Lotissement concerté ; rue
Rue Faidherbe
Lotissement concerté de la rue Faidherbe
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Condé-sur-l'Escaut ; rue Faidherbe
Condé-sur-l'Escaut
Condé-sur-l'Escaut centre
Faidherbe (rue)
2010 AP 168 à 178, 180 à 195, 198
En ville
Maison
Limite 19e siècle 20e siècle
Daté par source
Deux actes de vente en date du 14 septembre 1883 entérinent la cession à la ville par le sr. Mention et Mme Lefebvre, sa fille, du château de Bailleul, de ses dépendances et des terrains qui, précisait le procès-verbal de la séance du Conseil municipal du 28 décembre 1882, représentent en superficie la neuvième partie de la ville. Les terrains libres derrière le château, correspondant à l'emprise du jardin, sont cédés, pour partie à l'administration des hospices dès 1884 afin de permettre la construction d'un hospice, pour l'autre partie à des particuliers, par vente aux enchères, de 1885 à 1903. L'ensemble de la cession donne lieu à l'établissement d'un plan concerté de percement de rues (rues Faidherbe et du Maréchal-de-Croy) et de lotissement dont la destination est illustrée par des plans dressés par le géomètre Brunelat le 2 février 1884 ; les caractéristiques en sont définies par le rapport de la commission chargée des dispositions à prendre pour utiliser la propriété du château de Condé soumis par M. Cavel à la séance du conseil municipal du 8 février 1884 : les deux rues à ménager [...] auraient une largeur uniforme de 10 mètres [...]. La rue principale aurait son origine vers le milieu de la rue de la Bibliothèque pour aboutir à une rue transversale reliant les rues de la Cavalerie au rempart. [...], la rue transversale [...] serait bordée au nord (côté du château) par un terrain uniquement destiné à la constuction d'une cité ouvrière dont la réalisation se limitera à la construction de quelques maisons. Dans l'attente de la vente des terrains libres, ceux-ci sont loués par la ville à usage de jardin. Le 12 mars 1884, le sous-préfet de Valenciennes autorise par arrêté la vente aux enchères et l'adjudication publique des terrains propres à bâtir. Les premières cessions ont lieu en 1885, les dernières mentions de vente sont relevées en 1903. Les lots s'étirent sur une largeur d'environ 10 m mais, lors des dernières années du lotissement, des parcelles plus étroites sont proposées à la vente. Les constructions, conformes aux réglements (mais aucun éventuel cahier des charges n'a été repéré) , doivent être réalisées dans un délai qui n'excède jamais cinq ans. Les acheteurs sont des condition modeste (chef cantonnier, couturière, tonnelier, menuisier, employé, ouvrier d'usine...) mais on rencontre aussi des inverstisseurs (entrepreneur, marchand-brasseur, notaire) et quelques membres de professions intermédaires, un peu plus nombreux à la fin du siècle.
Brique
Tuile flamande mécanique ; matériau synthétique en couverture
Sous-sol ; 1 étage carré ; étage de comble
Élévation à travées
Les maisons de deux rangs de la rue Faidherbe sont élevées en brique et comprennent un sous-sol, un rez-de-chausée, un étage carré. La majorité d'entre elles inclue aussi un étage de comble éclairé par une ou plusieurs lucarnes en maçonnerie (brique, un exemple en pierre) ou en menuiserie. Les toitures, couvertes le plus souvent en tuiles flamandes mécaniques, sont soit à longs pans, soit à longs pans brisés - le brisis est alors protégé par de fausses ardoises en matériau synthétique. Les façades de quelques maisons ont été revêtues (postérieurement ?) d'un enduit de ciment. Les façades sont articulées par des travées dont le nombre varie en fonction du développement de la maison ; par ailleurs la qualité des briques et de la mise en oeuvre des matériaux, en particulier de la modénature, et les éléments décoratifs, sont le reflet du statut social et des moyens financiers des premiers propriétaires. Si l'impression générale est celle d'une homogénéité de la construction, chaque maison bénéficie en fait d'un traitement différencié de façade. Les façades des maisons situées aux quatre angles de la rue sont traitées à pans coupés et font retour vers les rue de la Bibliothèque et du Maréchal-de-Croy.
Maçonnerie ; céramique ; sculpture ; menuiserie
Maçonnerie : reliefs de briques (encadrements de baies, corniches, cordons, divers éléments de modénature) , effets de bichromie avec des briques plus claires, de la pierre, du ciment imitant la pierre.£Céramique : cabochons, carreaux.£Sculpture : corbeaux, lucarne.£Menuiserie : volets repercés.
Atypique à Condé, la rue Faidherbe fait partie du principal lotissement intra-muros antérieur au démantèlement, celui des terrains vierges dépendant de l'hôtel de Bailleul (1884-1903). Elle offre le développement linéaire mais non répétitif de façades en briques, d'une mise en oeuvre soignée, et ouvre une perspective sur le corps central de l'hospice d'une construction contemporaine à celle du lotissement, exemple rare à Condé de mise en scène urbaine.
Propriété privée
2009
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2009
Oger-Leurent Anita
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional Hauts-de-France – service de l’Inventaire du patrimoine culturel 151 Bd Hoover 59555 Lille Cedex