Château
Salon de Chanteheux
Château dit salon de Chanteheux
Grand Est ; Meurthe-et-Moselle (54) ; Chanteheux ; chemin de la Ferme
Anciennement région de : Lorraine
Lunéville-Sud
Lunéville-Sud
Vieux château
Ferme (chemin de la)
1818 D 7 ; 1988 AE 379, 380
En écart
2e quart 18e siècle
1740
Daté par source ; daté par travaux historiques
Attribution par travaux historiques ; attribution par source
Meszeck baron de (commanditaire) ; Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine (commanditaire)
Parties déplacées à : 54, Lunéville
Château, nommé salon de Chanteheux, construit en 1740 par l'architecte Emmanuel Héré pour le duc de Lorraine Stanislas Leszczynski, sur un terrain acquis par le baron de Meszeck, maréchal de Lorraine et du Barrois. Une partie du décor est réalisée par le sculpteur lunévillois Basile-Benoît Mathis (1736-1805), élève de Barthélémy Guibal. Situé dans l'axe du château de Lunéville, dans le prolongement des Bosquets, à environ 3 kilomètres à l'est, il servait de pavillon de plaisance pour des concerts et des séjours de courte durée, sur le modèle du Trianon et de Marly et était entouré d'un jardin régulier avec bassin (IA54002227). Une copie miniature de la statue de Louis XV qui se trouvait sur la place royale de Nancy fut installée en 1752 sur un piédestal au milieu du salon du rez-de-chaussée ; elle se trouve actuellement au Musée Lorrain de Nancy (IM54009037). A la mort de Stanislas, en 1766, le mobilier et les orangers du château sont vendus. Lédifice destiné à être acensé est démantelé faute de preneur : fers, grilles, plombs sont vendus aux enchères, le bâtiment appelé "le salon" est détruit, une partie des matériaux est alors utilisée pour construire la chapelle du prieuré bénédictin de Ménil (actuellement école rue des Bénédictins à Lunéville, IA00121599) ; certains éléments architecturaux (balustrade, socles, pots à feu) sont achetés par Philippe Sonnini de Mannoncourt pour sa propriété de Lunéville (IM54003170), d'autres (3 fûts de colonnes, 2 chapiteaux, 2 groupes sculptés ornant les fontaines intérieures) sont actuellement conservés en collection privée. Un fût de colonne fut réemployé vers 1860 dans un tombeau au cimetière de la ville (IM54004089). Un socle ornant la balustrade du 1er étage du château était conservé au musée du château de Lunéville (IM54002583) jusqu'en 2003 (incendie du château). Le commun et le colombier Nord ont été détruits à une date indéterminée. Le commun Sud fut partiellement conservé et transformé en maison-ferme, englobant le colombier Sud. La partie Nord du jardin est actuellement loti (milieu 20e siècle) ; la partie Est dans laquelle se trouvait le bassin est exploitée en terrain agricole : l'emplacement du bassin est nettement visible au sol.
Moellon ; enduit
Plan carré régulier
2 étages carrés
Élévation ordonnancée
Escalier dans-oeuvre
Ce château disparu, dont il ne reste actuellement qu'une partie du commun sud et un colombier (1A54002226), est connu grâce à une riche documentation, notamment par les planches (plans, élévations et coupes) publiées en 1752 par l'architecte de l'édifice, Emmanuel Héré, dans son "Recueil d'architecture". L'ensemble se compose alors de 3 corps de bâtiments disposés en U et reliés par une grille : les 2 corps en retour servent de communs, le bâtiment central de plan carré constitue le "salon" proprement dit ou pavillon de Chanteheux. Les communs sont à 2 niveaux surmontés d'un toit en terrasse et d'une balustrade ornée de pots à feu. Au nord et au sud, et isolés des communs, se trouvent 2 colombiers de plan circulaire, surmontés d'un lanterneau. Le pavillon central est à 3 niveaux en retrait les uns des autres ; les quatre façades sont identiques ; le rez-de-chaussée est ouvert par 6 baies en plein cintre encadrant une porte, accostée de 2 colonnes ioniques ; les 1er et 2e étages s'ouvrent sur une terrasse bordée d'une balustrade ornée de pots à feu. Toutes les baies sont en plein cintre, les angles sont soulignés par des chaînages en pierre de taille. Les murs sont ornés d'un décor sculpté. La balustrade supérieure, à décor d'entrelacs, est surmontée dans sa partie centrale d'une horloge monumentale. Le rez-de-chaussée se compose d'un salon en forme de croix dans laquelle une série de 16 colonnes supportent un plafond voûté ; les fûts des colonnes sont ornés de cannelures torses, toutes différentes, et portent des chapiteaux doriques aux gorgerins décorés de rosaces. Dans les angles se trouvent 4 fontaines en marbre ornées de groupes sculptés ; le sol est recouvert d'un pavage de faïence. Le premier étage se compose d'un salon à l'italienne utilisant au centre le volume du dernier étage, abondamment décoré de peintures, de faux marbre et de stucs ; le sol est recouvert d'un parquet marqueté (IM54009038) ; dans les quatre parties droites de la salle, 2 colonnes à chapiteaux composites supportent un balcon intérieur, fermé par un garde-corps en ferronnerie, sur lequel s'installaient des musiciens.
Ferronnerie ; ferronnerie (étudié dans la base Palissy) ; sculpture ; sculpture (étudié dans la base Palissy)
Trophée ; instrument de musique ; ornement à forme végétale
Trophées et instruments de musique dans les écoinçons des baies de façade
Vestiges
IM54002583 ; IM54009038 ; IM54009037 ; IM54009036 ; IM54009041 ; IM54009030 ; IM54009040 ; IM54009039
À signaler
Malgré sa disparition, cet ensemble est essentiel. Il fait partie des constructions satellites réalisées au 18e siècle autour du château de Lunéville ; la richesse de son décor intérieur et extérieur, rarement égalée en Lorraine, en fait un monument remarquable.
2006
© Région Lorraine - Inventaire général
2006
Tronquart Martine ; Philippot Alain
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional de Lorraine - service régional de l'inventaire général Hôtel Ferraris - 29, rue du Haut Bourgeois 54000 Nancy - 03.83.32.90.63