Château de "La Roche" ou "Steinschloss"

Désignation

Dénomination de l'édifice

Château fort

Appellation d'usage

Château de La Roche

Titre courant

Château de "La Roche" ou "Steinschloss"

Localisation

Grand Est ; Bas-Rhin (67) ; Bellefosse

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Alsace

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Schirmeck

Lieu-dit

Château

Références cadastrales

1997 08, 01

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

Isolé

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

2e moitié 12e siècle ; milieu 15e siècle

Auteur de l'édifice

maître d'oeuvre inconnu

Description historique

En 1180, est cité un "castellanus de rupe" qui servait à la protection du couvent de Hohenburg (Mont Sainte-Odile). Le site est alors occupé par un chevalier ministériel du couvent : Dietrich von Stein. Dès 1284 vraisemblablement, la seigneurie du Ban-de-la-Roche fut donnée en fief aux Rathsamhausen, mais ce n'est qu'au 14e siècle que la branche de la famille en charge du château prit le nom de "Rathsamhausen zum Stein". Un bâtiment de la basse-cour fut reconstruit au milieu du 15e siècle par Jerotheus von Rathsamhausen zum Stein le Vieux. Devenus chevaliers-brigands dans la seconde moitié du 15e siècle, Jerotheus von Rathsamhausen zum Stein le Jeune et Wecker de Linange furent la cause de la destruction du château et de son abandon en 1469, à la suite de l'expédition punitive initiée par l'évêque de Strasbourg Robert de Bavière. Malgré la destruction du château, le Ban-de-la-Roche resta en possession des Rathsamhausen zum Stein, jusqu'à la vente de la seigneurie et des ruines castrales en 1584 à Georges-Jean de Veldenz. Il reste peu de vestiges des ruines, ce qui empêche toute datation précise des restes de maçonnerie et ne permet pas de comprendre l'extension chronologique du site. Seul le donjon ovale, placé sur le pic rocheux, pourrait être daté de la seconde moitié du 12e siècle, par rapport aux types de bossages des pierres de taille, ainsi qu'à l'existence d'assises très régulières des maçonneries subsistantes. Une photographie de 1894 de Charles Bernhoeft le montre dans son dernier état juste avant les consolidations effectuées en 1899 à l'initiative de la Société pour la conservation des monuments historiques. A cette occasion, une plaque de marbre fut scellée dans le rocher commémorant l'événement et le nom du généreux contributeur financier des travaux : le Prince von Hohenlohe-Langenburg, Statthalter d'Alsace-Lorraine. Les restaurations ne portèrent que sur l'établissement d'une sorte de parapet cimenté. On installa également à cette occasion des escaliers en fer et des garde-corps pour les visiteurs.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Moellon ; pierre de taille

Commentaire descriptif de l'édifice

Le site est d'une étroitesse qui ne se prête pas aux grands développements architecturaux. Il ne reste que les ruines du donjon, qui couvrent encore toute la surface d'un pic rocheux et suivent ses contours irréguliers, lui conférant sa forme ovale. Le donjon, autrefois couronné d'un crénelage, est constitué de maçonneries de type romanes (seconde moitié du 12e siècle au 2e quart du 13e siècle) , aux assises très régulières de blocs à bossage assez fortement saillant pour certains. En contrebas du rocher, subsistent quelques maigres pans de murs, d'autant plus difficile à interpréter, qu'on y observe également des remaniements. A cet endroit se développaient vraisemblablement une basse-cour ainsi qu'un logis fortifié, qui fut notamment dessiné par Henri-Philippe Oberlin en 1785 et qui présentait encore à cette époque des vestiges assez conséquents. Le logis semblait pourvu d'un étage avec de grandes baies surmontées des créneaux d'un chemin de ronde. Le niveau bas était constitué uniquement de grandes meurtrières dont la partie inférieure semblait avoir été adaptée postérieurement pour le tir à la couleuvrine, mais pas avant la fin du 14e siècle (A la suite du siège de 1469, on dénombra près de 19 couleuvrines parmi les armes des défenseurs). On mentionne encore également plus bas, vers l'amont nord du site, une tour de flanquement censée défendre la basse-cour et peut-être son accès.