisations antérieures de l'ingénieur Méry. Se basant sur ses recommandations, l'ingénieur des Ponts et Chaussées Pasquier-Vauvilliers réalise les plans. Il propose de construire un grand bâtiment, dit de l'administration, relié par des passerelles métalliques à quatre pavillons qui lui seraient perpendiculaires. Ils seraient complétés par des promenoirs, par le bâtiment des bains et par la chapelle. Ce grand complexe pourrait accueillir environ mille deux cents patients. Pour des raisons budgétaires, le comte de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine, décide que seuls deux pavillons seront construits, seules les fondations des deux autres étant mises en place. Le chantier débute au milieu de l'année 1865. Les travaux sont réalisés par les entrepreneurs Jules Bataille pour les objets métalliques et A. Courtignon puis Etienne-Dominique Montagnan pour les autres lots. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées Brosselin puis Lestelle sont chargés du contrôle. Le 15 février 1869 la moitié est de l'hôpital est inaugurée et jugée apte à accueillir plusieurs centaines de malades en attendant l'achèvement complet des travaux. Ceux-ci sont terminés au mois de juin 1871. Le besoin d'un espace réservé aux malades contagieux se faisant sentir, un baraquement est installé sur la moitié sud des fondations du pavillon est prévu par Pasquier-Vauvilliers. Un édifice définitif est construit en deux campagnes pour le remplacer, en 1905-1907 et en 1909-1910. Conçus sous la direction de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Paul Minard, directeur des Travaux Hydrauliques et futur concepteur du port en eau profonde de Cherbourg, il renferme quatre salles strictement isolées. Celles-ci ne sont cependant pas jugées suffisantes et, en 1911-1912, on ajoute un autre bâtiment sur les fondations ouest, réalisant ainsi l'ensemble du plan initialement prévu. On construit à la même époque, dans la cour ouest, une salle d'opérations. Durant la Première Guerre mondiale, l'hôpital accueille un total de 49 000 soldats blessés ou malades. Après la fin de la guerre, le rez-de-chaussée de l'aile ouest du bâtiment administratif est entièrement remanié pour accueillir le service de radiologie. De 1940 à 1944, les médecins de l'hôpital civil de Cherbourg, le service de Santé de la Marine, et celui de la Luftwaffe se partagent l'édifice. L'hôpital est désaffecté en 2002 et occupé depuis par divers services administratifs.
Calcaire ; pierre de taille ; granite ; pierre de taille ; schiste ; moellon ; enduit
Ardoise
Plan symétrique
Sous-sol ; 3 étages carrés ; étage de comble
Charpente métallique apparente
Élévation ordonnancée
Toit à deux pans ; toit brisé en pavillon ; dôme polygonal
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours, en charpente métallique ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
Parterre de gazon
L'hôpital maritime est organisé selon un plan en grille. Au nord, parallèlement à la rue de l'Abbaye, prend place le grand bâtiment d'administration, long de 202 mètres, dont la façade de style éclectique s'inspire des réalisations de la Renaissance italienne et de l'architecture classique française. Au sud, séparée de ce dernier par la rue Basse, une grande cour centrale est bordée sur ses quatre côtés par deux grands « pavillons de malades », le bâtiment des bains et la chapelle. Des galeries de circulation encadrent le jardin intérieur qui s'y trouve. Trois passerelles métalliques couvertes relient cet ensemble au grand bâtiment administratif. De part et d'autre les deux derniers « pavillons de malades » forment deux cours latérales. Celle qui se trouve à l'est est divisée en plusieurs espaces par des murs. L'autre est en grande partie occupée par le pavillon Kedraudren.
Ferronnerie ; sculpture
Armoiries
Le pavillon central du bâtiment d'administration est couronné sur sa façade principale, au nord, par un fronton. En son centre prennent place les armoiries de l'Empire, encadrées par les attributs de la Marine et de la Guerre.
Désaffecté
À signaler
L'hôpital maritime de Cherbourg, unique survivant des hôpitaux de port du XIXe siècle, depuis la disparition de Clermont-Tonnerre à Brest et Saint-Mandrier à Toulon, se signale par son organisation, son plan réfléchi et structuré. Il marque un moment de la réflexion sur la conception de l'hôpital. Celle-ci inclut la recherche d'une plus grande fonctionnalité, d'un plus grand confort de vie du malade, et l'apparition des théories hygiénistes qu'illustre la présence des promenoirs. L'ensemble est également à signaler dans l'histoire des techniques en raison de l'utilisation du fer dans les charpentes et de la fonte dans les escaliers. Enfin, son environnement est globalement très peu modifié, étant uniquement entamé par l'adjonction d'extensions dans une cour intérieure ou en bordure du parc.
Propriété publique
2006
(c) Région Normandie - Inventaire général
2006
Faisant Etienne ; Allavena Stéphane
Sous-dossier avec sous-dossier
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine